Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
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Jerome ROBBINS, [RABINOWITZ Jerome, dit ] (1918-1998). (suite)

Personnalité parmi les plus importantes de la danse au XXe siècle, il se caractérise par un travail d'une d'extrême musicalité, d'une précision et d'une finesse qui s'adaptent à toutes les musiques, avec une manière ironique ou poétique de détourner la traditionnelle technique *classique qui reste pourtant la base de son langage. Le mouvement est fluide, les portés souvent périlleux, l'élégance et le naturel sont omniprésents. The Concert révèle un humour ravageur sans être jamais iconoclaste face à la musique de F. *Chopin. Ces mêmes qualités, avec le sens du spectacle, se retrouvent parallèlement à Broadway, où il est un des premiers à cumuler les fonctions de chorégraphe et metteur en scène et où il contribue à la naissance d'un nouveau genre d'artiste : le danseur-chanteur-acteur. Le raffinement, l'invention, l'énergie fluide et irrésistible de son œuvre le placent au rang des très grands créateurs de l'histoire de la danse. Perfectionniste passionné, plein de doutes sur lui-même, il se révèle un analyste profond des comportements humains, avec un œil critique, mais le plus souvent indulgent.

GM

Autres chorégraphies. Afterthoughts (1946, mus. Stravinski) ; Summer Day (1947, mus. S. *Prokofiev) ; Fanfare (1953, mus. B. *Britten) ; Quartet (1954, mus. Prokofiev) ; *Dances at a Gathering (1969, mus. Chopin) ; *In the Night (1970, mus. Chopin) ; l'*Oiseau de feu (1970, mus. Stravinski) ; Scherzo fantastique (1972, mus. Stravinski) ; Circus Polka (1972, mus. Stravinski) ; Requiem Canticles (1972, mus. Stravinski) ; An Evening's Waltzes (1973, mus. Prokofiev) ; Concerto in G (1975, mus. Ravel) ; Introduction et allegro pour harpe (1975, mus. Ravel) ; Mother Goose (1975, mus. Ravel) ; Une barque sur l'océan (1975, mus. Ravel) ; Chansons madécasses (1975, mus. Ravel) ; Other Dances (1976, mus. Chopin) ; Tricolore (1978, mus. G. *Auric) ; A Sketch Book (1978, mus. G.-F. *Haendel, G. *Rossini, Telemann, G. *Verdi) ; Rondo (1981, mus. W. A. *Mozart) ; Andantino (1981, mus. Tchaïkovski) ; Piano Pieces (1981, mus. Tchaïkovski) ; Allegro con grazia (1981, mus. Tchaïkovski) ; Four Chamber Works (1982, mus. Stravinski) ; I'm Old-Fashioned (1983, mus. Gould d'après J. *Kern) ; Antique Epigraphs (1984, mus. C. *Debussy) ; Eight Lines (1985, mus. S. *Reich) ; In Memory Of (1985, mus. A. *Berg) ; Quiet City (1986, mus. Copland) ; Piccolo Baletto (1986, mus. Stravinski) ; 2 & 3 Part Inventions (1994, mus. Bach).
Pour le théâtre musical. *On the Town (1945) ; Look Ma, I'm Dancin' (1948, chor. et com. en sc. avec G. *Abbott) ; Miss Liberty (1949) ; Call me Madam (1950) ; The King and I (1951) ; Two's Company (1952, m. en sc.) ; *Pajama Game (1954, com. en sc. avec G. Abbott ; chor. B. *Fosse) ; Peter Pan (1955, chor. et m. en sc.) ; Bells Are Ringing (1956, chor. et m. en sc. ; cochor. Fosse) ; Gypsy (1959) ; *Fiddler on the Roof (1964).

Jean ROBIN (né en 1918).

Directeur de théâtre et de festivals.

