Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
B

Phyllis BEDELLS (1893-1985)

Danseuse et pédagogue britannique.

Elle se forme auprès d'A. *Bolm, M. *Cavallazzi, E. *Cecchetti, A. *Genée et A. *Pavlova. Elle débute à Londres dans Alice au pays des merveilles (1906, Prince of Wales Theatre), puis se produit régulièrement sur la scène de l'Empire Theatre de Londres (1907-1917), succédant à la prima ballerina L. *Kyasht en 1914. Elle danse dans des revues et avec diverses compagnies, notamment comme prima ballerina avec le Beecham Opera and Ballet à Covent Garden. Après une éclipse de 1921 à 1925, elle se produit avec A. *Dolin, puis avec la *Camargo Society (1930-1931) et en artiste invitée avec le *Vic-Wells Ballet. Elle quitte la scène en 1935. Elle crée également une école de danse à Bristol en 1925, qui, transférée à Londres, fonctionne jusqu'en 1966. Vice-présidente très active de la Royal Academy of Dancing, plusieurs fois décorée par cette institution, elle est l'auteur de My Dancing Days (1954). Sa fille, Jean Bedells (née en 1924), danseuse puis maître de ballet au *Sadler's Wells Ballet, se consacre ensuite à l'enseignement.

CH

Rami BE'ER (né en 19XX).

Danseur, chorégraphe et directeur artistique israélien.

Il naît dans une famille de musiciens au kibboutz Ga'aton, où il se forme auprès de Jehudith Arnon. En 1980, il intègre la *Kibbutz Dance Company, dont il devient directeur artistique en 1996. Il chorégraphie des œuvres longues, dont les thèmes évoquent l'individu confronté aux exigences communautaires d'un kibboutz (Temps réel, 1991), la contestation politique (Journal d'un réserviste, 1984) et des tournants de l'histoire juive (Anges, 1992 ; Aide-mémoire, 1994), dans lesquelles la vigueur de ses mouvements d'ensemble contraste avec la poésie de ses duos (le Sacrifice d'Isaac, 1992). Il reçoit diverses récompenses et effectue de nombreuses tournées avec la compagnie.

GA

Ludwig van BEETHOVEN.

Compositeur allemand.

Né dans une famille de musiciens, dès l'âge de neuf ans il est placé par son père - qui veut en faire un « enfant prodige » - sous la tutelle de Christian Neefe, organiste de la cour de l'électeur de Cologne, à Bonn ; à quatorze ans, il est deuxième organiste de la chapelle Électorale. Si la rencontre de Mozart à Vienne est infructueuse, son établissement dans la ville, en 1792, lui permet de travailler avec *Haydn, Albrechtsberger et Salieri. Sa vie est alors celle d'un mondain, apprécié de la noblesse comme pianiste et improvisateur, jusqu'à ce qu'éclate le drame de sa vie : une surdité naissante. Hanté par l'idée de suicide, qu'il surmontera grâce à la conscience de sa vocation artistique, progressivement muré dans le silence, il produit la plupart de ses œuvres les plus célèbres jusqu'en 1815, cessant ensuite de jouer et de diriger. En dépit d'une renommée devenue universelle et des triomphes que remportent la Missa solemnis et la IXe Symphonie (1824), Beethoven meurt dans la plus terrible solitude.

