Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
P

Paramount.

Firme cinématographique américaine.

Comptant parmi les "majors" d'Hollywood, la Paramount n'entrediendra toutefois qu'un rapport distant avec la *comédie musicale en plus quatre-vingt ans de production. On ne peut en effet guère citer parmi les réussites que Love me tonight (1932) de R. *Mamoulian avec Maurice Chevalier et Jeanette MacDonald, les films d'Ernst Lubitsch avec le même Chevalier (The Love Parade, 1929 ; The Smiling Lieutenant, 1931 ; One Hour with you, 1932) puis ceux de Bing Crosby et enfin ceux interprétés par Dean Martin et Jerry Lewis dans le courant des années 1950, aucun de ces derniers n'étant véritablement danseur. C'est pourtant à la Paramount que se retrouvèrent, l'espace d'un film, F. *Astaire, S. *Donen et Audrey Hepburn pour Funny Face (1955). John Travolta tournera pour elle La fièvre du samedi soir (1977) et Grease (1978).

PBr

Jean-Christophe PARÉ (né en 1957).

Danseur français.

Formé par Solange et Serge *Golovine et au *CNSMD de Paris, il entre en 1976 au Ballet de l'Opéra de *Paris. Nommé premier danseur en 1984, il démissionne en 1991. Il mène depuis un itinéraire personnel et enseigne selon la recherche entreprise par W. *Piollet, liée à l'*analyse fonctionnelle du mouvement. Interprète d'une rare sensibilité, il confère une qualité et une justesse remarquables aux rôles qu'il habite. Plus attiré par une vision contemporaine de la danse que par le répertoire, il reçoit le prix d'interprétation à *Bagnolet en 1978, et intègre à l'Opéra le *GRCOP (1981-1988), où il danse D. *Bagouet, C. *Carlson, L. *Childs, R. *Dunn, M. *Cunningham, F. *Verret, ou R. *Chopinot. Il se joint ensuite à diverses compagnies (Piollet-J. *Guizerix, D. *Larrieu, F. *Raffinot, F. *Verret, H. *DeGroat). En 1982 il découvre la danse *baroque, et reste inoubliable dans le solo du « Sommeil » d'*Atys. Également chorégraphe, il est invité à créer ses œuvres en France et à l'étranger. Sa conférence-démonstration sur V. *Nijinski, le Faune dévoilé, connaît un succès international.

MFB

PARIGI.

Famille d'architectes, ingénieurs et sculpteurs florentins.

Fils d'Alfonso le Vieux(mort en 1590), un compagnon de B. *Buontalenti, Giulio(1580-1635) assiste ce dernier en 1600 pour les fêtes du mariage de Marie de Médicis avec Henri IV, roi de France, au palais Pitti. Actif principalement à Florence, il décore et met en scène, entre autres, le Jugement de *Pâris (1608), Guerra d'Amore (1616, A. *Ricci) La Liberazione di Tirreno e d'Arnea (1617, A. *Ricci), La Liberazione di Ruggero dall'isola d'Alcina (1625). Ses décors avec changements à vue mettent en valeur les chorégraphies et les mouvements de masse. Son fils, Alfonso le Jeune(mort en 1656), lui succède. Il réalise les décors du dramma per musica Nozze degli dei (1637, Ricci, palais Pitti) qui sont considérés comme un modèle du genre, et du ballet équestre Proteo e la Fama (1652, amphithéâtre de Boboli). À l'époque où naît le drame lyrique moderne, les Parigi consignent dans leurs dessins et instructions les techniques de la machinerie florentine copiées par la suite dans toute l'Europe.

CCou

(Ballet de l'Opéra de) Paris.

Compagnie française attachée à l'Opéra de *Paris depuis sa fondation en 1669.