Administrateur des *Ballets des Champs-Élysées, de leur fondation, en 1945, jusqu'en 1951, il prend ensuite la direction artistique du théâtre des Champs-Élysées (1954-1967). En 1959, c'est lui qui invite M. *Béjart au théâtre de la *Monnaie de Bruxelles, dont il est alors conseiller artistique. Créateur et directeur (1961-1977) du festival du Mai de Versailles, il fonde et dirige, de 1963 à 1989, le Festival international de danse de Paris et, de 1984 à 1988, le Concours international de danse de *Paris. Son dynamisme éclairé et ardent en font un grand serviteur de la danse.

MFC

Bill "Bojangles" ROBINSON, [William Luther, dit ] (1878-1949).

Danseur acteur américain.

Sans formation particulière, il danse pour gagner sa vie sur les trottoirs de Richmond et débute sur scène à l'âge de douze ans dans l'*extravaganza The South Before the War (1887). Arrivé à New York en 1898, il forme une équipe avec George Cooper, trouve sa place dans les circuits de *vaudevilles et fait partie des rares danseurs afro-américains qui se produiront en solo sur le fameux circuit blanc de Keithéâtre Pendant trente ans, il gravit les échelons avant d'être découvert et porté aux nues par les critiques de *Broadway pour sa prestation dans la revue Blackbirds (1928) de L. *Leslie. Il a alors cinquante ans. Après ce succès, il paraît dans d'autres spectacles musicaux noirs des années 1930, dont Brown Buddies (1930), The Hot Mikado (1939), se produit au *Cotton Club et se rend à Hollywood où il tournera quatorze films, dont les plus célèbres demeurent Stormy Weather (1943, réal. Andrew L. Stone, *20th Cent. Fox) et ceux qu'il tourne aux côtés de S. *Temple : The Little Colonel (1935, réal. David Butler, Fox), The Littlest Rebel (1935, réal. XXXXX, Fox), Rebecca of Sonnybrook Farm (1938, réal. XXXXX, 20th Cent. Fox), et Just Around the Corner (1938, réal. XXXXX, 20th Cent. Fox). Le rôle du serviteur complaisant, stéréotype de l'esclave heureux qu'il tient dans ces films aux côtés de Temple, lui vaudront le surnom d'" Oncle Tom " par les Afro-Américains qui l'accusent de desservir sa communauté.

Véritable légende des *claquettes, sa contribution est spécifique : doté d'un extraordinaire sens de l'équilibre, il va les amener sur les pointes en y introduisant une légèreté inconnue jusqu'alors, telles, selon la presse " des gouttes de pluie sur un toit de métal ". À l'instar des danseurs plus âgés, il danse très droit et utilise peu les mains ou les mouvements du buste mais il porte une attention particulière à la clarté de ses pas. Il n'en invente pas de nouveau, mais perfectionne ceux qui existent. L'une de ses *routines favorites, la danse de l'escalier, dont " chaque pas est une perle " selon N. *Castle, est célèbre pour les qualités sonores variées qu'il produit sur chaque marche. Présenté à l'affiche comme " le nuage de joie Noire ", Bojangles est également un amuseur de premier ordre qui récite tout en dansant un flot ininterrompu d'anecdotes et de commentaires comiques. Personnalité pleine de charme et de charisme, il est considéré comme l'un des plus grands danseurs de claquettes de tous les temps.

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Clarence ROBINSON (1900-19XX).

Producteur américain.

Bien qu'il ne sache pas danser lui-même, il est l'un des *dance directors afro-américains à succès des années 1920 et 1930. Producteur et metteur en scène permanent du légendaire *Cotton Club, il sait choisir de grands danseurs qui présentent également leurs numéros dans les night-clubs de Harlem et à l'Apollo Theatre. Considéré comme le " *Ziegfeld " des artistes noirs américains, il a contribué à lancer la carrière de nombreux artistes.

ESe

Filmographie. Stormy Weather (1943, réal. Andrew L. Stone, *Fox).