Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
I

Instituto Torcuato Di Tella.

Centre artistique argentin (1963-1968).

Occupant un pâté de maisons de Buenos Aires, ce lieu surnommé « la Manzana Loca » [l'Îlot extravagant] est placé sous la direction générale d'Enrique Oteiza, mais c'est le critique et théoricien Jorge Romero Brest, directeur du Centre d'arts visuels, qui en est le principal inspirateur. Bénéficiant également de la présence stimulante de la plasticienne Marta Minujín, il accueille toutes les tendances de l'art, qu'il soit pop, engagé ou conceptuel, et toutes les formes de manifestation : musique, danse, théâtre, arts plastiques, design, etc.

Dans le domaine de la danse lui sont associés les noms de Marilu Marini, G. *Martínez, S. *Zimmermann, Ana Kamien et I. *Scaccheri, entre autres. Des problèmes internes et la situation politique difficile que traverse le pays à l'époque mettent fin à ce projet culturel dont la courte existence reste une des plus grandes révolutions artistiques en Argentine.

SK

Isadorable.

Terme créé en 1909 par F. *Divoire pour désigner six jeunes filles issues de la première école fondée par Isadora *Duncan à Grünewald en 1905.

Prises en charge et éduquées par Isadora et Elisabeth Duncan, ces fillettes - Anna Denzler, Erika Lohman, Irma Frich Grimme, Lisa Milker, Margot Jehle et Maria-Theresa Kruger - voyagent d'école en école au gré de la vie nomade d'Isadora Duncan, apparaissant parfois sur scène avec elle. De 1909 à 1913, elles sont confiées à Elisabeth Duncan (école de Darmstadt). Isadora les rappelle en 1913 pour des représentations et pour fonder une nouvelle école à Meudon (France). A partir de 1914, elles commencent à se produire en Europe, aux Etats-Unis, de façon autonome sous le nom de Isadora Duncan Dancers. En 1920, elles sont adoptées officiellement par Isadora Duncan.

Leur séparation d'avec Isadora, à partir de 1921, n'entamera jamais leur fidélité, leur reconnaissance à celle qu'enfants elles nommaient "leur fée". A partir de 1924 chacune aura pris sa voie, soit en France, soit en Amérique, transmettant son savoir de la danse duncanienne.

ESch

John ISHAM (1850-1920).

Producteur américain.

Il est l'un des premiers à organiser des spectacles avec une troupe d'artistes afro-américains. Influencé par le succès du *Creole Show (1890) , il produit The Octoroons (1895), farce musicale, dont les rôles principaux sont tenus par des femmes. En 1896, il rompt avec le théâtre burlesque et son Oriental America, premier spectacle noir produit à *Broadway, prouve que les goûts du public ont suffisamment changé pour accueillir des artistes afro-américains hors du contexte établi jusqu'alors par la *minstrelsy.

ESe

Baku ISHII (1886-1962).

Danseur, chorégraphe et pédagogue japonais.

Engagé en 1912 au Théâtre impérial de *Tokyo, il y suit pendant trois ans l'enseignement de danse classique de Giovanni Rossi. Influencé par les théories d'É. *Jaques-Dalcroze, dont il a connaissance par le compositeur Kôsaku Yamada, qui a étudié en Allemagne, il considère cependant très vite que la technique classique est « contraire à la nature humaine » et quitte la compagnie en 1915. Il développe alors un genre propre, le Buyô-shi [danse-poème], dans lequel il recherche une unité entre son, mouvements et respiration. Dès 1916, il crée Nikki no ichi peji [Une page de journal] sur des musiques de Yamada au Théâtre impérial, donnant avec cette pièce le premier concert de danse composé et interprété par un japonais. En 1922, il commence une tournée dans plusieurs pays d'Europe, découvrant le travail de M. *Wigman à Munich et des *Sakharoff en Belgique, puis, fin 1923, se rend aux États-Unis, où il se produit avec l'aide de M. *Ito. De retour au Japon en 1928, il fonde le Ishii Baku Buyô-shi Kenkyûjo [Institut de danse-poème Ishii Baku] et forme de nombreux élèves. Pour lui, « la technique et les formes » de la danse doivent résulter de « l'émotion et de l'idée » qu'elle exprime : le Buyô-shi, précise-t-il, c'est « écrire un poème avec le corps ». Auteur de plus de trois cents pièces, créateur d'un style original qui repose sur le déplacement du *centre de gravité vers le bas du corps, il est considéré comme le fondateur de la danse moderne japonaise.

MG

Autres chorégraphies. Meiann [Lumière et ombre] (1916) ; Yama o noboru [Escalader la montagne] (1925) ; Ningen Shaka [Çakyamuni, être humain] (1953).

Galiya Ismaïlova (née en 1923).

Danseuse ouzbek.

Formée à l'École de danse de Tachkent, elle rejoint comme première danseuse le Théâtre d'opéra et de ballet de Tachkent en 1941, deux ans après son inauguration. Interprète des ballets du répertoire ou de créations sur des sujets ouzbeks, elle incarne l'ouverture de l'Ouzbékistan au ballet classique dont l'introduction dans le pays par une compagnie russe remonte aux années 1920. Elle se produit aussi dans des danses de style national au théâtre ou en concert.

ESou

Israeli Ballet.

Compagnie israélienne fondée en 1967.

Placée sous la direction artistique de Berta Yampolsky et administrative de Hillel Markman, ses deux fondateurs, elle est la seule compagnie de ballet classique en Israël. Elle est constituée de trente-cinq danseurs, formés pour la plupart au Classic Ballet Center, qui lui est associé et qui accueille les enfants dès l'âge de neuf ans. Elle présente des œuvres du répertoire international (*Casse-Noisette, *Cendrillon, la *Belle au bois dormant, *Roméo et Juliette), des œuvres contemporaines ainsi que des créations de Yampolsky (Gurre Lieder, 1996 ; Ecstasy, 1998). Se produisant régulièrement en tournées, elle reçoit plusieurs distinctions internationales.

GA

Pavel Issakov (1823-1881).

Peintre décorateur russe.

Il débute aux théâtres impériaux en 1838 comme élève d'A. *Roller, devenant ensuite son assistant puis à partir de 1855 décorateur à Moscou et parfois à Saint-Pétersbourg. Se démarquant de la pompe « historico-archéologique » de Roller, il affirme un style plus libre marqué toutefois par une activité tournée principalement vers le théâtre dramatique, notamment au très réaliste Maly de Moscou. Il réalise cependant les décors de certains actes des ballets de J. *Perrot (la Naïade et le pêcheur, nouvelle vers. d'*Ondine, 1857), C. *Blasis (Faust, 1861), S. *Sokolov (la Fougère ou la Nuit de Saint-Jean, 1867), L. *Petipa (Don Quichotte, 1869 , Moscou et 1871, Saint-Pétersbourg), V. *Reisinger (la Pantoufle magique,1871 ; Kachtchei, 1873 ; Ariadne, 1875 ) et J. *Hansen (la Fille de l'Enfer, 1879).

ESou