Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
B

Yvette Bozsik (née en 1968).

Danseuse et chorégraphe hongroise.

Diplômée de l'Académie de danse de Budapest en 1988, elle danse au Ballet de *Szeged (1992-1994) et fonde sa propre compagnie en 1993. Innovatrice audacieuse, elle développe un style moderne très individuel qui penche vers le grotesque et l'érotique, signant la Soirée (1993, mus. Jean-Philippe Héritier), inspiré de Huis clos de Jean-Paul Sartre, la Comtesse (1994, mus. Héritier), portrait d'une reine sadique, une version très osée du *Mandarin merveilleux (1995), Xtabay (1996, mus. Ima Sumac), un conte de fées multiethnique, l'*Après-midi d'un faune (1997), une parodie du classique.

GD

Giuseppina Bozzacchi (1853- 1870) .

Danseuse italienne.

Protégée à Milan de la danseuse A. *Boschetti, elle vient se former à Paris auprès de Madame *Dominique. A. *Saint-Léon lui confie la création du rôle de Swanilda dans *Coppélia (1870). Elle séduit d'emblée par son jeu intelligent et expressif, ainsi que par ses prouesses techniques parfaitement maîtrisées, alliant le brio de l'école milanaise et la tempérance française. La sûreté de ses pointes, son extrême légèreté et sa grâce mutine sont particulièrement admirées. Affaiblie par les privations subies durant le siège de Paris, elle meurt emportée par la variole le jour de ses dix-sept ans.

NL

Max BOZZONI (né en 1917).

Danseur et pédagogue français.

Formé à l'École de l'Opéra de *Paris, il entre dans le Ballet en 1932. Nommé étoile en 1947, il interprète le répertoire, et participe notamment aux créations du *Palais de cristal, de *Mirages et de *Daphnis et Chloé (G. *Skibine). Danseur expressif, il est un partenaire très apprécié. Retiré de la scène il enseigne à l'Opéra, et dans son école où il est le professeur de P. *Dupond.

GP

Jeanne BRABANTS (née en 1920).

Danseuse, chorégraphe, directrice de compagnie et pédagogue belge.

Fille d'un professeur de gymnastique et d'acrobatie, elle est diplômée d'éducation physique en 1938, et formée à la danse par Lea Daan (méthode *Laban), K. *Jooss et S. *Leeder, André Van Damme, O. *Preobrajenska. Avec son père et ses sœurs Jos et Annie qui danseront chez Jooss, elle fonde en 1941 son école et sa compagnie, qui deviennent un pôle dynamique de formation et de création. Elle enseigne en 1951 à l'École du Ballet de l'Opéra de Flandres, dont elle devient la directrice en 1961. En 1969 est créé le Ballet royal de *Flandres, dont elle est nommée directrice artistique. Soucieuse de la formation de professeurs, elle fonde en 1973 l'Université pédagogique de la danse, devenue l'Institut supérieur de la danse. En 1988, elle crée Danza Antiqua, groupe spécialisé dans la reconstruction de danses Renaissance et *baroques. Auteur de nombreuses chorégraphies, elle occupe, par son action inlassable et sa réflexion, une place centrale dans le développement de la danse en Belgique.

MFB, GP

Virgilio Bracesco (XVIe s.).

Maître à danser italien.

D'après C. *Negri, ce Milanais d'origine est au service du roi de France Henri II et de son dauphin, le futur François II, qui le tiennent en grande estime et le gratifient de traitements et dons avantageux, puis il suit Élisabeth de Valois en Espagne lorsqu'elle épouse le roi Philippe II.

MN

Buddy Bradley, [Bradley Clarence, dit ] (1913-1972).

Danseur, chorégraphe et pédagogue américain.

Sans formation particulière, il débute à New York en 1926 dans des *revues noires, puis dans les *vaudevilles, et commence à enseigner en 1928 au Studio B. *Pierce. Il chorégraphie parallèlement pour *Broadway, mais, découragé par le racisme, il part s'installer à Londres, où il signe la chorégraphie de spectacles musicaux, dont Evergreen (au th., 1930 ; film, 1934) et la Revue 1931 de Charles Cochrane. Il collabore avec L. *Massine, A. *Dolin et F. *Ashton, crée pour le cinéma, produit et met en scène de nombreux spectacles de variétés télévisées.

Il possède le talent de traduire corporellement les accents des improvisateurs jazz en mélangeant *claquettes et mouvements de danses vernaculaires afro-américaines. Il crée ainsi, pour des stars (R. *Keeler, A. et F. *Astaire, E. *Powell, P. *Draper) et pour Broadway, des séquences dansées sonores plus simples pour l'époque mais visuellement plus riches. À l'instar d'autres chorégraphes afro-américains du moment, son travail n'est pas reconnu et il n'obtient le succès qu'à Londres, où il popularise la danse *jazz et crée son école (1933-1967), qui forme la plupart des danseurs de *comédie musicale et de spectacles télévisés britanniques.

ESe

Chorégraphies pour le théâtre musical. Blackbirds of 1928 ; Greenwich Follies of 1928 ; Hold My Hand (1931) ; Anything Goes (1938) ; Lights Up (1940) ; Sauce Piquante (1950).
Pour le cinéma. On the Air (1934, British Lion Pictures) ; Radio Parade of 1935 (British & Dominion Film Corp., 1935).

Dove BRADSHAW (née en 1949).

Peintre et sculpteur américain.

Elle développe dès 1969 un travail basé sur l'indétermination, utilisant ensuite dans ses créations des produits chimiques et divers matériaux fluides. En 1984, elle est nommée conseiller artistique de la compagnie *Cunningham conjointement avec W. *Anastasi, qu'elle assiste souvent pour les costumes (Phrases, 1984 ; *Points in Space, 1986). Intervenant seule dès 1985 (Arcade), elle remplace, pour Carousal (1987), les habituels justaucorps par une profusion d'habits de ville trouvés chez des fripiers, les danseurs étant ainsi amenés à des changements successifs de tenues sur scène. La même année, dans Fabrications, dérogeant à nouveau à la tradition cunninghamienne, elle habille les femmes de robes flottantes et les hommes de pantalons donnant un aspect " rétro " à la chorégraphie.

PC

Johannes BRAHMS (1833-1897).

Compositeur allemand

Né à Hambourg dans un milieu modeste, autodidacte pour l'essentiel, il ne s'impose que lentement malgré l'admiration et le soutien de R. *Schumann. En 1862 il s'installe à Vienne où il remporte des succès croissants, notamment après son Requiem allemand (1868). Répugnant à une expression sentimentale trop prévisible et typée, mais refusant aussi le jeu purement formel et, selon lui, inexpressif de la musique plus progressiste de son époque (celle de *Liszt et de *Wagner en l'occurrence) il trouve, grâce à une attitude sévèrement autocritique, un équilibre personnel entre la substance mélodique, le mouvement harmonique et une rythmique toujours changeante. Le XXe s. consacre définitivement son importance en faisant de lui l'un des trois « B » de la musique allemande avec *Bach et *Beethoven.