Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
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Karin WAEHNER (née en1926).

Danseuse, chorégraphe et pédagogue française d'origine allemande.

Elle étudie avec M. *Wigman à Leipzig (1946-1949) et participe à certains de ses spectacles. Après un séjour à Buenos Aires (l'Attente, 1949), elle s'installe en France en 1953. Elle travaille auprès de B. *Kniaseff et d'Étienne Decroux, enseigne à Pleyel, et danse avec J. *Serry, J. *Robinson (le Seuil, 1956), J. *Andrews ou D. *Dupuy. Elle présente ses premières œuvres au Théâtre d'Essai de la danse de D. *Maggie, puis, en 1959, fonde les Ballets contemporains Karin Waehner, où elle se démarque de Wigman par une économie du geste et une intensité directe puisées aux États-Unis chez M. *Graham. Professeur exigeant un apport émotionnel et gestuel authentiques, elle forme nombre de chorégraphes (K. *Cremona, J. *Pomarès, A. *Preljocaj) tout en continuant à créer pour sa compagnie : l'Oiseau qui n'existe pas (1963), Six Chants d'Odetta (1971), Sehnsucht (1982). Danseuse, elle apparaît aussi dans les pièces d'autres chorégraphes (A. *Dreyfus) ou au théâtre (Éloge de l'ombre, 1997, m. en sc. Jacques Rebotier).

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Autres chorégraphies. Un et un font un (1965) ; les Marches (1980) ; Miroir brisé (1995).
Bibliographie. K. Waehner, Outillage chorégraphique, Vigot, 1993.

Richard WAGNER (1813-1883).

Compositeur allemand.

Également attiré par la musique et le théâtre, il débute comme chef d'orchestre dans la province allemande. Tracassé par ses créanciers, il erre à travers l'Europe, jusqu'à ce qu'en 1864 Louis II de Bavière l'appelle à Munich, lui permettant de fonder son propre théâtre et festival à Bayreuth en 1874. À partir du Vaisseau fantôme, il impose une nouvelle vision du drame musical : sous la double égide d'Eschyle et de L. van *Beethoven, il fait revivre les grands récits mythiques dans une cérémonie théâtrale où musique, poésie, jeu et scénographie tiennent une place égale. Avec *Tristan et Isolde, par l'usage étendu du chromatisme et de la modulation, il bouleverse l'harmonie tonale - révolution dont participe aussi l'ampleur et la diversité des couleurs orchestrales (des cuivres notamment), et sa conception de la « mélodie infinie ». À l'apothéose du romantisme, son génie démesuré et orageux ne peut laisser indifférent, et ainsi se trouve toujours au cœur des polémiques.

Si l'on met à part les éléments de ballet rajoutés au premier acte de Tannhäuser pour répondre aux exigences de Opéra de *Paris (la *Bacchanale, créée par L. *Petipa en 1861 et souvent reprise ensuite), il ne compose pas expressément pour la danse. En revanche, la notion wagnérienne de Gesamtkunstwerk [œuvre d'art totale] ne sera pas sans effet sur la pensée chorégraphique, tout particulièrement sur celle de M. *Béjart qui sollicite la musique de Wagner plus de dix fois de Venusberg (1963) et Mathilde ou l'amour fou (1965) à Ring um den Ring (1990) et Journal (1995).

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Sur la musique de Wagner. A. *Gorski (la Caverne de Vénus, 1923) ; K. *Goleïzovski (la Mort d'Isolde, 1924) ; L. *Massine (Mad Tristan, 1944, déc. et cost. S. *Dalí) ; D. *Lichine (Caïn et Abel , 1946) ; B. *Cullberg (Famous Lovers, 1948) ; S. *Lifar (Tannhäuser, 1953) ; A. *Prokovski (Mathilde , 1984).

Dan WAGONER (né en 1932).

Danseur et chorégraphe américain.

