Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
C

Selma Jeanne COHEN (née en 1920).

Critique et historienne de la danse américaine.

Née à Chigago, elle suit un cursus à l'université de Chicago et étudie la danse avec M. *Graham, H. *Holm et J. *Limón. Elle enseigne l'histoire de la danse et l'esthétique dans de nombreuses universités et écoles sur tout le territoire américain. Esprit brillant et encyclopédique, auteur de nombreux articles dans des publications américaines ou européennes, elle a dirigé la publication de plusieurs ouvrages fondamentaux sur la *modern dance américaine, dont The Modern Dance : Seven Statements of Belief (Wesleyan Univ. Press, 1965), Next Week, Swan Lake (Wesleyan Univ. Press, 1982), ainsi que celle de l'International Encyclopedia of Dance (Oxford Univ. Press, 1998). Elle a également complété et publié l'autobiographie de D. *Humphrey (Doris Humphrey : An artist First, Wesleyan, 1972).

GV

Jack Cole, [Richter John Ewing, dit ] (1911-1974).

Danseur, chorégraphe et pédagogue américain.

Il fait son apprentissage et ses débuts professionnels au sein du *Denishawn en 1930, puis avec le groupe masculin de T. *Shawn, qu'il va quitter pour le *Humphrey Weidman Dance Group. C'est dans leur chorégraphie de School for Husbands qu'il débute à *Broadway en 1933. Il continue de perfectionner sa technique classique avec Luigi Albertieri et étudie les danses *ethniques avec *La Meri et U. *Shankar. En 1934 commence pour lui une carrière commerciale qu'il poursuivra toute sa vie entre night-clubs huppés, Broadway et Hollywood. Après avoir formé sa première compagnie, en 1936, il ne cessera de réunir d'excellents danseurs qui interpréteront son style unique dans les théâtres et les night-clubs de tout le pays. De Caviar (1934) à Mata Hari (1967), Jack Cole chorégraphie et met en scène plus d'une douzaine de spectacles pour le théâtre musical, dont Magdalena (1948), pour lequel il reçoit le Dance Magazine Award.

Ses succès de Broadway l'amènent à Hollywood en 1941. Il y travaille pour de nombreuses firmes, mais son nom reste associé à celui de la *Columbia, où, de 1944 à 1948, il dirige le fameux Dance Workshop, pépinière de jeunes et talentueux danseurs aguerris à toutes les techniques, tels R. *Alexander, C. *Haney, M. *Mattox, G. *Verdon. À partir de 1939, il apparaît régulièrement avec son groupe dans des émissions de variétés télévisées. Après sa mort, de nombreux hommages lui seront rendus.

J. Cole a créé son style légendaire par l'association de danses *ethniques et d'accompagnement musical jazz, théâtralisés au moyen d'effets spectaculaires ; à Broadway ou à Hollywood, son travail apporte des changements radicaux à la danse des années 1940 et 1950. Il forme toute une génération de danseurs dans le style " ballet jazz de Broadway ", acrobatique et angulaire, caractérisé par un grand sens de la dynamique, des changements d'énergie, de directions et de niveaux aussi rapides qu'inattendus, en réaction contre le style classique alors en faveur. Insistant beaucoup sur l'origine intérieure du mouvement (sensations et émotions), il fonde son travail sur l'extrême précision et la clarté du mouvement et accorde une place importante à l'*isolation et à la dissociation de chaque partie du corps. Au cinéma, il s'oppose à l'utilisation décorative de la danse et insiste pour l'intégrer à l'action, parallèlement au travail mené à Broadway par A. *De Mille avec *Oklahoma !. Il aide à rehausser l'image de certaines stars, telles R. Hayworth, B. *Grable, et façonne le personnage de Marilyn Monroe avec Gentlemen Prefer Blondes (1953, 20 th. Cent. *Fox) ou Some Like It Hot (1959, *Paramount).

Il conçoit le mouvement comme le véhicule de la totalité de l'être et demande à ses danseurs d'utiliser leur bassin, d'engager leur libido - intransigeance qui se heurte fréquemment à la censure de l'époque. Par ailleurs, il prône la simplicité des décors comme des accessoires, et utilise beaucoup la fragmentation chorégraphique en se servant de petits groupes plutôt que de grandes compagnies. Perfectionniste, reconnu comme un chorégraphe sérieux par les critiques, surnommé le " rebelle " ou " l'innovateur ", il est aussi considéré comme le " père du modern *jazz ". On lui attribue une influence sur tous les chorégraphes qui lui ont succédé.

ESe

Autres chorégraphies pour le théâtre musical. Keep Them Laughin' (1942) ; Ziegfeld Follies (1943) ; Allah Be Praised (1944) ; Alive and Kicking (1950) ; Kismet (1953) ; Candide (1956) ; Jamaica (1957) ; Donnybrook (1961, chor. et m. en sc.) ; Kean (1961, chor. et m. en sc.) ; Zenda (1963) ; Foxy (1965) ; Man of La Mancha (1965).
Chorégraphies pour le cinéma. Moon Over Miami (1941, cochor. *Pan, 20th Cent. Fox) ; Cover Girl (1944, cochor. *Kelly, *Donen, F. Seymour, Columbia) ; Gilda (1946, Columbia) ; Tars and Spars (1946, Columbia) ; The Thrill of Brazil (1946, Columbia) ; Meet Me After the Show (1951, Fox) ; On the Riviera (1951, Fox) ; Lydia Bailey (1952, Fox) ; Kismet (1955, MGM) ; Three for the Show (1955, Columbia) ; les Girls (1957, MGM) ; Let's Make Love (1960, 20th Cent. Fox).
Bibliographie. G. Loney, Unsung Genius, Franklin Watts, 1984.

Paul COLIN (1892-1985) .

Peintre, décorateur et affichiste français.

Il participe, dans les années 1925-1930, à la création de l'affiche moderne, défendant un style pictural qui privilégie le travail de la couleur sur celui du graphisme. Sa première affiche, en 1925, pour les *Ballets suédois, au théâtre des Champs-Élysées, remporte un tel succès que, la même année, il se voit commander le décor de la *Revue nègre, spectacle qui révèle J. *Baker. Il réalise ensuite de nombreuses affiches de danse ainsi que des scénographies pour S. *Lifar (l'Orchestre en liberté, 1931 ; Prélude dominical, 1931 ; le Cantique des cantiques, 1938) à l'Opéra de *Paris, J.-J. *Etchevery (Casse-Noisette, 1947) à l'Opéra-Comique, et pour les Ballets J. *Börlin (Sculpture nègre, 1929).

VR

Debora COLKER (née en 19XX).

Danseuse et chorégraphe brésilienne.

Elle commence sa carrière de danseuse en 1979 avec le groupe Coringa et mène une carrière internationale. En tant que chorégraphe, elle travaille pour le théâtre (notamment avec Werner Herzog pour A Midsummer Night's Dream ou Antonio Abrujamra), la télévision (elle est notamment chercheur en gestuelle à TV Globo pour l'émission TV Colosso), tourne des vidéoclips et participe à plusieurs spectacles de rock. Depuis 1987, elle est chargée des chorégraphies acrobatiques du cirque l'Intrepida Trupe. Elle fonde sa propre compagnie en 1995. Son travail est considéré comme révélateur de la danse contemporaine de Rio.

OMB