Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
M
M

Auguste MABILLE (1815-?) .

Danseur français.

Engagé à l'Opéra de *Paris de 1835 à 1845, il devient *maître de ballet de 1848 à 1849. Il monte essentiellement des *divertissements d'opéra, dont le « pas des patineurs » du Prophète (1849, mus. G. *Meyerbeer), et un seul ballet, Nisida (1848), pour lequel on loue son travail des groupes. Fils du fondateur du Bal Mabille il contribue, en 1844, au succès de sa rénovation avec ses frères Victor et Charles.

SJM

Gabriel Bonnot de Mably (1709-1785).

Écrivain et homme politique français.

Frère du philosophe Condillac, surtout connu pour ses ouvrages d'histoire et de philosophie politique, il consacre une partie de son œuvre aux questions esthétiques. Outre un Traité du beau (date), il écrit des Lettres à Madame la Marquise de P*** sur l'opéra (Paris, 1741), où il propose une poétique du théâtre lyrique sous forme de quatre dissertations dialoguées commentant les opéras de Ph. *Quinault et J.-B. *Lully et dont la thèse principale soutient à la fois la spécificité et la régularité de l'opéra. Dans la « Troisième Lettre », en grande partie consacrée à la danse, Mably distingue la fonction de divertissement de la fonction poétique et avance deux arguments pour soutenir sa légitimité à l'opéra : la danse « convient » au merveilleux ; loin d'interrompre l'action, elle la rend plus énigmatique et plus contrastée.

CK

Brian MacDonald (né en 1928).

Chorégraphe et directeur artistique canadien.

Il étudie les danses classique (avec Gérald Crevier) et moderne (avec E. *Leese et F. *Sullivan). Il danse au Ballet national du *Canada (1951-1953) et à la télévision montréalaise, mais une blessure met fin à sa carrière d'interprète, le poussant vers la chorégraphie et la promotion de la création artistique canadienne. Il organise le Montréal Theatre Ballet, un collectif de chorégraphes et danseurs (1956-1959). Il accède à la notoriété en 1964, lorsque sa pièce Pointe courtepointe (1962), rebaptisée Aimez-vous Bach, lui vaut la médaille d'or au festival international de Danse de Paris (1964). Il accède alors au poste de directeur artistique du *Ballet royal suédois (1964-1966), du *Harkness Ballet (1967-1968), puis de la *Batsheva Dance Company (1971-1972) et des *Grands Ballets canadiens (1974-1977). Ses chorégraphies figurent au répertoire du *Joffrey Ballet, du Ballet national du Canada, du *Royal Winnipeg Ballet et du Ballet national de *Norvège. Depuis les années 1980, il est directeur associé du festival de Théâtre de Stratford (Ontario) et directeur artistique de la section danse du Centre des arts de Banff (Alberta). Il signe aussi régulièrement des mises en scène de théâtre, d'opéra et d'opérette en Amérique du Nord comme réalisateur ou producteur. Son œuvre abondante et diversifiée révèle son intérêt pour une beauté plastique évocatrice. Recourant à une gestuelle qui emprunte aux techniques modernes et au ballet, il crée des ponts entre l'art sérieux et le divertissement : cet alliage exubérant, où la musique sert souvent d'inspiration, lui vaut quelques difficultés avec les puristes. Sa carrière a été couronnée par le prix Molson (1983).

IVT

Saša MACHOV, [MAT'HA František ] (1903-1951).

Danseur et chorégraphe tchèque.

Il étudie avec Jelizaveta Nikolská à Prague et se produit à partir de 1927 comme danseur et acteur sur les scènes les plus progressistes de la ville. Au début de la Seconde Guerre mondiale, il se rend à Athènes, où il fonde une école et travaille comme chorégraphe à l'Opéra Royal. Il rejoint Londres avec l'armée britannique et monte, en 1946, l'opéra de Bedřich Smetana, la Fiancée vendue, pour le Sadler's Wells Opera. La même année, il devient directeur du ballet du Théâtre national de *Prague, et le restera jusqu'à sa mort. Il transforme la compagnie en un ensemble ambitieux et polyvalent, capable d'aborder son style très théâtral. Ses ballets se caractérisent par une grande logique de la structure dramatique et un fort contenu émotionnel. Il fait figure de fondateur du ballet moderne tchèque.

HK

James Steele MACKAYE (1842-1894).

Acteur, metteur en scène, dramaturge et pédagogue américain.

Personnalité éclectique, il suit en 1869 et 1870 à Paris les cours de F. *Delsarte dont il devient l'assistant. En 1870, la guerre franco-prussienne l'oblige à rentrer aux États-Unis. Il donne alors des cours à l'université de Boston puis ouvre une école à New York, en 1877, où il a comme élève G. *Stebbins. À partir des fondements théoriques de son maître, il crée un corpus d'exercices, la " gymnastique esthétique " ou " harmonique " , qui met l'accent sur l'importance de l'expression gestuelle et de la *pantomime. Cet entraînement, qui comprend des exercices de relaxation, d'équilibre et de coordination entre les différentes parties du corps, constitue la première phase de divulgation et de banalisation progressive de la méthode Delsarte aux États-Unis, phénomène connu sous le nom de " delsartisme américain ". Bien qu'il ne compte aucun danseur parmi ses élèves, il joue un rôle déterminant dans le développement de la *modern dance.

SF

Bibliographie. P. MacKaye, Epoch. The Life of Steele MacKaye, Boni and Liveringht, New York, 1927.

Donald MacLEARY (né en 1937).

Danseur et maître de ballet britannique.

Après la Sadler's Wells Ballet School, il intègre le *Sadler's Wells Theatre Ballet en 1954, puis le *Royal Ballet, et devient le partenaire préféré de S. *Beriosova. Principal dancer en 1959, maître de ballet (1976-1979), répétiteur pour les solistes à partir de 1984, il crée des rôles pour J. *Cranko (*Antigone, 1959), et K. *MacMillan (le *Baiser de la fée, 1960 ; Symphony, 1963 ; Images of Love, 1964 ; Elite Syncopations, 1974).

CH

sir Kenneth MACMILLAN (1929-1992).

Danseur, chorégraphe et directeur de compagnie britannique.

Après un bref passage à la *Royal Ballet School, il intègre le *Sadler's Wells Opera Ballet en 1945, compagnie qu'il dirigera de 1970 à 1977, après avoir dirigé l'Opéra de *Berlin (1965-1969). Il travaille aussi occasionnellement à l'*ABT, à Stuttgart et à Houston.

Danseur au style calme, il détone par rapport à l'enthousiasme, l'élévation et l'allant juvéniles de la compagnie. Reste toutefois mémorable sa prestation dans la Belle au bois dormant de F. *Ashton (*Sadler's Wells B.), où ses « triples pirouettes en dehors rond de jambe en l'air sur relevé » font l'admiration du public habituellement réservée aux prouesses des ballerines. Cependant, incapable de surmonter son angoisse, il décide, à vingt-cinq ans, de renoncer à la scène.