Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
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(Ballet de l'Opéra de) Paris. (suite)

Au XXe siècle, le triomphe des *Ballets russes de *Diaghilev (qui présentent six de leurs saisons parisiennes à l'Opéra) stimule, au sein du théâtre, l'activité chorégraphique fortement encouragée sous la direction de J. *Rouché. I. *Clustine, L. *Staats puis A. *Aveline participent au renouveau, que S. *Lifar fait culminer avec ses nombreuses créations. Lifar conquiert aussi, au début des années 1930, le droit de consacrer des représentations à la danse exclusivement. G. *Balanchine, H. *Lander, G. *Skibine contribuent à l'enrichissement du répertoire. Celui-ci, depuis les années 1960, est plus voué à la reprise d'œuvres des maîtres français et étrangers (O. *Araiz, M. *Béjart, J. *Butler, M. *Ek, Y. *Grigorovitch, J. *Kylian, K. *MacMillan, J. *Neumeïer, J. *Robbins, H. *Spoerli, G. *Tetley, D. *Tudor, *R. Van Dantzig, H. *Van Manen) qu'à la création de ballets réalisés pour la troupe par Béjart, W. *Forsythe et R. *Petit. Depuis les années 1970, le Ballet de l'Opéra manifeste une double vocation : maintien de la tradition et ouverture à la modernité. Ainsi sont présentés *reconstructions d'œuvres du XVIIIe siècle par I. *Cramer et F. *Lancelot, pièces du répertoire romantique préservées (A. *Bournonville) ou remontées dans l'esprit de l'époque (P. *Lacotte), chefs-d'œuvres de M. *Petipa revisités par R. *Noureev et pièces maîtresses des Ballets russes de Diaghilev. Parallèlement, la venue de C. *Carlson et la fondation du *GRTOP, puis du *GRCOP, les créations de M. *Cunningham (*Un jour ou deux), O. *Duboc, D. *Larrieu, M. *Marin, A. *Preljocaj et l'entrée au répertoire d'œuvres de D. *Bagouet, P. *Bausch, J.-C. *Galotta, J. *Limón et P. *Taylor offrent aux danseurs l'opportunité d'aborder d'autres techniques et une grande diversité de styles.

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Bibliographie. I. Guest, le Ballet de l'Opéra de Paris, Flammarion, Paris, 1976 ; « le Ballet de l'Opéra de Paris », l'Avant-Scène Ballet-Danse, n° 5, 1981 ; Danseurs et Ballet de l'Opéra de Paris, catalogue de l'exposition organisée par les Archives nationales, Paris, 1988.

(Ballet de l'Opéra-Comique de) Paris.

Compagnie française attachée à l'Opéra-Comique jusqu'en 1972.

Issu de l'association d'artistes indépendants qui tentent de se faire une place face aux privilèges de l'*Académie royale de musique et de la Comédie-Française, l'Opéra-Comique, né au début du xviiie s., obtient un statut officiel en 1793. Il occupe dès lors, au même endroit, trois salles Favart successives, les deux premières étant détruites par des incendies. De ses origines, l'Opéra-Comique conservera la spécificité des ouvrages qui lui sont propres, et qui associent à la parole le chant et la danse.

Il possède une troupe de danseurs d'un excellent niveau qui participe aux œuvres lyriques et se produit dans des ballets - J. G. *Noverre notamment y monte les Fêtes Chinoises en 1749. Une programmation de ballets est introduite par Mariquita, maître de ballet de 1898 à 1920. Javotte (1899, mus. C. *Saint-Saëns), le *Festin de l'araignée (1922), l'*Amour sorcier (1928), sont autant d'œuvres qui marquent les saisons de la compagnie dirigée également par C. *Ari (1932-1934) puis C. *Tcherkas (1934-1946).

En 1939, l'Opéra-Comique fusionne avec l'Opéra pour former la Réunion des théâtres lyriques nationaux (RTLN). La structure des deux ballets est alors harmonisée, ainsi que le recrutement (le plus souvent à l'École de l'Opéra), et une soirée de ballets hebdomadaire (le vendredi) est instaurée. Les maîtres de ballet, J.-J. *Etchevery (1946-1953) et M. *Rayne (1963-1972), signent de nombreuses créations tandis que sont invités des chorégraphes comme J. *Charrat, *Mariemma et L. *Massine. Les étoiles de l'Opéra se produisent également sur cette scène, plus petite que celle du palais Garnier, dans des œuvres intimistes. En 1972 la compagnie de ballet est absorbée par l'Opéra ; l'Opéra-Comique pratique dès lors, plus ou moins régulièrement, une programmation chorégraphique diversifiée, de la danse *baroque à la danse *contemporaine.

GP

(Concours international de danse de) Paris.

Compétition biennale instituée en 1984.

Organisé pour la première fois dans le cadre du Festival international de danse de Paris, alors que celui-ci devient biennal, il est placé sous les auspices de la mairie de Paris et sous le patronage de l'Unesco. Y. *Chauviré préside le premier jury de cette compétition initialement consacrée à la danse classique. Dès 1986, deux épreuves séparées sont organisées pour le classique et pour le contemporain, avec deux jurys distincts qui réunissent des personnalités internationales du monde de la danse (grands danseurs, organisateurs, chorégraphes, directeurs de compagnie). Les épreuves, individuelle et en couple, se déroulent généralement au théâtre des Champs-Élysées. Parmi les divers lauréats devenus célèbres figurent M.-C. *Pietragalla et Wilfried Romoli (1984), I. *Guérin et L. *Hilaire (1984), Muriel Maffre (1984), F. *Rouzimatov (1984), Koen Onzia (1988), Emmanuel Thibault (1990), Ioura Makhalina et Igor Zelenski (1990), Carlos Acosta (1990), Tan Yuan Yuan (1992), Joan Boada (1994), Gilles Baron (1996), Andreï Bakalov (1996), Delphine Baey et Stéphane Phavorin (1996).

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(École de danse de l'Opéra de) Paris.

Fondée en 1713 par *Louis XIV.

Elle a d'abord pour vocation de perfectionner de jeunes interprètes de la troupe, puis, dans le courant du XVIIIe siècle, de former des enfants qui intégreront la compagnie. Installée dans le magasin de l'Opéra, rue Saint-Nicaise (1713-1810), à l'hôtel des Menus-Plaisirs, rue Richer (1811-1875), puis au palais Garnier en 1876, elle occupe depuis 1987 les bâtiments construits spécialement pour elle à Nanterre. Dès l'origine, l'enseignement y est gratuit. Placée sous la responsabilité du *maître de ballet puis à la fin du XIXe siècle du professeur de la classe de perfectionnement, elle se voit dotée d'une direction autonome en 1958, assurée par L. *Darsonval puis par H. Lander (1960-1963), Geneviève Guillot (1963-1972) et C. *Bessy depuis 1972. En près de trois cents ans, elle a produit des générations de danseurs entraînés à la rigoureuse et harmonieuse école française par des professeurs qui, à de rares exceptions, sont des anciens de la compagnie. Traditionnellement les élèves participent à certaines représentations ainsi qu'au défilé du corps de ballet, et depuis 1977, ils sont chaque année les interprètes de spectacles organisés spécialement à leur intention.

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