Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
L

Joe LAYTON, [LICHTMAN Joseph, dit ] (1931-1994).

Danseur, chorégraphe, metteur en scène et producteur américain.

Formé à la danse par Nenette Charisse et Joseph Levinoff, il débute à *Broadway en 1947 dans *Oklahoma et se produit par la suite dans différentes *comédies musicales. Membre du ballet Ho ! de George Reich (Paris, 1945-1946), il retourne aux États-Unis et chorégraphie des spectacles musicaux, dont une reprise de *On the Town (1958) qui lui apporte notoriété et de prestigieux engagements sur Broadway (The Sound of Music, 1959) et à la télévision. En 1962, il rejoint les rangs des chorégraphes metteurs en scène avec No String. Il signe également quelques chorégraphies pour le *Royal Ballet The Grand Tour (1971), Ouverture (id.) Oscar Wilde (1972). Avant sa mort, il travaille comme metteur en scène au célèbre *Radio City Music Hall. Chorégraphe souvent primé, il utilise le *mime comme source de toutes ses créations et propose une danse narrative où les danseurs doivent être aussi de bons acteurs.

ESe

Chorégraphies pour le théâtre musical. The Girl who came to Supper (1963, chor. et m. en sc.) ; Drat the Cat (1965, chor. et m. en sc.) ; George M ! (1968, chor. et m. en sc.) ; Two by Two (1970, chor. et m. en sc.) ; Gone with the wind (1972 Tokyo, Londres) ; Barnum (1980, chor. et m. en sc.) ; Bring Back Birdie (1981, chor. et m. en sc.).

Joseph LAZZINI (né en 1926).

Danseur, chorégraphe, professeur et maître de ballet français.

Il débute en 1945 dans le ballet de l'Opéra de Nice et signe très tôt ses premières chorégraphies, menant une double carrière de danseur soliste et de chorégraphe. De 1948 à 1953, il travail au *San Carlo de Naples, où il ouvre une classe destinée aux garçons; et de 1954 à 1957, au Théâtre royal de Liège, où il fonde le ballet, multiplie les actions pour former le public, et crée l'Académie de danse. Après une année à Toulouse, il dirige, de 1959 à 1968, le ballet de l'Opéra de Marseille, qu'il porte à un niveau international, puis de 1969 à 1972 le Théâtre français de la Danse Paris. Il est invité comme chorégraphe partout en France, y compris à l'Opéra-Comique et à l'Opéra de *Paris, et dans le monde entier (*Bolchoï, *Metropolitan Opera, *Teatro Colón, *Liceo, la *Fenice, etc.).

Il crée des ballets spectaculaires aux éléments sonores et visuels puissants, et où le mouvement est omniprésent : décors mobiles d'A. *Calder (Eppur si muove, 1965 ; Metabole, 1968), effets lumineux éblouissants et multicolores (E = mc2, 1964). Sa conception moderne de la danse académique se nourrit des autres formes de danse (Patchwork, 1974). Son imaginaire, violent et passionné, reflète les angoisses de son temps (Ecce homo, 1968). Il s'inscrit aussi dans la tradition en remontant des œuvres du répertoire (*Giselle, *Coppélia, *Casse-Noisette, les *Sylphides). Sa version de la *Fille mal gardée (1985) est un très grand succès, et elle est dansée dans de nombreuses compagnies.

MFB, GP

Autres chorégraphies. Le Chasseur maudit (1955) ; Cantadagio (1972) ; Mobiloballet (1977) ; Gestatione (1984) ; la Prison (1988) ; Fatum (1994) ; la Nuit transfigurée (1998).

Yves LE JEUNE (né en 1954).

Scénographe français.

Après des études d'architecture à Montpellier, il commence à concevoir des décors pour le théâtre et, à partir de 1989, pour la danse. En 1992, il commence une collaboration suivie avec O. *Duboc. Il dessine également des salles de spectacle et fait quelques mises en scène.

