Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
M

Ekaterina MAXIMOVA (née en 1939) . (suite)

Elle est une des plus célèbres Giselle de sa génération, opposant de manière dramatique la paysanne naïve du premier acte au fantôme amoureux du second. Mais c'est surtout le style classique qui correspond à sa personnalité piquante. Elle se joue avec insolence des difficultés techniques, toujours poétique et musicale, comme dans la *coda du *pas de deux de Don Quichotte dont elle exécute les 32 *fouettés mains aux hanches avec un sourire provocateur. Ses pointes fines ont une solidité d'acier qu'elle utilise dans les variations tacquetées de Quitri (Don Quichotte) avec une virtuosité extrême. Dans les *adages, ses qualités personnelles sont magnifiées par la complicité qui l'unit à son mari.

SJM

Carla MAXWELL (née en DATE).

Danseuse, chorégraphe et pédagogue américaine.

Elle intègre la compagnie *Limón en 1965. Devenue soliste, elle crée le rôle de Carlota (1972), conçu pour elle par J. Limón dans son ultime pièce. Depuis 1978, succèdant à R. *Currier, elle assure la direction de la compagnie pour laquelle elle signe Sonata en 1980.

MDS

Autres chorégraphies. Keeping Still Mountain (1988).
Bibliographie. Iglesias-Breuker M., "Humphrey- Limón, la danse humaniste", in Nouvelles de Danse, n. 24, 1995.

Pamela MAY, [M. Doris, dite ] (née en 1917).

Danseuse et pédagogue britannique.

En 1934, encore élève de la *Royal Ballet School, elle intègre le *Vic-Wells Ballet. Aussi à l'aise dans les œuvres de M. *Petipa, M. *Fokine, L. *Massine et de N. de *Valois, elle est surtout remarquée dans des chorégraphies de F. *Ashton, dont Horoscope (1938), *Symphonic Variations, Dante Sonata (1940) et The Wanderer (1941). Pour de Valois, elle crée Mlle Théodore (The *Prospect Before Us, 1940) et Eurydice (*Orphée et Eurydice, 1941). Elle enseigne à la *Royal Ballet School de 1954 à 1978.

JS, LK

Gilbert MAYER (né en 1934).

Danseur, chorégraphe et pédagogue français.

Entré à l'école de l'Opéra de *Paris en 1948, il débute dans le Ballet en 1951 et devient *premier danseur en 1961. Dès 1970, il se consacre à l'enseignement à l'École et au Ballet de l'Opéra. Remarquable pédagogue, il est invité dans les principales compagnies dans le monde entier. Il est également auteur de chorégraphies et de conférences sur la danse.

GP

Augusta Maywood (1825-1876).

Danseuse américaine.

Enfant prodige formée à Philadelphie par Paul Hazard, ancien danseur de l'Opéra de *Paris, elle fait sensation dès 1837 dans une version anglaise du Dieu et la Bayadère de Ph. *Taglioni. Elle part en 1838 à Paris pour se perfectionner. Ambitieuse et passionnée, elle travaille avec J. *Mazilier et J. *Coralli et impose son talent dès ses débuts à l'Opéra en 1839. En 1840, elle s'enfuit avec le danseur Charles Mabille (frère d'A. *Mabille) qu'elle épouse. Ils dansent à Lisbonne, puis à Vienne. Après leur séparation en 1846, elle fait une brillante carrière à Vienne et en Italie, où elle est l'élève de C. *Blasis en 1848 (et une des premières à avoir sa propre compagnie), remportant ses plus grands succès dans *Giselle ainsi que dans *Faust et la Esméralda de J. *Perrot. Elle se retire vers 1859, ouvre une école de danse à Vienne, et finit ses jours sur les bords du lac de Côme. Première danseuse américaine de renommée internationale, elle séduit le public par l'originalité de sa danse bondissante et ses " vols penchés ", dont Th. *Gautier fait une critique très élogieuse.

