Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
C

Efisio CATTE (1806-1876).

Danseur et chorégraphe italien.

La longue carrière de cet élève de C. *Blasis, danseur de *demi-caractère, se déroule exclusivement à la *Scala (1827-1870), où il se produit aux côtés de nombreuses étoiles de l'époque dont M. *Taglioni, F. *Cerrito, S. *Fuoco et F. *Elssler (*Faust, 1848, J. *Perrot). Il se consacre ensuite à la reprise des ballets de G. *Galzerani (Il Cambio del cosctritto, 1858), G. *Rota (Cleopatra, 1859), P. *Borri (Rodolfo, 1858 ; Un'avventura di carnevale, 1860).

NSca

Malvina Cavalazzi (?-1924).

Danseuse et pédagogue italienne.

Prima ballerina à la *Scala en 1875, à l'*Alhambra en 1879 et au *Metropolitan Opera (1883-1887), elle réussit une brillante carrière à l'*Empire (1888-1899). Elle se consacre ensuite à des rôles de *pantomime dramatique et à l'enseignement, comptant parmi ses élèves P. *Bedells. Premier professeur de l'École du Metropolitan (1909-1914), elle y enseigne la technique *classique et la pantomime.

PV

Catterino CAVOS (1776-1840).

Compositeur italien.

Élève de Francesco Bianchi, il occupe un poste d'organiste à la basilique Saint-Marc de Venise, avant de s'installer, des 1798, en Russie, où il travaille pour les théâtres impériaux. Il y enseigne aussi le chant, de 1803 jusqu'à sa mort, et compose ou arrange avec succès des opéras russes. Nommé maître de chapelle de la troupe impériale d'opéra, il ne cesse d'écrire pour la scène en s'inspirant notamment du folklore russe dans Ilya Bogatiyr (1807), Kazak-stikhotvorets (1812) et Ivan Susanin (1822) qui anticipe la Vie pour le tsar de M. *Glinka, œuvre dont Cavos assure la création en 1836.

Pendant plusieurs années, il entretient des relations privilégiées avec Ch.-L. *Didelot, alors directeur du ballet de *Saint-Pétersbourg, qui attache une importance particulière à la correspondance entre musique et danse. Selon certains, cette exigence expliquerait la qualité des ballets de Cavos, composés sur des arguments de Didelot, comme Zéphire et Flore (1808), Amour et *Psyché (1809), Raoul de Créquis ou le Retour des croisades (1819) et le *Prisonnier du Caucase (1823).

JCB

Autre composition. L'Amour de la patrie (1812, *Valberkh).

Jean Maurice CÉBRON (né en 1927).

Danseur, chorégraphe et pédagogue français.

Né à Paris, fils de Mauricette *Cébron, il crée seul ses premières danses. Son père s'opposant à sa vocation, il s'initie à la musique et à la peinture. Sa mère l'amènera à la danse après la guerre. Étudiant avec C. *Zambelli, il rencontre K. *Jooss, qu'il suit à Londres. L'aspect créatif du style Kw. Jooss- S. *Leeder trouve en lui un terrain rendu propice par ses compositions précoces et lui révèle, à posteriori, la cohérence de son travail solitaire. Dès 1948, engagé au *Ballet national du Chili, il aborde l'œuvre de Jooss et donne une forte interprétation du rôle de la mort dans la *Table verte. En 1954, il retourne étudier avec S. *Leeder à Londres, et y présente ses premiers soli. Invité au *Jacob's Pillow, il reste aux États-Unis étudier avec T. *Shawn, abordant la méthode *Cecchetti avec M. *Craske et Alfredo Corvino. Il danse avec L. *Goslar et tourne ses soli. En 1961, Jooss l'invite à rejoindre son équipe à l'École Folkwang d'*Essen. Il crée alors des duos, tel Recueil (1964), dévoilant à sa partenaire P. *Bausch les arcanes d'une technique toute en nuances. Son talent unique de pédagogue fait parfois oublier qu'il fut un danseur d'une maîtrise parfaite. On l'a surnommé " le Paul Klee de la danse ", et ses danses, véritables modèles de *danse abstraite, font partie du répertoire du Folkwang Tanz Studio d' *Essen et de la compagnie J. *Limón.