Fondé sous le nom d'*Académie royale de musique, l'Opéra de Paris est à l'origine une entreprise privée pour laquelle le roi consent un privilège d'exploitation cédé de multiples fois à des particuliers ou groupes de particuliers, parfois à la ville de Paris. Il survit à la Révolution et aux divers changements de régime qui jalonnent les XIXe et XXe siècles pour devenir institution publique en 1939. Il change de nom et déménage à plusieurs reprises, s'installant notamment au Palais-Royal (1672-1763 puis 1770-1781), rue Le Peletier (1821-1873), au palais Garnier en 1875 et à l'Opéra-Bastille en 1990.

Dès 1669, une troupe de danseurs professionnels est constituée au sein du théâtre : c'est de nos jours la plus ancienne de ce type en Europe occidentale. Elle n'est d'abord composée que d'interprètes masculins, les femmes n'y faisant leur entrée qu'en 1681, lors d'une reprise du *Triomphe de l'amour. Les effectifs masculins et féminins sont sensiblement égaux jusqu'au milieu du XIXe siècle, puis la proportion de danseuses s'accroît (au point que dans les années 1890 les danseurs disparaîtront presque) jusqu'à ce que l'équilibre soit rétabli dans la seconde moitié du XXe siècle. Dès le XVIIIe siècle, les interprètes sont en majorité issus de l'École de danse du théâtre. Des artistes invités sont toutefois accueillis, qui peuvent obtenir après leur début un engagement à plus ou moins long terme. La *hiérarchie varie au fil du temps. Depuis la création, les danseurs sont protégés par un statut garantissant leurs appointements, primes, congés et retraite, assimilé à celui de la fonction publique en 1939. Sous l'Ancien Régime et au XIXe siècle, il est préférable de s'assurer la protection de personnalités influentes : ouvert aux abonnés balletomanes, le foyer de la danse devient pendant un siècle (1831-1932) un des centres de la vie mondaine parisienne.

La troupe voit le jour pour assumer la partie chorégraphique des opéras chantés en français. Jusqu'au dernier tiers du XVIIIe siècle, la danse est donc liée aux différents genres lyriques qui composent le fonds du répertoire de la compagnie (*divertissements des *tragédies en musique de J. -B. *Lully, des *opéras-ballets de J.-Ph. *Rameau et d'A. *Campra). Temple de la tradition, protégé par son privilège qui jusqu'à la Révolution défend aux autres théâtres de produire des spectacles à la fois chantés et dansés, l'Opéra ne présente son premier *ballet pantomime qu'en 1776 alors que le genre fleurit depuis près de trente ans à l'Opéra-Comique et à la Comédie Italienne à Paris. J. G. *Noverre puis les frères *Gardel y imposent finalement ce type de spectacle.

L'Opéra connaît au début du XIXe siècle une intense activité chorégraphique, marquée par la création et l'entrée au répertoire d'œuvres à succès signées P. *Gardel, L.-J. *Milon, *Albert et J.-P. *Aumer, dont certaines préfigurent le ballet *romantique. Stimulé désormais par la concurrence des théâtres des *Boulevards, soutenu par une politique efficace du Dr *Véron, le Ballet de l'Opéra continue dans les annés 1830-1870 de s'affirmer comme l'un des plus grands centres de production chorégraphique d'Europe : de la *Sylphide à *Coppélia, bon nombre des chefs-d'œuvre du romantisme y sont créés par J. *Coralli (*Giselle, avec J. *Perrot), J. *Mazilier (le *Corsaire, *Paquita), L. *Petipa, Ph. *Taglioni, M. *Taglioni et A. *Saint-Léon. Mais intrigues et rivalités contraignent certains, tel Perrot, à faire carrière à l'étranger. Durant tout le XIXe siècle, les ballets sont toujours donnés à la suite d'un opéra qui lui-même comporte obligatoirement un *divertissement dansé. La guerre de 1870 et l'incendie de la salle, dans lequel disparaissent en 1873 costumes et décors, valent des moments difficiles à la troupe. Les directeurs choisissent de s'appuyer sur le répertoire lyrique, ce qui entraîne une baisse des créations de ballets (malgré des réussites, telle *Sylvia.), alors que le répertoire romantique n'est plus repris.