Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
G

Midi GARTH (née en 19XX).

Danseuse et chorégraphe américaine d'origine austro-tchécoslovaque.

Née à New York, formée auprès de S. *Shearer et de L. *Horst, elle fréquente le studio du *New Dance Group, tout en s'intéressant au théâtre et à la musique. Elle commence à composer dès les années 1960. Relativement marginalisée par rapport aux principaux courants de la danse moderne américaine, elle poursuit une carrière solitaire, développant un travail qui comporte une part importante d'improvisation.

GV

Michel GASCARD (né en 1956).

Danseur et pédagogue français.

Élève de sa mère Colette Milner, premier prix du Concours de Lausanne (1973), boursier à *Mudra, il est remarqué par M. *Béjart pour la pureté de son style, sa spontanéité expressive, et engagé au *Ballet du XXe siècle, où il crée des rôles conçus pour lui dans *Ce que l'amour me dit (1974), Light (1981), Histoire du soldat (1983), Dionysos (1984), Ring um den Ring (1990). Invité au Ballet de *Nancy, il y danse Aubade (S. *Lifar). Sa connaissance du style béjartien, sa rigueur enthousiaste le conduisent à diriger des stages, puis à devenir, en 1992, directeur adjoint de *Rudra École-Atelier.

MFC

Sonia GASKELL (1904-1974).

Danseuse, pédagogue, chorégraphe et directrice de compagnie néerlandaise d'origine russe.

Elle quitte très jeune la Russie et travaille avec L. *Egorova et L. *Staats à Paris, où elle commence à enseigner en 1936 et chorégraphie les Perses, à la Sorbonne, en 1938. Elle s'installe à Amsterdam en 1939, où elle fonde le Ballet Recital I (1945-1951), puis le Ballet Recital II (1952-1954). En 1954, elle devient directrice du nouveau Nederlandse Ballet à La Haye, où elle crée l'Académie de danse des Pays-Bas. Nommée codirectrice du Ballet national des *Pays-Bas lors de sa création, en 1961, elle le dirige seule de 1962 à 1969. Figure majeure du développement de la danse aux Pays-Bas, auquel elle contribue autant comme fondatrice de compagnie que comme professeur, elle incarne le passage fondamental entre l'héritage russe du début du XXe siècle et les diverses formes contemporaines du ballet.

GM

Chorégraphies. Intermezzo (1948, mus. A. *Khatchatourian), Rythme en klank (1951, mus. B. *Bartók), Ragtime (1952, mus. I. *Stravinski), Sphere (1956, mus. H. *Badings), De spiegel (1964, mus. Witold Lutosławski).

[Théâtre d'État académique d'opéra et de ballet] GATOB (Gosoudarstvenny Akademitcheski Teatr Operny i Baleta).

Nom porté par le théâtre *Mariinski de 1919 à 1991. Ce nom est complété, de 1935 à 1991, par le nom de S. M. Kirov, d'où l'appellation familière " Kirov " pour désigner ce théâtre ou son ballet pendant cette période.

ESou

Michel GAUDRAU (1692-1751).

Maître à danser français.

Élève de R. A.*Feuillet, ayant un solide bagage musical, il est engagé comme danseur à l'*Académie royale de musique en 1708. L'essentiel de sa carrière se déroule cependant en Espagne où il s'installe définitivement à partir de 1715 et devient *maître à danser de la famille royale sous le nom de Don Miguel Godro. Apprécié par L. *Pécour qui lui accorde le privilège de présenter ses chorégraphies en *notation Feuillet, il publie en 1713 à Paris et à compte d'auteur le Nouveau Recueil de dance de bal et celle de ballet. La clarté de sa présentation et le nombre important d'entrées de ballet qui y figurent en font un document important pour l'étude de la *belle danse transposée sur la scène.

ERou

Bibliographie. R. Astier " Michel Gaudrau : un danseur presque ordinaire ", in les Goûts-réunis, la danse baroque, n° spécial, actes du 1ercolloque international sur la danse ancienne, IMDA, 1982.

Jean-Paul GAULTIER (né en 1943).

Créateur de mode et costumier français.

Assistant de Pierre Cardin en 1970, il travaille aussi chez Jean Patou et crée sa propre marque en 1976. « Enfant terrible » de la haute couture française, il développe un style très libre directement inspiré par la rue.

À partir de 1983, il commence une collaboration étroite avec R. *Chopinot, signant pour elle pendant dix ans des costumes qui rivalisent d'ironie, d'inventivité et de provocation. Cette alchimie entre les deux créateurs atteint son comble dans Défilé (1985), spectacle chorégraphique conçu sur le principe de la présentation d'une collection de mode. Apôtre des chocs visuels souvent alimentés par la culture télévisuelle, Gaultier juxtapose avec audace couleurs et matières, imagine des formes délirantes qui redessinent le corps et catalysent la danse, notamment dans Délices (1983), Via (1984), Rossignol (1985), KOK (1989), AnA (1990), Saint Georges et le dragon (1991), Façade (1993).

CD

Théophile GAUTIER (1811-1872) .

Écrivain et critique d'art français.

Il est l'un des théoriciens du romantisme français avec ses écrits fondateurs (Préface de Mlle de Maupin, 1836). Prônant l'art pour l'art, il réfute l'idée qu'une œuvre puisse trouver sa justification dans l'utilité morale ou politique. Il s'intéresse au ballet en tant qu'art plastique, fasciné par la transfiguration que la danse impose aux corps, par ses mouvements dont la finalité ne réside pas dans la fonctionnalité du déplacement ou dans la reproduction du réel, mais dans la gratuité d'une gestuelle dictée par l'esthétique. Il compose plusieurs livrets de ballet dont six sont montés : *Giselle (1841, J. *Coralli et J. *Perrot, mus. *Adam), la *Péri (1843, Coralli, mus. *Burgmüller), Pâquerette (1851, *Saint-Léon, mus. A. *Pugni), Gemma (1854, *Cerrito, mus. Gabrielli), *Sacountala (L. *Petipa, mus. Reyer) à l'*Opéra de Paris et Yanko le bandit (1858) au théâtre de la *Porte-Saint-Martin. Respectueux des exigences chorégraphiques, conscient que la danse ne peut être inféodée au narratif sans perdre son essence, il choisit des situations qui peuvent être aisément exprimées par les artistes, évitant la confusion des mélodrames trop complexes. De 1836 à sa mort, il est le chroniqueur fidèle de l'actualité chorégraphique dans la presse parisienne, laissant un témoignage précieux sur cette période (Écrits sur la Danse, textes présentés par Ivor Guest, Actes Sud, 1995). Il est très lié à C. *Grisi qui lui inspire plusieurs livrets et à qui il dédicace Spirite (1865), son dernier écrit fantastique. Son Roman de la Momie (1858) a inspiré à M. *Petipa la *Fille du Pharaon (1862). M. *Fokine a puisé dans Omphale (1834) le thème du Pavillon d'Armide (1907) et celui du *Spectre de la rose (1911) dans quelques-uns de ses vers : « Je suis le spectre d'une rose, Que tu portais hier au bal. »