Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
S

Renate Schotellius (1921-1998). (suite)

Pionnière de la danse moderne en Argentine, où elle forme de nombreux danseurs et pédagogues, elle-même pédagogue de réputation internationale, elle enseigne aux États-Unis (Boston Conservatory et Colby Jr. College), en Suède (École et *Ballet royal suédois, *Ballet Cullberg), en Suisse (Grand Théâtre de *Genève), au Brésil (Ballet de São Paulo), multipliant master classes et conférences à travers le monde. Conseiller artistique du Ballet del Teatro San Martín de 1990 à 1997, elle reçoit les prix Maria *Ruanova (UNESCO), Columna Cultura (Buenos Aires) et Pioneiro (Brésil).

SK

Chorégraphie. Estamos solos (1955, mus. ? ? ? ? Mindlin) ; Recordad el Amor (1962) ; Galería humana (1964) ; Credo (1965, mus. V. Sciammarella) ; Paisaje de gritos (1981, mus. Karkoff-Bach) ; Caminantes (1982, mus. *Brahms).

Franz SCHUBERT (1797-1828).

Compositeur autrichien.

Fils d'un instituteur, il passe pratiquement toute sa vie à Vienne et dans ses environs. Il enseigne d'abord avec son père tout en composant ses premières œuvres et quitte définitivement sa famille en 1818 lorsqu'il est engagé par le comte Esterházy comme maître de musique. En 1822, une première attaque de syphilis, maladie qui l'emportera bientôt, et le peu de succès que remportent ses opéras marquent un tournant dans sa production qui se fait plus sombre. Il compose dans tous les genres (lieder, symphonies, musique de chambre) mais meurt au moment où son œuvre commence d'être connue.

Outre les ballets des deux actes de Rosamunde (1823) qui seront repris sous forme autonome (1928, Leonide Leontiev ; 1968, R. *Adama ; 1968, A. *Cata ; 1978, Joachim Gerster), il compose, comme la plupart de ses contemporains, quantités de danses (laendler, *allemandes, *menuets, *écossaises, *valses), écrites sur commande ou bien improvisées lors de soirées. C'est I. *Duncan qui la première aborde chorégraphiquement sa musique en 1908 avec Classical Duet sur la Valse n° 10 op. 33. Suivent J. *Hassreiter en 1911 (les Saisons de l'amour) et K. *Goleïzovski (Theolinda, 1925 ; les Lutins, 1928). L'utilisation de la musique de Schubert - parfois associée à celle de F. *Liszt comme dans la bien aimée (1928, arrgt. D. *Milhaud) et Fantasia (1947) de B. *Nijinska ou Errante (1933, G. *Balanchine) - coïncide souvent avec l'évocation d'une atmosphère viennoise (Hommage aux belles viennoises, 1929, N. de *Valois ; Kleiner wiener Parade, 1934, A. *Milloss ; Printemps à Vienne, 1954, H. *Lander) ou de scènes romantiques comme dans le Jardin de Villandry (1979) du *Crowsnest Trio. Les associations musicales sont par la suite développées plus librement notamment par M. *Béjart (Wien, Wien, nur du allein, 1966), M. *Marin (*May Be, 1981) ; M. A. *De Mey (Face à face, 1986) ; C. *Diverrès (l'Arbitre des élégances, 1987) ou W. *Forsythe (Big White Baby Dog, 1986 ; Six Counter points, 1996). Deux œuvres de Schubert tiennent une place particulière dans la création chorégraphique : la Symphonie " inachevée " (1927, I. Duncan ; 1931, A. *Knust ; la Lettre, 1954, Béjart ; 1959, P. *Van Dijk ; Here Rests : a Summer Day, 1973, R. *Van Dantzig) et le quatuor la Jeune Fille et la Mort (1937, A. *Howard ; 1964, E. *Walter ; 1979, M. *Marin ; 1980, R. *North).

