Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
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(Ballet du théâtre national de) Zagreb.

Compagnie croate fondée en 1894.

Dès ses débuts la compagnie propose des productions de *Coppélia (1895) et *Giselle (1897), et crée Aux Lacs Plitvice (1898). Avec l'arrivée des *Froman (1921), qui assument la responsabilité du travail chorégraphique et pédagogique, le répertoire s'enrichit du *Lac des Cygnes (1921), de *Schéhérazade (1922), de *Petrouchka (1923) et de Licitarsko Srce [le Cœur en pain d'épice] (1924, mus. et liv. Kresimir Baranovic). En 1937, les *Mlakar remontent à Zagreb le Diable au village (mus. Fran Lhotka) qu'ils ont créé à Zürich en 1935 et qui est considéré comme le premier ballet croate. Après guerre, sous la direction d'Ana Roje et d'Oskar Harmos, des danseurs tels Nevenka Bidjin, Frane Jelincic et Sonja Kastl s'affirment dans les rôles principaux des ballets classiques. Kastl et Bidjin poursuivent la tradition du ballet national en chorégraphiant la Symphonie du soldat mort (1959, mus. Branimir Sakac).

Les années 1970 et 1980 sont marquées par les chorégraphies de M. *Sparemblek : Sonata (1975, mus. C. *Debussy), Chants de l'Amour et de la Mort (1981, mus.G. *Mahler) avec Stefan Furijan et Maja Srbljenovic, Amadeus Monumentum (1990, mus. W. A. * Mozart). En 1992, la compagnie présente Ballades... amenées par le vent... de V. *Wellenkamp. Dirigée par Almira Osmanovic depuis 1994, elle est membre de l'association *Donauballett.

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Rostislav Zakharov (1907-1984).

Danseur et chorégraphe russe.

Élève de V. *Ponomariov à l'École de danse de *Leningrad jusqu'en 1926, il étudie ensuite à l'École théâtrale sous la direction du metteur en scène Sergueï Radlov et devient chorégraphe au *Kirov (1934-36) puis au *Bolchoï (1936-56). Envisageant le ballet à la manière d'une pièce dramatique racontée au moyen de la danse et de la pantomime, il considère les grands ensembles des ballets traditionnels tels les Sylphides, les Wilis ou les Cygnes, comme des divertissements dénués de contenu et, à plus forte raison, tout ballet abstrait, non narratif. S'inspirant du système *Stanislavski, il élabore son propre procédé de mise en scène et de travail avec les danseurs. En 1934, il crée le prototype du *drambalet, la *Fontaine de Bakhtchissaraï, sa première chorégraphie qui reste sa meilleure œuvre. Après 1934, se détachent le *Prisonnier du Caucase (1938, mus. B. *Assafiev) ainsi que *Cendrillon (1945), le Cavalier de bronze (1949, mus. R. *Glière), tous deux riches d'effets scéniques comme le grandiose déluge dans ce dernier ballet. Metteur en scène habile, sachant manipuler de larges groupes d'acteurs, il monte beaucoup d'opéras dont Rousslan et Ludmila de M. *Glinka et Guillaume Tell de G. *Rossini. Dans les années 1960-1970, il est l'ennemi acharné des jeunes chorégraphes qui se révoltent contre ses idées, tels Y. *Grigorovitch et I. *Belski, et les accuse dans ses nombreux écrits de déroger au « réalisme socialiste » et d'être partisans des « idées nuisibles venant de l'Occident ».

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Autres chorégraphies. Les Illusions perdues (1936, mus. *Assafiev) ; Tarass Boulba (1941, mus. V. Soloviev-Sedoï) ; la Demoiselle paysanne (1946, mus. Assafiev) ; le Bateau Russie rentre au port (1964, mus. Soloviev-Sedoï).
Bibliographie. K. Ivachov, V. Ilyina, Rostislav Zakharov, Moscou, 1992 (en russe).

Carlotta ZAMBELLI (1877-1968).

Danseuse et pédagogue italienne.

Diplômée de l'École de la *Scala (1894), elle est découverte par le directeur de l'Opéra de *Paris, Pedro Gailhard, qui l'engage. Elle débute la même année comme première danseuse dans le *Faust de Ch.*Gounod, se distinguant dans le célèbre " Pas du miroir ". En 1898, elle succède à R. *Mauri dans la Maladetta (J. *Hansen) , la Korrigane ( L. *Mérante) et le divertissement de l'opéra de Jules Massenet, le Cid (1885, Mérante). Invitée à Saint-Pétersbourg en 1901, elle y interprète *Coppélia, *Giselle et *Paquita. Partenaire et amie d'*Aveline, elle est remarquable dans Cydalise et le Chèvre-pied de L. *Staats, les *Deux Pigeons de Mérante, et donne une interprétation mémorable du pizzicato et de l'adagio de *Sylvia, dans la nouvelle version de Staats (1919), qu'elle scande par de longs équilibres sur les pointes et d'harmonieuses poses plastiques.

Appréciée pour sa technique scintillante et précise, sa présence scénique énergique et élégante ainsi que pour son fervent dévouement à la danse, elle succède encore une fois à Mauri en 1920, dix ans avant de faire ses adieux à la scène, en prenant en charge la classe de perfectionnement de l'École de l'*Opéra jusqu'en 1955. Grâce à sa rigueur et à sa passion pour l'enseignement naît une nouvelle génération de danseuses de grande valeur, dont L. *Darsonval qui lui succédera, et Y. *Chauviré. Experte dans tous les styles de danse, elle exige de ses élèves un mouvement flexible et harmonieusement raffiné qui rejoint les principes de la plus solide tradition académique plutôt qu'un certain athlétisme en faveur à l'époque. (Légion d'honneur, 1956.)

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Bibliographie. I. Guest, " Carlotta Zambelli ", in Revue de la Société d'histoire du théâtre, n° 3, Paris, 1969.

Igor Zelenskï (né en 1969).

Danseur russe.

Formé à l'École de danse de Tbilissi, il étudie ensuite à *Leningrad (1987-1988). À partir de 1989, il danse au *Kirov dans tous les ballets classiques, et sur contrat avec plusieurs compagnies en Europe et aux États-Unis. (Grand prix et médaille d'or au Concours de *Paris en 1990).

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Florenz ZIEGFELD (1867-1932).

Producteur américain.

Rien ne prédispose le jeune Ziegfeld (fils du Dr Florenz Ziegfeld, président du Chicago Musical College) à devenir l'empereur de l'illusion. En réaction contre un milieu familial austère, il adopte une attitude entièrement tournée vers le divertissement. Après avoir fait ses premières armes d'imprésario à la Columbian Exposition de Chicago en 1893, il se lance dans une carrière de promoteur de spectacles. En 1907, il crée les Follies (qui deviendront les Ziegfeld Follies en 1911), véritables figures de style produites régulièrement jusqu'en 1931 au New Amsterdam Theatre (*Broadway). Vitrine obligatoire des nouveaux talents, elles deviennent un marchepied vers la gloire ainsi que le critère étalon des autres revues. Pensant et planifiant dans des décors grandioses, ignorant les budgets lors du montage de ses somptueuses productions, Ziegfeld est responsable, plus qu'aucun autre, du caractère et de la personnalité de la revue américaine pendant les vingt premières années du XXe siècle. Il est l'un des plus importants bâtisseurs de la légende de Broadway.

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