Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
P
P

Peter PABST (né en DATE).

Scénographe allemand.

C'est à lui que revient de succéder à R. *Borzik au Tanztheater de *Wuppertal. Plus secrète qu'un simple héritage, la passation intervient à l'occasion de *1980. Ein Stück von Pina Bausch dont Pabst conçoit la musique, les collages et les décors « sur une idée de Rolf Borzik ». Elle coïncide avec le moment où la danse se fait plus rare dans les pièces de P. *Bausch : « Je crois qu'il faut, dira-t-elle, réapprendre à danser, ou qu'il faut d'abord réapprendre quelque chose d'autre - ensuite on peut peut-être recommencer à danser. » Pabst est le scénographe de cet étrange évanouissement, de ce perpétuel et précaire recommencement. Dans Das Schiff (1993), il construit sur toute la largeur du fond de scène, la coque d'un bateau, échoué dans une dune au milieu de quelques rochers : en contrebas, une arène de sable s'étend, arrosée régulièrement, que la pluie finit par détremper. Ses espaces, qu'il s'agisse de *Nelken (1982), Viktor (1986), *Palermo, Palermo (1989), Ein Trauerspiel (1994) ou Der *Fensterputzer (1997), ont la superbe tâche d'inviter la danse, même élémentaire, à revenir à elle, autre et chargée d'une conscience encore inconnue, comme après une syncope.

DD-PC

PACT Ballet (Performing Arts Council of the Transvaal Ballet).

Nom porté par le *State Theater Ballet d'Afrique du Sud de 1964 à 1996.

RS

Ethery PAGAVA (née en 1932).

Danseuse française.

Élève de L. *Egorova, elle commence très jeune une carrière qui la mène dès 1945 aux *Ballets des Champs-Élysées. En 1947, elle est engagée par le marquis de *Cuevas (chez qui elle danse son meilleur rôle dans la *Somnambule), et en 1952 par J. *Charrat. Après une carrière internationale, elle fonde sa compagnie et crée avec succès des chorégraphies destinées au jeune public.

MFB

Ashley PAGE (né en 1956).

Danseur et chorégraphe britannique.

Il se forme à la *Royal Ballet School (1968-1975), puis intègre le Ballet for All en 1975 et le *Royal Ballet en 1976, devenant principal dancer en 1982. Il fait ses débuts professionnels avec des extraits des rôles d'Albrecht (*Giselle), de Roméo et de l'Artiste (les *Deux Pigeons), attendant huit ans avant que le rôle principal d'un grand ballet (*Roméo et Juliette de K. *MacMillan) lui soit proposé au Royal Ballet, en 1984. Il n'y sera toutefois jamais distribué dans les classiques du XIXe siècle : malgré un grand charisme, il ne correspond pas, avec son tempérament fougueux, au stéréotype du prince. Sa carrière s'en trouve pénalisée, puisqu'elle se développe malheureusement pendant la longue période où l'interprétation de ces classiques s'impose pour les danseurs principaux. Il en va de même pour son parcours de chorégraphe, commencé dès 1981 : ses ballets souffrent aussi de l'engouement dix-neuviémiste du moment. Les quelques créations qu'il parvient à signer pour des compagnies établies sont toutefois remarquables par le fait qu'il distribue des jeunes danseurs encore peu confirmés ; un autre choix lui aurait sûrement valu un succès plus durable, même si ses œuvres n'y auraient pas forcément gagné.

JS, LK

Ruth PAGE (1899-1991).

Danseuse, chorégraphe et directrice de compagnie américaine.

Après diverses études en danse dans le Midwest, elle se forme à New York auprès d'A. *Bolm, faisant ses débuts dans son Falling Leaves en 1917. Membre de la compagnie d'A. *Pavlova pour sa tournée sud-américaine (1918-1919), puis première danseuse du Ballet intime de Bolm, Page se perfectionne auprès d'E. *Cecchetti, avant d'interpréter, avec Bolm en 1922, Danse macabre, le premier *film de danse avec son synchronisé. Prima ballerina de Music Box Revue d'I. *Berlin (1922-1924), elle devient première danseuse du Chicago Allied Arts de Bolm (1924-1927), pour lequel elle chorégraphie Peter Pan (1925) et The Flapper and the Quarterback (1926). Elle se produit aussi brièvement avec les *Ballets russes de *Diaghilev à Monte-Carlo en 1925 et devient directrice, chorégraphe et première danseuse du ballet du Ravinia Opera de Chicago (1926-1931). Soliste invitée par le *Metropolitan Opera (1927-1928) elle interprète Terpsichore dans la création mondiale d'*Apollon Musagète chorégraphié par Bolm. Dès la fin des années 1920, elle commence à tourner à travers le monde, notamment en Asie et au Moyen-Orient. Ces séries de tournées, qu'elle effectue soit seule, soit en duo, soit avec diverses compagnies, constituent le trait dominant de la suite de sa carrière, parallèlement à sa collaboration régulière avec l'Opéra de Chicago. En 1955, elle fonde le *Chicago Opera Ballet, rebaptisé Ruth Page's International Ballet en 1966, qu'elle dirige jusqu'en 1970. Après une tournée de conférences-démonstrations en 1969, avec un petit nombre d'interprètes, elle fonde, d'une part, la Ruth Page Foundation for Dance en 1971 avec son maître de ballet Larry Long et, d'autre part, le *Chicago Ballet (1973-1979) pour lequel elle continue à chorégraphier.

Interprète « bolmienne » par excellence, danseuse « à l'arabesque parfaite », aurait dit d'elle Bolm, Page crée pour celui-ci de nombreux rôles dont celui de l'Infante dans Birthday of the Infanta (1919). Elle signe ses premières compositions peu après, commençant par de nombreux solos (genre qu'elle pratiquera jusqu'au début des années 1940), puis des duos qu'elle danse avec divers partenaires, dont H. *Kreutzberg (1934) mais surtout B. *Stone avec qui elle entame une longue collaboration au milieu des années 1930. Très vite elle forge son propre style : des ballets inspirés de thèmes américains, en général sur des partitions commandées à des compositeurs américains, comme Oak Street Beach (1929, mus. Clarence Loomis), Hear Ye ! Hear Ye ! (1934, mus. A. *Copland), An American Pattern (1937, mus. J. *Moross), *Frankie and Johnny (1938) - l'une de ses créations les plus durables - The Bells (1946, mus. D. *Milhaud), Billy Sunday (1946, mus. Remi Gassmann) ; elle remonte ces trois derniers au *Ballet russe de Monte-Carlo entre 1945 et 1948. À partir des années 1950, reprenant le principe qu'elle a déjà expérimenté dans *Guns and Castanets (1939, d'après *Carmen), elle se lance dans des adaptations d'opéras sous forme de ballets. Après Revenge (1951, d'après le Trouvère de G. *Verdi) pour le *Ballet des Champs-Élysées et Vilia (1953, d'après la Veuve joyeuse de F. *Lehár) pour le *London Festival Ballet, elle en fait la base du répertoire du Chicago Opera Ballet : Susanna and the Barber (1956, d'après le Barbier de Séville de G. *Rossini), Camille (1957, d'après la Traviata de Verdi), Die Fledermaus (1961, d'après la *Chauve-souris de J. *Strauss), entre autres. Multipliant les collaborations (notamment avec I. *Noguchi, L. *Fini ou A. *Derain, qu'elle épouse en 1984, pour les décors), R. Page laisse une œuvre caractérisée par l'humour, une invention constante et un éclectisme stylistique et thématique. Plusieurs de ses ballets sont remontés dans des compagnies du monde entier, notamment par F. *Franklin.