NC, PLM

Sur la musique de Schubert. L. *Massine (Labyrinthe, 1941) ; F. *Ashton (The Wanderer, 1941) ; J. *Taras (Camille, 1946) ; J. *Trisler (Écossaises, 1961) ; A. *Cata (Schubertiana, 1970) ; M. *Smuin (Schubertiade, 1970) ; A. *De Mille (Summer, 1975) ; J. *Neumeier (Quintette à cordes, 1977) ; Mark *Morris (Offertorium, 1988) ; J. *Kudelka (Mixed Program, 1991).

Robert Schumann (1810-1856).

Compositeur allemand.

Il étudie la littérature et le droit, avant de commencer à travailler le piano avec Frédéric Wieck, dont il épousera la fille Clara, grande pianiste, qui sera aussi sa fidèle et précieuse collaboratrice. Après avoir écouté Nicolo Paganini, il décide de devenir virtuose de piano, mais l'appareil qu'il invente pour faciliter l'indépendance des doigts provoquant progressivement la paralysie de la main, il doit bientôt renoncer à sa carrière de pianiste. Il se voue alors complètement à la composition ainsi qu'à la critique musicale, fondant en 1834 la Neue Zeitschrift für Musik. En 1854, il commence à souffrir d'hallucinations et sombre bientôt dans la démence. Auteur de quatre symphonies, de lieder et de musique de chambre, il est considéré comme uns des plus grands témoins de la sensibilité et de la culture romantiques.

Il ne compose pas pour la danse, mais sa musique a inspiré de nombreux chorégraphes. C'est le cas de plusieurs de ses pièces pour piano, dans lesquelles, à la virtuosité, il préfère une poésie plus intime et profonde. Deux d'entre elles seront orchestrées pour M. *Fokine : *Carnaval (1910 ; autres vers. 1922, M. *Mordkin ; 1924, M. *Froman ; 1933, A. *Milloss ; 1946, V. *Bourmeister) et Papillons (1913, autre vers. 1922, Froman). Les chorégraphes utiliseront également Études symphoniques (1930, L *Lavrovski ; 1953, T. *Gsovska), Kinderszenen (1974, J. *Neumeier ; 1974, R. *Pook) et les Davidsbündlertänze (1980, G. *Balanchine), où Schumann exprime son mystérieux univers, associant les Philistins, contre lesquels David est en lutte, aux partisans de la mauvaise musique. Ses deux grands cycles de lieder seront également chorégraphiés : Dichterliebe [les Amours du poète] (1972, Bruce *Marks ; 1978, M. *Béjart) et Frauenliebe und -leben [l'Amour et la vie d'une femme] (1974, Jonathan Thorpe ; 1991, A. *Prokovski), tandis qu'A. *Messerer signe un Schumanniana en 1924.

RM

Sur la musique de Schumann. R. *Saint Denis (Soaring, v. 1920) ; E. *Hanka (Fest und Erinnerung, 1940) ; R. *Petit (le Rossignol et la Rose , 1944) ; B. *Nijinska (Concerto, 1951) ; H. *Van Manen (Four Schumann Pieces, 1975) ; D. *Bagouet (Endenich, 1976) ; J. *Kudelka (Dreams of Harmony, 1987 ; Divertissements Schumann, 1989).

Solange SCHWARZ (née en 1910).

Danseuse et pédagogue française.

Elle naît dans une famille de danseurs : son père Jean et sa tante Jeanne, tous deux à l'Opéra de *Paris au début du xxe siècle, sont en outre de remarquables pédagogues. Ses trois sœurs Nelly, Jane et Christiane font également des carrières de danseuses. Formée à l'École de l'Opéra, Solange entre dans le Ballet en 1930. En 1933 elle est *étoile à l'Opéra-Comique de *Paris, puis revient en 1937 à l'Opéra où elle est nommée étoile en 1940. En 1945, elle quitte l'Opéra en même temps que S. *Lifar, et danse au Covent Garden, aux *Ballets des Champs-Élysées, au Ballet de l'Étoile de M. *Béjart, pour le marquis de *Cuevas, à Munich et à l'Opéra-Comique. Elle revient à l'Opéra en 1957 pour y faire ses adieux à la scène. Elle succède alors à sa tante Jeanne au Conservatoire national supérieur, où elle enseigne jusqu'en 1979.