En quête d'un décor idéal qui s'évaporerait et dont il ne resterait que l'ombre, il allie dans toutes ses réalisations épure et mobilité. Faisant alterner toiles peintes et panneaux gris comme pour passer de l'opacité à la transparence dans les Bâtisseurs (1989, D. *Larrieu), il explore qualités et contours dans Projet de la matière (1993, Duboc), lignes et surfaces dans Trois *Boléros (1996, Duboc) et conçoit pour Comédie (1998, Duboc) une structure entièrement mobile qui permet de transformer l'espace à vue comme pour les besoins d'un tournage de cinéma.

CD, PLM

Autres collaborations. Duboc (Retours de scène, 1992 ; Brins d'histoires, 1995 ; Rhapsody in Blue, 1999) ; *Fatoumi-*Lamoureux (Fiesta, 1992 ; Miroirs aux alouettes, 1993) ; Larrieu (Attentat poétique, 1992).

Charles Felix Reinhardt Auguste Le Picq [ou Lepic, Pick, Lepij ] (1749-1806).

Danseur et chorégraphe français.

Il débute en 1761 à Stuttgart où il étudie avec J. G. *Noverre dont il reste toute sa vie un disciple dévoué. Il danse à Varsovie (1765-1767), Venise (1769-1772), puis à Milan et Naples. De 1776 à 1781, il est à Paris où il danse avec M.-M. *Guimard notamment dans les Caprices de Galathée (1776, Noverre). En 1782, il se rend à Londres avec Noverre où il présente aussi ses propres compositions, dont le Convive de Pierre (1785, mus. C. W. *Gluck) et *Macbeth (1785, mus. Matthew Locke), et d'où il part pour Saint-Pétersbourg en 1786. Il y travaille d'abord comme premier danseur et aussi comme chorégraphe en chef de 1792 à 1799. Il reprend les ballets d'autres chorégraphes, principalement de Noverre (Alexandre et Campaspe, 1786 ; Annette et Lubin, 1786 ; Medée et Jason, 1791 ; l' Amour et Psyché, 1793 ; la Mort d'Hercule, 1796 ; Adèle de Ponthieu, 1797 ; etc.), déployant parfois davantage le côté spectaculaire. Il compose aussi ses propres ballets : Didon abandonnée (1792), les Deux Savoyards (1795), la Belle Arsène (1795), Les Amours de Bayard (1798), Tancrède (1799), mais toujours en imitant le style de son maître. Il est également le chorégraphe des grandes fêtes données à la cour de Catherine II et compose des danses sur des musiques de Carlo Canobbio pour la pièce qu'elle a écrite Natchalnoïe oupravleniye Olega (le Début de règne d'Oleg, 1790, cochor. G. *Canziani, mus. Canobbio, Giuseppe Sarti, Vassili Pachkevitch). C'est grâce à Le Picq que les Lettres sur la danse de Noverre sont publiées en Russie (1803-1804, 4 vol., en français). Sa contribution à l'introduction du ballet français à Saint-Pétersbourg est déterminante et prépare la voie aux innovations de C. L. *Didelot et des autres chorégraphes qui le suivront tout au long du XIXe siècle.

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Louise LECAVALIER (née en 1959).

Danseuse canadienne.

Formée à la danse moderne et classique, elle débute avec Louise Latreille et M. *Époque. Interprète des pièces d' E. *Lock dès 1981, elle participe aux concerts de David Bowie, de Frank Zappa et au film Strange Days (1994, réal. K. Bigelow). En 1985, elle obtient un Bessie Award dans Businessman in the Process of Becoming an Angel (1983, Lock). Sa virtuosité extrême, sa singulière féminité agressivement blonde et son intrépide façon de bouger, alliant finesse et force athlétique, marquent profondément le style de Lock. Personnage troublant par sa fragilité discrète et son engagement total, tragique par son excès même, elle est sans doute la première " star " de la danse contemporaine.

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