Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
J

André JOLIVET (1905-1974).

Compositeur français.

Encouragé par Paul Le Flem et E. *Varèse, il se familiarise avec les compositeurs classiques et développe une conception personnelle du langage musical qui réunit transparence, lisibilité formelle et finesse d'orchestration. Auteur de nombreuses musiques de scène, il compose plusieurs partitions de ballets (L'infante et le Monstre, 1938 ; Les quatre Vérités, 1940 ; La pêche miraculeuse, 1941 ; Ballet des étoiles, 1941), dont deux chorégraphiées par S. *Lifar (Guignol et Pandore, 1944 ; l'Inconnue, 1950) et une par A. *Ailey (*Ariadne, 1965). Deux de ses oeuvres pour orchestre (Cinq danses rituelles, 1938 ; Symphonie de danses, 1940) sonnent, par leur titre, comme de véritables invitations à chorégraphier qui semblent toutefois être restées sans réponse, à la différence de ses suites instrumentales qui inspireront E. *Walter (Suite delphique, 1963) et J. *Lazzini (Suite transocéane, 1965).

SdG

Sur la musique de Jolivet. G. *Skibine (Concerto, 1957 ; Ombres lunaires, 1960 ; Marines, 1961), D. *Dupuy (Mouvements en trois mouvements, 1961) ; J. *Kylian (Incantations, 1971).

Betty JONES (née en 1926).

Danseuse et pédagogue américaine.

Elle étudie auprès d'A. *Markova, T. *Shawn, la *Meri et J. *Limón, dont elle rejoint la compagnie dès 1947. Elle y crée des rôles notamment dans The *Moor's Pavane (1949), *There Is a Time (1956), *Missa brevis (1958), ainsi que dans Night Spell (1951) et Ritmo Jondo (1953) de D. *Humphrey. Elle collabore avec le groupe de R. *Currier et, en 1964, forme avec F. *Ludin le duo Dance We Dance.

Elle débute son activité pédagogique au sein de la compagnie *Limón, dont elle enseigne ensuite la technique à la *Juilliard School et partout dans le monde, notamment à Honolulu (Hawaii), où elle ouvre une école avec Ludin. Son enseignement, qui attache une grande importance à l'individu, se fonde sur les notions de *musicalité, de « conscience » et « sensibilité » du mouvement.

MDS

Bibliographie. D. Dobbels, « Entretien avec B. Jones et F. Ludin », Nouvelles de danse n° 24, 1995.

Bill T. JONES (né en1952).

Danseur et chorégraphe américain.

Sportif et comédien, il étudie la danse à l'Université de Binghampton. Créant ses premières pièces au sein de l'American Dance Asylum dont il est cofondateur en 1973, il travaille en indépendant avec Arnie Zane dès 1980, s'associant parfois avec Julie West ou Sheryl Sutton ; puis crée en 1982 à New York la Compagnie Bill T. Jones /Arnie Zane qui gardera ce nom à la mort de Zane en 1988. Outre une cinquantaine de pièces à leur actif, Jones crée pour A. *Ailey, les ballets de Boston, de Berlin et le *Lyon Opéra Ballet où il est chorégraphe résident de 1994 à 1996 sans quitter sa troupe qui participe à Paris en 1998 au festival d'Automne. Il collabore également à des productions d'opéra ou de théâtre.

Superbe danseur, Jones appartient tout d'abord à cette pléiade d'artistes " nouvelle vague " découverte par la Kitchen de New York et révélée en France dès 1980 par le Centre américain de Paris. Influencée par le *contact et le *minimalisme, sa danse utilise avec intelligence l'énergie et la pesanteur. Intéressé par la diversité des morphologies, il en fait l'un de ses atouts. Noir, musclé, sensuel et d'un haut niveau technique, Jones joue sur la différence avec Zane qui, petit et blanc, invente de drôles de gestes et teinte la virtuosité des duos d'un certain non-sens (Rotary Action, 1982). Sans distinction de styles - le jazz façon Ailey côtoie la décontraction d'un L. *Falco -, le répertoire de la compagnie se diversifie, prenant après la mort de Zane un sens plus grave (Last Night on Earth, 1992), plus politique. Homosexuel, il crée dans l'urgence, menant combat (Still/Here, 1993) contre le sida mais aussi contre toute forme d'exclusion (There Where So Many, 1993) chargeant ses œuvres d'un message d'espoir (D. Man in the Waters, 1989), quitte à utiliser la métaphore(We Set Out Early... Visibility Was Poor, 1997).

LB

Autres chorégraphies. Blauvelt Mountain (1979, co-chor. Zane) ; Shared Distance (1982, avec J. West) ; The History of Collage (1988, co-chor. Zane) ; *Last Supper at Uncle Tom (1990) ; Some Songs (1996).
Bibliogaphie. Dernière Nuit sur terre, Actes Sud, 1997 (autobiographie).

Inigo JONES (1573-1652).

Architecte et décorateur anglais.

Formé à l'architecture, il est appointé par la reine Anne comme décorateur des *masques de la cour. En 1613, il part en Italie afin d'y étudier la scénographie et la machinerie. À son retour, deux ans plus tard, il est nommé « Surveyor of the King's Works », poste qui lui donne compétence aussi bien sur les bâtiments royaux que sur les spectacles et divertissements et qu'il occupe sous Jacques Ier puis Charles Ier. Collaborant avec tous les compositeurs majeurs de l'époque, il participe à plus de 40 productions entre 1605 et 1640 pour lesquelles il conçoit décors, costumes et machineries. Ses dessins de costumes doivent beaucoup à Jacques Callot, tandis que son emploi de la perspective, l'utilisation de panneaux pivotants et de cintres pour les changements de décors montrent l'influence italienne.

MI

Marilyn JONES (née en 1940).

Danseuse, directrice de compagnie et pédagogue australienne.

Elle se forme à Newcastle (Nouvelle-Galles du Sud), puis à la *Royal Ballet School. Elle intègre successivement le *Royal Ballet comme principal dancer, le *Borovansky Ballet, le Ballet du marquis de *Cuevas, le *London Festival Ballet et l'*Australian Ballet. Danseuse profondément expressive, d'une grande beauté, elle reste célèbre pour ses interprétations dans le *Lac des cygnes, la *Belle au bois dormant, *Raymonda, *Roméo et Juliette, ainsi que dans *Onéguine de J. *Cranko et la Veuve joyeuse de R. *Hynd et R. *Helpmann. Elle devient ensuite directrice artistique de l'Australian Ballet (1979-1982). Depuis 1995, elle dirige la National Theatre Ballet School (Melbourne). Elle est présidente fondatrice de l'Australian Institute of Classical Dance. Son apport au ballet australien lui vaut d'être distinguée dans l'Ordre of British Empire dès 1972.

PL

Bibliographie. P. Laughlin Marilyn Jones, A Brilliance All Her Own, Quartet Books, ? ? ? ? ?, 1978.