Diplômé en pharmacie, passionné de théatre, il étudie la danse avec Ethel Butler et M. *Graham, qui l'engage dès 1959. Brièvement interprète aussi de M. *Cunningham (1959-1960), il est soliste de la compagnie Graham jusqu'en 1962 (Episodes, 1959 ; Acrobats of God, 1960 ; Visionary Recital, 1961), puis de celle de P. *Taylor (Insects and Heroes, 1961 ; *Aureole, 1962 ; Scudorama, 1963 ; *Orbs, 1966). En 1969 il fonde sa propre compagnie, Dan Wagoner and Dancers. Au cours des années 1980, il travaille régulièrement pour des compagnies anglaises signant notamment An Occasion for Some Revolutionary Gestures (1985) pour le *Ballet Rambert et succédant en 1988 à R. *Cohan à la direction du *London Contemporary Dance Theatre pour quelques temps. Ses pièces dont certaines créées en collaboration avec le poète George Montgomery (Brambles, 1969) mettent l'accent sur l'humour et un mouvement ample et vigoureux.

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Autres chorégraphies. Night Duet (1969) ; Changing Your Mind (1972) ; Taxi Dances (1974) ; Seven Tears (1979) ; Episode (1985) ; After the Flood (1991).

Mauricio Wainrot (né en 1946).

Danseur et chorégraphe argentin.

Formé à l'Institut supérieur du *Teatro Colón, il assume notamment les responsabilités de chorégraphe et de directeur du Grupo de Danza Contemporanea del Teatro *San Martín (1982-1985), directeur artistique invité du Ballet de l'Opéra de Göteborg en Suède (1986), chorégraphe invité du Ballet royal des *Flandres, directeur des Ballets jazz de *Montréal (1994 -1995), et collabore avec l'*English National Ballet, la *Bat-Dor Dance Company, le Ballet Royal de *Wallonie, le Ballet del *Teatro Colón, entre autres. En 1999, il est nommé à nouveau directeur du Ballet del Teatro San Martín. Sa création Ana Frank (1984), qui tourne partout dans le monde, reçoit en 1991 le pris APES de la meilleure œuvre, de même que 4 Janis for Joplin (1994), tandis que Perpetual Motion, créé pour le Chicago Hubbard Street Dance, lui vaut le Choo-San-Goh Award en 1993.

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Autres chorégraphies. Reflejos (1979) ; Fiesta (1981) ; Sinfonia de los Salmos (1982) ; Pajaro de fuego (1993).

Georges WAKHÉVITCH (1907-1984).

Décorateur français d'origine russe.

Élève de Lazare Meerson, le scénographe des films de René Clair, il étudie aussi à l'École des arts décoratifs. Il débute au théâtre de l'Œuvre dans le Roi Camelot, en 1927, puis se tourne vers le cinéma. Revenu au théâtre en 1935, il collabore avec Louis Ducreux, André Roussin, Jean Mercure, Jean-Louis Barrault et travaille aussi pour l'opéra, avec notamment les créations du Médium (1950) de G. C. *Menotti, du Dialogue des carmélites (1957) de F. *Poulenc. Après la Seconde Guerre mondiale, il se consacre beaucoup à la danse. Connu pour sa très grande science de la scène et l'ingéniosité de ses plantations de décor, il sait transposer dans le monde du ballet son expérience du cinéma.

GM.

R. *Petit (le *Jeune Homme et la Mort, 1946 ; la *Croqueuse de diamants, 1950) ; R. *Page (l'Impromptu au bois, 1951 ; Vilia, 1953) ; W. *Dollar (le Combat, 1953) ; S. *Lifar (l'*Oiseau de feu, 1954 ; Roméo et Juliette, 1954 ; *Hamlet ou le Noble fou, 1957 ; l'Indécise, 1957 ; l'Amour et son destin, 1957, cochor. D. *Parlic, Grand B. du marquis de *Cuevas) ; E. *Hanka (le *Maure de Venise, 1955 ; Hotel Sacher, 1955 ; *Medusa, 1957 ; le Mandarin merveilleux, 1958) ; Gordon Hamilton (Giselle, 1958) ; J. *Taras (Danses concertantes, 1971 ; *Petrouchka, 1971).