MIB

Autres chorégraphies. Model for a mobile (1957) ; Poème dansé (1962, mus. Edgar Varèse).

Enrico CECCHETTI (1850-1928).

Danseur et pédagogue italien.

Né de parents danseurs, il apparaît pour la première fois sur scène à l'âge de 5 ans. Il étudie à Florence auprès de Baratti et G. *Lepri et fait ses débuts professionnels dans la même ville au Teatro Pagliano dans Niccolo de Lapi en 1868. Il danse ensuite dans divers théâtres en Europe et aux Etats-Unis et se produit pour la première fois en Russie en 1874 à Saint-Pétersbourg dans un jardin avec café-concert, le "Demidov sad" [Jardin Demidov] ou "Demidron". A partir de 1885, il est premier danseur à La *Scala où il danse dans les ballets de L. *Manzotti *Excelsior (1881) et *Amor (1886). En 1887, il est de nouveau en Russie à Saint-Pétersbourg travaillant au café-concert "Arcadia" où il monte les ballets Le Pouvoir de l'Amour et L'Illusion du Peintre (d'après J. *Perrot) et de courtes versions des ballets de Manzotti Sieba et Excelsior. En 1890, il danse au *Mariinski dans La Tulipe de Harlem de L. *Ivanov et devient la même année premier danseur de ce théâtre puis aussi répétiteur à partir de 1892. Chorégraphe avec M. *Petipa et Ivanov de *Cendrillon (1893), il enseigne la pantomime (à partir de 1893) et la danse classique (à partir de 1896) à l'Ecole théâtrale de Saint-Pétersbourg. Il tient des rôles importants dans de nombreux ballets dont ceux de M. Petipa Le Talisman (1889) où il interprète le dieu Vayou ou La *Belle au Bois dormant (1890) où il assure à la fois le rôle mimé de la Fée Carabosse et le rôle virtuose de l'Oiseau bleu faisant la preuve aussi bien de ses talents de mimes que de sa prodigieuse technique en danse classique. En 1902, par la suite d'un conflit avec la Direction des Théâtres Impériaux, il part enseigner à l'Ecole de Varsovie. De retour à Saint-Pétersbourg en 1906, il ouvre une école où viennent travailler de nombreux danseurs du *Mariinski. De 1911 à 1921, il enseigne aux *Ballets Russes de *Diaghilev, tenant également des rôles de *caractère, dont Le Magicien dans *Petrouchka, l'Eunuque dans *Schéhérazade, Kachtchei dans L'*Oiseau de Feu, L'Astrologue dans Le Coq d'or (chor. *Fokine), Le Marquis di Luca dans Les Femmes de Bonne Humeur (chor. *Massine) et pour la dernière fois de sa carrière La Fée Carabosse en 1922. Comme pédagogue, il travaille aussi dans la compagnie d'A. *Pavlova. En 1918, il ouvre une école à Londres puis rentre en Italie en 1923 où il ouvre également une école en 1925.

Considéré comme l'un des plus grands pédagogues en danse classique, il crée son propre système d'enseignement qu'il décrit dans son livreA manual of theory and practice of classical theatrical dancing (rédigé avec S. *Idzikovsky, Londres, 1922), et établit un véritable cursus de formation en danse. La méthode Cecchetti allie justesse kinésiologique et rigueur rythmique. Plus que la forme ou l'extension extrème, c'est le flux continu qui est privilégié. Le travail se fait au plus près de la ligne centrale gravitaire. Ainsi dans les relevés ou le travail sur *pointes, les orteils glissent sous soi grâce à un léger rebond. Tête, bras et torse sont continuellement engagés dans des torsions et inclinaisons précises en coordination avec le travail des jambes. Chorégraphiant, en difficulté croissante, des *ports-de-bras, des *adages et des allegros, il en prévoit une programmation hebdomadaire équitable. Son apport pour la Russie est d'une importance considérable : grâce à lui l'élégance traditionnelle de l'*école française y a été transformée par la virtuosité italienne. Tous les grands danseurs des années 1900-1920 figurent parmi ses élèves.

ESou-ESch