MFB

Joseph Mazilier (1797-1868).

Danseur et chorégraphe français.

Il débute au Grand Théâtre de Lyon puis rejoint Bordeaux où il travaille sous la direction de J.-B. *Blache. Engagé au *théâtre de la *Porte-Saint-Martin à Paris comme premier danseur en 1825, il rejoint la troupe de l'Opéra de *Paris en 1830 où il se produit jusqu'en 1848. *Maître de ballet en second à l'Opéra (1839-1851), il passe une saison à Saint-Pétersbourg (1851-1852) puis revient à l'Opéra comme premier maître de ballet (1853-1859).

À la Porte-Saint-Martin, il confirme sa réputation de danseur déjà établie en province. Il assure tous les rôles du répertoire traditionnel sur les *Boulevards (remportant notamment un grand succès en 1825 dans le *Déserteur de J.-B. *Blache), puis ceux que lui confie J. *Coralli dans Lisbell (1825), la Visite à Bedlam (1826), la Neige (1827), Léocadie (1828) et les Artistes (1830). Partenaire de C. *Mazurier et J. *Perrot, il conquiert le public par ses qualités techniques mais aussi celles d'excellent acteur. À l'Opéra, s'il débute dans le répertoire pour des raisons administratives, il reprend très vite le rôle de Des Grieux, conçu pour lui par J. -P. *Aumer dans Manon Lescaut (1830), mais créé par Ferdinand. Ermite tourmenté dans la Tentation de Coralli (1832), il incarne avec lyrisme le héros romantique par excellence dans les ballets de Ph. *Taglioni (James dans la *Sylphide en 1832 et Rudolph dans la *Fille du Danube en 1836). Il campe avec autant de succès les rôles de caractère (dans le *Diable boiteux en 1836, la *Jolie Fille de Gand en 1842), démontrant un talent comique dans le *Diable à quatre (1845).

Dès son premier ballet, la *Gipsy (1839), il affirme sa prédilection pour le récit dramatique. Il dessine avec aisance les actions fortes, tant dans le registre de la comédie (le Diable à quatre) que de la tragédie (Aelia et Mysis, 1853 ; la Fonti, 1855). Si, contrairement à Ph. Taglioni et Perrot, il s'avère peu enclin au déploiement du ballet *blanc, ses œuvres n'en sont pas moins marquées du sceau du romantisme. Le goût pour le surnaturel s'exprime dans des pièces mettant en vedette filles du diable et esprits tentateurs (le *Diable amoureux, 1840 ; Orfa, 1852 ; les Elfes, 1856). Mais plus encore, c'est l'attrait pour l'Ailleurs, le dépaysement dans le temps et dans l'espace, que Mazilier décline à grand renfort de pittoresque : Angleterre des siècles passés dans Lady Henriette ou la Servante de Greenwich (1844) et Betty (1846) ; Espagne dans *Paquita (1846) ; Europe centrale dans Griseldis ou le Cinq sens (1848) ; Mexique dans Jovita ou les Boucaniers (1853) ; Islande dans Orfa (1852) ; Italie du XVIIIe siècle dans la Fonti (1855). Le succès de ses ballets doit beaucoup aux effets de mise en scène, à l'utilisation habile qu'il fait de machineries et de dispositifs scéniques complexes (le *Corsaire, *Marco Spada). Dans son ambition de raconter des intrigues touffues autant par le biais de la danse que de la *pantomime, il trouve des interprètes idéales en F. *Elssler, C. *Grisi et C. *Rosati. Admirablement servi par les ballerines italiennes (F. *Cerrito, S. *Fuoco, A. *Ferraris), il exploite totalement les progrès de la technique féminine, particulièrement en ce qui concerne les *pointes. Après s'être imposé comme l'une des plus grandes figures de la danse masculine, alors encore éclatante, il marque de sa personnalité la création chorégraphique parisienne à l'apogée du romantisme.

SJM, NL