Il est d'usage de placer son œuvre à la charnière entre le classicisme et le romantisme naissant. Outre les *Menuets, *Allemandes et *Écossaises composés dans la première partie de sa vie, Beethoven écrit deux musiques de ballet. Si le Ritterballet donné à Bonn (1791, *Habich) ne connaît pas de reprises notables, en revanche les Créatures de *Prométhée (1801), chorégraphié par S. *Viganò, avec qui Beethoven collabore à Vienne, rencontre un franc succès dès sa création et sera par la suite régulièrement repris. La destinée chorégraphique de Beethoven est toutefois principalement liée à ses œuvres de concert, notamment ses symphonies et ses sonates. Si l'on excepte A. J.-J. *Deshayes, le premier à franchir le pas en chorégraphiant la VIe Symphonie à Londres en 1829, c'est au XXe s. que sa musique prend toute sa dimension pour la danse. Dès 1908, I. *Duncan se produit sur la *VIIe Symphonie, surnommée « apothéose de la danse » par Wagner ; son exemple sera suivi par plusieurs chorégraphes, dont L. *Massine en 1938. En 1923, F. Lopoukhov crée Danse symphonie, la Grandeur de l'univers sur la IVe Symphonie, puis Irma *Duncan danse l'Ode à la joie (1934) de la IXe Symphonie sur laquelle M. *Béjart signera une de ses œuvres majeures en 1964 ; entre-temps, J. *Charrat aura chorégraphié la Ire Symphonie (1954). Les Sonates pour piano seront également une source d'inspiration régulière des chorégraphes, tout particulièrement la Pathétique (1920, R. *Saint Denis ; 1943, W. *Christensen ; 1945, S. *Lifar), l'Appassionata (1970, V. *Bourmeister ; 1978, C. *Sergueïev ; 1980, V. *Tchaboukiani) et Clair de lune (1944, L. *Massine ; 1945, I. *Schwezoff ; 1951, Y. *Chauviré ; 1953, Lifar). À la différence de celles d'autres compositeurs, la musique de Beethoven sera toutefois rarement l'objet de juxtapositions ou de confrontations avec d'autres musiques avant M. Béjart (Isadora, 1976 ; le Minotaure, 1978 ; Messe pour le temps futur, 1983 ; Malraux ou la Métamorphose des dieux, 1986 ; 1789 et nous, 1989), suivi notamment de D. *Bagouet (le *Saut de l'ange, 1987), W. *Forsythe (Impressing the Czar, 1988 ; Six Counter points, 1996), J. *Neumeier (Fenster zu Mozart, 1991), A. T. *De Keersmaeker (*Erts, 1994), M. A. *De Mey (Sinfonia eroica, 1994).

JRou

Sur la musique de Beethoven. *Fokine (les Aventures d'Arlequin, 1922) ; *Yakobson (Marche turque, 1926) ; *Nijinska (Variations, 1932) ; *Jooss (Company at the Manor, 1943) ; A. *Tudor (la Gloire, 1952) ; *Taylor, (*Orbs, 1966) ; *Cullberg (*Vin rouge dans des verres verts, 1970) ; *Van Manen (*Grosse Fuge, 1971) ; *Limón (*Orfeo, 1972) ; *Martins (Beethoven Romance, 1989) ; *Aubin (la Théorie des quatre mouvements, 1997).

Samuel Rudolph BEHR (1670-apr. 1732).

Maître à danser et maître de ballet allemand.

Il travaille surtout à Leipzig, où il chorégraphie pour les bals ordinaires et pour l'Opéra. Il est l'auteur du premier traité en langue allemande, au XVIIIe siècle, conçu en deux parties publiées séparément à Leipzig en 1703. La première, intitulée Anleitung zu einer wohlgegründeten Tanz-Kunst [Instruction sur les bons principes de l'Art de la danse], est contestée par ses collègues dès sa sortie. On lui reproche le traitement très général du sujet et l'absence d'organisation de la matière. Behr profite de la publication de la seconde partie, intitulée Anderer Theil der Tanzt-Kunst oder ausgesiebete Grillen [Autre Partie de l'art de danser ou Chimères passées au crible], pour répondre point par point aux critiques. Dans cet ouvrage, l'auteur privilégie la danse théâtrale, étudie la *belle danse, la danse *haute, la danse *comique et grotesque et expose 29 signes chorégraphiques de son invention, différents de ceux de R.-A.*Feuillet. En 1713, il publie l'Art de bien danser oder Die Kunst wohl zu Tantzen (Leipzig, et rééd. fac-sim. Zentralantiquariat der DDR, Leipzig, 1977).

EL