Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
D

Florian Johann Deller (1729-1773).

Compositeur allemand.

Les débuts de sa carrière restent inconnus. En 1756, après avoir étudié avec Ignaz Holzbauer et Niccolo Jommelli à Stuttgart, il commence sa collaboration avec J.-G. *Noverre, pour lequel il compose plusieurs ballets, dont Admète et Alceste (1761), *Orphée et Eurydice (1763), chef-d'œuvre du genre *ballet pantomime, le Triomphe de Neptune (1763), les Fêtes de l'Hymen (1766), ainsi que des danses pour les opéras de Jommelli.

SZ

Antonietta Dell'Era, ou [Dellera, Dall'Era ] (1860-?).

Danseuse italienne.

Elle se produit en Italie (Milan, sa ville natale, et Messine) et à l'étranger (Barcelone, Le Caire, Berlin), se rend à Saint-Pétersbourg en 1886 où elle débute dans un café-concert avant d'être engagée comme première danseuse au *Mariinski. Elle quitte la Russie en 1893 pour Berlin où elle danse jusqu'en 1909. Créatrice du rôle de la Fée dragée dans *Casse-Noisette (1892, L. *Ivanov), elle interprète Aurore dans la *Belle au bois dormant (1893, Mariinski) et Swanilda dans *Coppélia (1889, Op. de *Paris). Bonne technicienne, notamment pour les *sauts, elle possède un remarquable *aplomb.

RZ

Norman DELLO JOIO (1913).

Organiste et compositeur américain.

Après ses études à la *Juilliard School, il se consacre à la direction d'orchestre et compose souvent pour la télévision et la scène. Il écrit plusieurs pièces pour M. *Graham (Diversion of Angels, 1948 ; Seraphic Dialogue, 1955 ; A Time of Snow, 1968).

MJS

Autres compositeurs *On Stage! (1945, *Kidd) ; Triumph of St. Joan (1951, Graham ; 1989 ; Reflection on St. Joan, *Tomasson) ; *There Is a Time (1956, *Limón).

Gary DELOATCH (1953-1993).

Danseur américain.

Il se forme à la Settlement School of Music, à Philadelphie, puis au *Dance Theater of Harlem. Il débute avec le George *Faison Universal Dance Experience, puis rejoint en 1978 l'Alvin *Ailey American Dance Theater. Remarqué par sa grande taille et pour son talent dramatique, il devient vite danseur principal et se distingue dans des œuvres remontées pour lui, dont Hermit Songs (Alvin Ailey) et Suite Otis (George Faison), ou dans des rôles créés pour lui, comme celui du petit trafiquant dans The *Stack Up (1983, T. *Beatty). Son impressionnante interprétation de For Bird - With Love (1983, A. Ailey) allie une passion dramatique intense à une technique de danse qui sait élégamment se faire oublier.

TDF

François DELSARTE (1811-1871).

Chanteur, théoricien du mouvement et pédagogue français.

Inscrit au Conservatoire de Paris (1826-1829), il reste insatisfait de la formation qu'il reçoit, estimant qu'elle n'est pas suffisante pour affronter la scène. Il se passionne alors pour les cours d'A. J.-J. *Deshayes, professeur de " tenue théâtrale " et héritier de l'école de J.-G. *Noverre, qui le sensibilise à l'observation de la mimique en œuvre dans la vie quotidienne. Il abandonne sa carrière de chanteur et, à partir de 1831, donne des cours particuliers de chant, d'art dramatique et de mimique théâtrale selon une méthode qu'il a élaborée lui-même mais sur laquelle il publie peu d'écrits. Disciple du saint-simonisme, il fonde en 1839 la confrérie Famille trinitaire, qui vise à appliquer les principes du catholicisme à l'enseignement de l'art et de l'éloquence. Outre les membre de la confrérie, chanteurs, musiciens, acteurs, orateurs, hommes politiques, prêtres, peintres et lettrés suivent ses cours.

La pensée de Delsarte s'inscrit dans le courant de la physiognomonie, mais elle investit la sphère tout entière de la communication, en privilégiant cependant le langage gestuel considéré comme l'expression la plus directe de l'âme. Élaborée à partir de l'observation systématique des gestes, des inflexions de voix, des mouvements et des expressions humaines dans la vie quotidienne, sa méthode se réfère aux lois naturelles qui selon lui président aux actes d'expression. Le principe fondamental réside dans l'idée que les composantes constitutives de l'homme (la vie, l'âme et l'esprit) reflètent la triple nature divine et influencent respectivement son état sensible (les sensations), son état moral (les sentiments) et son état intellectuel (la pensée). Par ailleurs, à chaque état intérieur il associe une modalité d'expression extérieure : la voix aux sensations, le geste aux sentiments et la parole à la pensée. Le corps humain est analysé comme une figure géométrique divisible en sections : les membres sont soumis à l'influence de la composante vitale (dans la mesure où ils sont en contact avec le monde environnant), le buste (où siège le cœur) à celle de l'âme et la sphère de la tête à celle de l'esprit. Chacune de ces macro-zones se divise à son tour en autant de sections, placées sous l'influence d'une de ces trois composantes principales. En s'appuyant sur cette structure, on peut ainsi décomposer tout geste ou expression pour en déduire la signification, en tenant compte toutefois du fait que le corps tout entier participe à chaque mouvement.

Ses théories sont introduites aux États-Unis par son élève et assistant, J. S. *MacKaye, qui les simplifie et les modifie partiellement, et sont transmises à la génération suivante par les élèves de ce dernier, G. *Stebbins et H. *Crane. En Europe, ce sont surtout les milieux du théâtre qui s'en saisissent en les réélaborant. Bien que Delsarte n'ait aucun rôle direct dans la genèse de la danse moderne, les conceptions des pionniers tant américains (T. *Shawn, R. *Saint-Denis) qu'européens (*Jaques-Dalcroze, R. *Laban) ne sont pas sans lien avec le delsartisme : en faisant passer d'une tradition axée sur la représentation à une tradition reposant sur l'expression l'approche du théâtre et de la danse, il lègue l'idée d'une dynamique corporelle capable d'exprimer les parcours de l'âme.

SF

Bibliographie. A. Porte, François Delsarte : une anthologie , IPMC, Paris, 1992.

Michaël Denard (né en 1944).

Danseur et comédien français.

Il découvre la danse à dix-sept ans et, après ses premiers contrats à Toulouse et à Nancy, les cours de Solange Golovine le mènent à l'Opéra de *Paris (1965-1989, *étoile en 1971). Ce théâtre reste son port d'attache, mais dès les années 1970, il danse avec des troupes très éclectiques (*Jeunesses Musicales de France, *Théâtre du Silence, *ABT) et dans des contextes variés (festivals d'été) explorant avec bonheur tous les genres chorégraphiques. Lorsqu'il quitte l'Opéra, il devient directeur du ballet de l'Opéra de *Berlin (19XX-19XX) et poursuit une carrière de comédien (Horace, Pierre Corneille, 1984 ; Un mari idéal, Oscar Wilde, 1998).