Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
C

Lesley COLLIER (née en 1947) .

Danseuse et pédagogue britannique.

Après la *Royal Ballet School, elle intègre, en 1965, le *Royal Ballet, où elle interprète les rôles principaux du répertoire, d'A. *Bournonville à D. *Bintley, à l'exception, curieusement, de N. de *Valois, dont le style élégant et sobre lui aurait pourtant convenu idéalement. Sa seule création majeure encore inscrite au répertoire est Rhapsody (1980) de F. *Ashton, qu'elle interprète avec M. *Baryshnikov. Extrêmement douée dans tous les styles, elle reste dans beaucoup de mémoires comme le dernier avatar du style poétique de M. *Fonteyn. Elle quitte la scène en 1995 et enseigne depuis à la Royal Ballet School.

JS, LK

Darja COLLIN (1902-1967).

Danseuse, pédagogue et directrice de compagnie néerlandaise.

Elle étudie avec G. *Leistikov, O. *Preobrajenska, M. *Wigman et B. *Trümpy. Dans les années 1930, elle se produit régulièrement en récital, occasionnellement avec A. von *Swaine comme partenaire. Ses nombreuses tournées font d'elle une des premières danseuses néerlandaises à atteindre une notoriété internationale. Elle travaille également avec K. *Jooss lors de son passage aux Pays-Bas après le succès remporté par la *Table Verte à Paris en 1932. Comme Jooss, elle s'emploie à réduire la fracture qui existe alors entre danse moderne et ballet classique ; elle contribue à introduire ce dernier dans le pays, au moyen des écoles qu'elle ouvre à Amsterdam et La Haye ou par l'activité de sa propre compagnie, puis par son rôle à la tête du Ballet de l'Opéra des *Pays-Bas qu'elle fonde à Amsterdam en 1947. Remplacée à ce poste par F. *Adret en 1951, elle s'installe ensuite à Florence où elle ouvre une école.

PLM

Janet COLLINS (né en 1917).

Danseuse et chorégraphe américaine.

Née à La Nouvelle-Orléans, elle grandit à Los Angeles et commence sa carrière dans le *vaudeville, puis intègre la première compagnie de K. *Dunham. Après s'être produite avec L. *Horton, elle s'installe à New York en 1948, où elle obtient une bourse de la Fondation Rosenwald pour présenter ses propres chorégraphies dans une tournée à travers les États-Unis. Pour ses débuts new-yorkais en 1949, elle présente un solo dramatique en trois parties, Spirituals (1949) ; sa personnalité frappante et un mélange éclectique de danse moderne et classique déclenchent des réactions enthousiastes. Elle obtient une Donaldson Award pour son interprétation de Out of This World (1951) de C. *Porter. Elle est l'une des premières interprètes afro-américaines intégrées dans une compagnie de ballet, et devient célèbre en tant que prima ballerina du *Metropolitan Opera Ballet de 1951 à 1954, se produisant dans Aida (1951), La Gioconda (1952), et Samson et Dalila (1953).

TDF

Autres chorégraphies. Canticle of the Elements (1974).

Cologne (Académie internationale de danse d'été / Concours chorégraphique de) [Internationale Sommerakademie des Tanz Köln / Choreographisches Wettbewerb Köln].

Dans la continuité des Congrès de la danse de 1927 à 1930, la ville de Krefeld accueille, en 1955, des rencontres qui aboutissent, en 1957, à la première Sommerakademie, sous la direction de Heinz Laurenzen. Délogée de Krefeld, l'Académie d'été est accueillie par Cologne dès 1961 (à cette époque, Berlin, coupée en deux par le mur, cède aux grandes villes de l'Ouest allemand sa place de capitale de l'art dans certains domaines). R. *Chladek, D. *Hoyer et tous les danseurs de la *modern dance américaine viennent y enseigner. Elle s'ouvre à des expériences multiples : *improvisations, *performances, rencontres dans tous les styles de danse, et participe intensément au développement de la danse en Allemagne.

En 1968, l'Académie d'été instaure un concours chorégraphique où se distinguent des jeunes créateurs tels P. *Bausch et G. *Bohner. Avec le prix Folkwang attribué à *Essen, ce concours sera, pendant deux décennies, le seul moyen pour les chorégraphes indépendants d'intégrer le circuit professionnel.

MIB

Bibliographie. K. Peters, 25 Jahren Internationale Sommerakademie Köln, 1981.

Vera COLOMBO (née en 1931).

Danseuse italienne.

Diplômée de l'École de la *Scala en 1952, elle est nommée prima ballerina en 1954 puis étoile en 1955. Elle se distingue dans les ballets de G. *Balanchine (Ballet impérial) et se fait aussi apprécier comme interprète de *caractère dans le *Sacre du printemps de L. *Massine en 1961 et dans *Graduation Ball de D. *Lichine ainsi que dans des ballets de R. *Petit et A. von*Milloss. Dans les années 1970, elle se produit avec de nombreuses compagnies.

ATes

Columbia.

Firme cinématographique américaine créée en 1924.

Elle se développe dans les années 1930 sans jamais donner une place importante à la *comédie musicale. C'est pourtant là qu'au cours des années 1940, on verra G. *Kelly danser avec R. *Hayworth dans Cover Girl (1944) et F. *Astaire évoluer, après la *RKO et avant la *MGM, dans You'll Never Get Rich [L'amour vient en dansant] (1941, chor. R. *Alton) et You Were Never Lovelier [Ô toi ma charmante](1942, chor.xxxxxxxx). Mais ces expériences ne pousseront pas pour autant la firme d'Harry Cohn à poursuivre dans cette voie. Restent quelques brillantes réussites éparses : My Sister Eileen (1955) de Richard Quine, *Pal Joey (1957) et Bye Bye Birdie (1963, chor. O. *White) deux films de G. *Sidney ainsi que Funny Girl (1968, chor. H. *Ross), puis Funny Lady (1975, chor. Ross) avec Barbra Streisand. La Columbia produira aussi par la suite *All That Jazz (1979) et *A Chorus Line (1985).

PBr

Santino Comaresi (fin XVI e s.-déb. XVII e s.).

Danseur et maître à danser italien.

Créateur de ballets, il travaille à Florence, et exerce son art à la cour grand-ducale des Médicis, où il vit comme familier et pédagogue de 1612 à 1623. En collaboration avec les plus célèbres scénographes et musiciens de l'époque, il y conçoit ballets, mascarades et intermèdes, dont le Ballo di Donne turche (1615) sur des musiques de Marco da Gagliano.

MN

Charles COMPAN (mort apr. 1787).

Théoricien de la danse français.

Avocat au parlement de Paris, il est l'auteur du premier Dictionnaire de danse (Caillau, Paris, 1787) dont l'ambition est à la fois de faire l"' histoire " de la danse, de formuler des "réflexions critiques" et de raconter des "anecdotes". Interprétant mal la notion d'encyclopédisme alors en vogue, Compan réalise un ouvrage composite, à l'intérieur duquel il fait coexister sans aucun ordre raisonné la Grèce antique et Rome, la Chine, les "sauvages du Canada", la France, etc. L'absence de réflexion personnelle et les longs développements, empruntés presque mot pour mot à des ouvrages déjà vieux de plusieurs décennies (Ph. *Rameau, J. *Bonnet, L. de *Cahusac, J. G. *Noverre, J.-J. *Rousseau, etc.), ne permettent pas de dégager une image fidèle de la danse à la fin du XVIIIe siècle.

ERou