Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
V

VERDE GAIO.

Compagnie de danse portugaise.

Première tentative d'une compagnie nationale au Portugal, le Verde Gaio, « groupe de danses folkloriques théâtralisées », est créé en 1940 à l'initiative du secrétaire de la Propagande nationale du régime salazariste. La direction en est confiée à Francis Graça, lancé depuis 1925 dans une « stylisation des danses portugaises » au sein du Nouveau Théâtre.

Hésitant entre folklore, ballet classique et style *expressionniste, tout en dansant les opéras du théâtre *São Carlos, le Verde Gaio (abusivement qualifié de « ballets russes portugais ») n'a jamais trouvé de direction majeure, mais a exercé de fait un monopole chorégraphique au Portugal, la seule concurrente étant la dalcrozienne M. de *Abreu, qui constitue en 1946 un Cercle d'initiation chorégraphique, avant de rejoindre, en 1960, le Verde Gaio sur son déclin.

JMA

Giuseppe VERDI (1813-1901).

Compositeur italien.

Personnage clé de la musique du XIXe siècle, il fait ses débuts à la *Scala en 1839, et obtient une reconaissance internationale deux ans plus tard comme compositeur d'opéras avec Nabucco (1841). Il domine la scène lyrique mondiale pendant plus de cinquante ans, achevant sa carrière avec Falstaff (1893). Dans la plupart de ses opéras, il emploie des rythmes de danse qui contribuent à la description de personnages et de situations aussi bien qu'au développement de l'action. Tous ceux composés pour la scène française, à commencer par Jérusalem (1848), comportent un ballet. Il compose aussi des ballets pour Aïda (1871) et pour les premières parisiennes de Il Trovatore (le Trouvère, 1857) Macbeth (1865) et Otello (1890).

Verdi est toujours attentif à la conception dramatique globale de ses opéras. Après l'expérience de Jérusalem, dans le *divertissement pour les *Vêpres siciliennes (1855) il montre une approche très habile de la musique de danse, provenant peut-être en partie de sa collaboration avec L. *Petipa et les danseurs qui participent à la représentation. Cette musique, parfois intitulée les Quatre *Saisons, sera d'ailleurs par la suite reprise très souvent sous forme de ballet. La musique de ballet pour Don Carlos (1866) révèle aussi une extraordinaire sensibilité à l'élément chorégraphique : la remarquable variété des rythmes et des dessins mélodiques requiert fantaisie et habileté technique de la part des interprètes. Dans cet opéra, Verdi s'attache aussi à traiter le problème du lien dramatique entre l'opéra proprement dit et le divertissement : il insiste fortement sur le fait que si le ballet doit être supprimé (comme souvent en Italie), la scène qui précède doit l'être aussi. Composé pour l'Opéra du Caire, Aïda (1871) reflète néanmoins le goût du grand opéra romantique tardif comme l'Africaine (1865) de G. *Meyerbeer. Au moment où la première d'Aïda est donnée en Italie (1872, la Scala), le grand opéra y est devenu populaire et est alors parfois appelé opera ballo : le ballet de cet opéra ne sera jamais supprimé. Il sera toutefois remanié de manière significative pour la production parisienne en 1880. En termes d'habileté compositionnelle, d'originalité des modèles rythmiques, d'orchestration et d'intégration au développement dramatique de l'opéra, ce ballet peut être considéré comme une réussite remarquable de la carrière de Verdi et de l'opéra romantique tardif en général. Quant à l'insertion d'un ballet dans Otello, le compositeur convient, en 1887, que c'est une «lâcheté » face aux conventions françaises et que le ballet brise la continuité dramatique de cet opéra.

FI

Sur la musique de Verdi. L. *Fuller (Danse égyptienne, 1906) ; B. *Cullberg (les Trois Mousquetaires, 1947) ; R. *Page (Revenge, 1951 ; Camille, 1957) ; J. *Cranko (Lady and the Fool, 1954) ; M. *Béjart (Violetta, 1959 ; V. comme..., 1977) ; W. *Gore (Suite de Verdi, 1967) ; I. *Eck (Requiem, 1976) ; G. *Balanchine (Ballo della regina, 1978) ; K. *MacMillan (Verdi Variations, 1982) ; Mark *Morris (Ballabili, 1986) ; J. *Gaudin (la Dame aux camélias, 1991).
Bibliographie. M. Conati, « Ballabili nei "Vespri" », Studi Verdiani 1, 21-46, 1982 ; J. Budden, The Operas of Verdi, 3 vol., 2eéd., Clarendon, Oxford, 1992.

Gwen VERDON, [V. Gwynneth, dite ] (née en 1925).

Danseuse, chanteuse et actrice américaine.

Elle parfait son éducation à Hollywood avec E. *Belcher et Nenette Charisse, puis, encore adolescente, danse dans le corps de ballet du Los Angeles Civic Light Opera et dans les productions du Hollywood Bowl.

Après un arrêt, elle revient à la danse travailler avec la *Meri, Carmelita Maracci, et rejoint le groupe de J. *Cole, dont elle devient l'assistante sur de nombreuses productions de *Broadway, dont Magdalena (1948), Alive and Kicking (1950) et d'Hollywood telles On the Riviera (1951, réal. Walter Lang, *Fox), Gentlemen Prefer Blondes [Les hommes préfèrent les blondes] (1953, réal. Howard Hawks, Fox). Après avoir quitté le cinéma et créé la sensation à Broadway avec Can Can (1954, chor. M. *Kidd), elle est la vedette de *Damn Yankees (1956), Red Head (1959), Sweet Charity (1969), Chicago (1975), comédies musicales qui, créées spécialement pour elle par son mari B. *Fosse, font d'elle la grande étoile du genre ; leur collaboration continue même après leur séparation. Pleine de vie, tour à tour drôle, tendre, effrontée ou séductrice, pourvue d'une chevelure flamboyante légendaire dans le théâtre américain, " la flamme rousse " est la principale représentante du travail de deux de ses plus grands chorégraphes : J. Cole et B. Fosse.

ESe

Violette VERDY, [GUILLERM Nelly, dite ] (née en 1933).

Danseuse et directrice de ballet française.

Formée par Madame *Rousanne et V. *Gsovski, elle débute aux *Ballets des Champs-Élysées (1945-1948), se produit au Mai musical florentin (1951), avec les Ballets de Marigny à Paris (1952) puis rejoint R. *Petit au Ballet de Paris (1953-1954). Soliste du *London Festival Ballet (1954-1955), elle est invitée par plusieurs compagnies dont l'*American Ballet Theatre (1957-1958). Elle fait ensuite carrière au *NYCB (1958-1976), se produisant à l'occasion avec d'autres troupes aux États-Unis et en Allemagne. Elle devient directrice de la Danse à l'Opéra de *Paris (1977-1980) puis codirige le *Boston Ballet (1980-1983). Professeur associée au NYCB depuis 1984, elle enseigne à la *School of American Ballet ainsi que dans les nombreuses compagnies qui ne cessent de l'inviter.