Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
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Flora Fabbri (1re moitié du XIXe s.).

Danseuse italienne.

Fille du chorégraphe Giovanni Fabbri, elle étudie notamment avec C. *Blasis, devenant l'une de ses six Pléiades. Elle se produit à la *Scala comme ballerina en 1836, puis, en 1838, elle rencontre Louis (Luigi) Bretin, qu'elle épouse. De 1845 à 1853, elle se produit à Paris, en Grande-Bretagne, en Allemagne et en Espagne. Elle semble faire sa dernière apparition au *théâtre de la Porte-Saint-Martin, à Paris, en 1855. Jugée faible dans l'expression mimique, elle est appréciée pour sa souplesse et sa rapidité, en particulier dans les *pirouettes.

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Jan FABRE (né en 1958).

Plasticien, metteur en scène et chorégraphe belge.

Après des études à l'Académie des beaux-arts d'Anvers, il commence à écrire des textes pour le théâtre, puis présente, à la fin des années 1970, des « actions » provocatrices et des « performances privées » dans lesquelles il n'hésite pas à impliquer son propre corps. À partir de 1980, tout en poursuivant une œuvre de plasticien ponctuée par de nombreuses expositions, il passe à la mise en scène. Signant une œuvre scénique ambitieuse et protéiforme, entre théâtre, danse et opéra, il se distingue d'emblée par une trilogie tourmentée, où son passé d'artiste de performance contribue à bousculer les genres établis avec une impitoyable liberté. C'est du théâtre comme il était à espérer et à prévoir (1982) libère une énergie physique débridée, où la tension s'installe dans des climats de violence et d'agressivité. Le spectacle dure huit heures. À la Biennale de Venise, en 1984, il crée le Pouvoir des folies théâtrales ; une pièce de quatre heure et demie dédiée à la mémoire du philosophe Michel Foucault.

Enfant terrible de la « nouvelle vague » flamande des années 1980, entre discipline et chaos, Jan Fabre ne choisit pas ; il oscille de l'attraction à la répulsion, dans des dramaturgies fouillées au scalpel, où le mouvement (dansé ou non) intervient comme turbulence, panique, frénésie. Dans ses mises en scène chorégraphiques comme dans les textes de théâtre, il pratique une sorte de cynisme métaphysique.

Habitué à de tels univers agités, le public est quelque peu décontenancé par son premier ballet, un ensemble de « sections dansées » (1987) pour l'opéra Das Glas im Kopf wird vom Glas (reprises ultérieurement comme pièce indépendante sous le même titre), où s'exprime, au contraire, une imperturbable froideur minimale. Fabre définit lui-même son travail comme une « recherche de la beauté en tant qu'hommage à l'absence et à l'indicible ».

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Autres chorégraphies et mises en scènes. Theater geschreven met een K is een Kater (1980) ; The Sound of One Hand Clapping (1990, chor. pour le Ballet de Francfort) ; Sweet Temptations (1991) ; Silent Screams, Difficult Dreams (1992) ; Da un'altra faccia del tempo (1993) ; Glowing Icons (1997) ; The fin Comes a Little bit Early this Siecle (but business as Usual) (1998).
Bibliographie. J. Fabre, H. Newton, Das Glas im Kopf wird vom Glas, the Dance sections, Imschoot UItgevers, Gand, 1990 ; le Guerrier de la beauté, entretiens avec Hugo De Greef et Jan Hoet, L'Arche, Paris, 1994. - E. Hrvatin, Jan Fabre / la Discipline du chaos, le chaos de la discipline, Armand Colin, « Arts chorégraphiques », Paris, 1994.

Dominique FABRÈGUE (1955).

Costumière française.

Formée par la couturière Geneviève Sevin Doering, au début des années 1980, elle apprend la technique du « un morceau », qui inscrit dans le développement à plat du tissu la posture du corps, puis enroulé autour de celui-ci, en épouse et en révèle le volume. Le costume ne raconte rien, il montre avec force et simplicité l'histoire du corps, sa « géologie », son plissé, son expression. Grâce à sa longue collaboration avec D. *Bagouet, qui débute en 1985, avec le Crawl de Lucien, elle approfondit la rigueur plastique de son travail et personnalise chaque costume, le corps des danseurs impliquant le choix des couleurs, de la forme, des matières. Inspirée par les papiers découpés de H. *Matisse, elle envisage son œuvre comme un langage qui s'articule autour de la recherche de l'expressivité de la forme colorée. Elle questionne et épure la valeur du costume lors de ses rencontres avec les chorégraphes O. *Duboc, M. *Monnier ou H. *Robbe.

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Autres collaborations. D. Bagouet (Assaï, 1986 ; Fantasia semplice, 1986 ; le Saut de l'ange, 1987 ; les Petites Pièces de Berlin, 1988 ; Meublé sommairement, 1989 ; Necessito, 1991) ; Duboc (Retour de scène, 1992; Pour mémoire, 1993; Projet de la matière, 1993; Trois *Boléros, 1996; Comédie, 1998) ; Robbe (Factory, 1993) ; Monnier (Arrête, arrêtons, arrêtez, 1997 ; les Lieux de là, 1998).

Barney Fagan (1851-1937).

Danseur américain.

Il émerge en 1869 comme champion de *clog, qu'il est l'un des premiers à *syncoper. Il se produit dans divers spectacles musicaux et dans sa propre troupe de *minstrel show. En 1891, ses *claquettes excentriques lui apportent le succès et, jusqu'à sa retraite en 1924, il se partage entre sa carrière d'artiste, la mise en scène de numéros de *revues et la création de scénarios pour la Metro Pictures (1915-1918).

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Garth FAGAN (né en 1940).

Chorégraphe américain.

Né à Kingston (Jamaïque), il se forme auprès d'Ivy Baxter et de la Jamaican National Dance Company, puis à New York avec M. *Graham, J. *Limón, M. *Hinkson et A. *Ailey. En 1960, il s'installe à Detroit (Michigan), où il mène des études universitaires tout en travaillant comme soliste et chorégraphe, notamment pour la Detroit Contemporary Dance Company, avant de fonder sa compagnie, en 1970, à Rochester (État de New York).

Comme beaucoup de chorégraphes noirs, il trouve souvent son inspiration dans la lutte pour la survie quotidienne. Son style abstrait combine l'utilisation du poids propre à la *modern dance, une grande flexibilité du torse, une mobilisation du bassin et une dynamique qui reflètent l'héritage afro-caraïbe, ainsi que la rapidité et la précision du ballet. Utilisant avec une sensibilité *postmoderne les ralentis intenses, les explosions de virtuosité et les rythmes mélangés de manière imprévisible, il chorégraphie beaucoup de grands sauts pour les femmes, déclarant à ce sujet : «Je ne veux pas de "ladies" dans ma compagnie. » Sa participation au spectacle Griot New York (1991), en collaboration avec le compositeur Wynton Marsalis et le plasticien Martin Puryear, lui apporte la reconnaissance au niveau national. Cette œuvre en huit parties décrit de manière abstraite et indirecte la survivance de l'Afrique dans l'Amérique urbaine. En 1997, il reçoit un Tony Award pour sa participation à la comédie musicale The Lion King.