Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
S

São Paulo (Balé da cidade de).

Compagnie brésilienne fondée en 1968.

Il naît sous le nom de Corpo de Baile municipal et subit de nombreuses restructurations avant de prendre son nom actuel en 1974. Intégré au théâtre municipal de la ville, il est dirigé par Ivonice Satie depuis (19XX). Constitué d'une vingtaine de danseurs de formation classique, il développe un répertoire varié ouvert à différents styles et tendances. Outre ses propres créations, dont celles d'Ivonice Satie, la compagnie intègre à son répertoire des œuvres d'autres chorégraphes tels O. *Aráiz, H. *Kresnik, R. *Pederneiras et Gagik Ismalian.

OMB

Karine SAPORTA (née en 1950).

Danseuse et chorégraphe française.

Elle se forme à la danse classique et fait des études de sociologie et de philosophie qu'elle poursuit à Chicago où elle dirige son travail vers la danse et l'image (vidéo, photo, cinéma). De retour à Paris, elle ouvre un atelier de recherche puis fonde sa propre compagnie en 1982, travaillant parallèlement avec H. *Yano (Une passion, 1986). Directrice du *CCN de Caen-Basse-Normandie depuis 1988, elle chorégraphie aussi pour des présentations de mode (Poppy Moreni) ou des films (Prospero's Book, 1990, réal. Peter Greenaway), réalise elle-même des films dont les Larmes de Nora (1995) et des expositions photographiques.

À la recherche de « sentiments désaffectés », elle crée des univers baroques et oniriques qui allient raffinement et cruauté, explorant les replis de l'âme et les états paroxystiques : la froideur (Pleurs de porcelaine, 1985), la barbarie (le Cœur métamorphosé, 1986), la brûlure (Bal dans un couloir de fer, 1987). Russe par sa mère, espagnole par son père, elle revisite mentalement ses origines (À ma mère la fiancée aux yeux de bois, 1988 ; les *Taureaux de Chimène, 1989), se tourne aussi vers l'Amérique (la Poudre des anges, 1990) ou la Scandinavie (Morte Forêt, 1994). Dans des scénographies sophistiquées (souvent signées J. *Bauer) illustrant un contexte historique ou littéraire à chaque fois différent, elle met en scène des corps fantasmés, fétichisés, dont la gestuelle, hypnotique, se caractérise par des motifs répétés (saccade, cambrure, cassure des poignets, etc.). Fascinée par le cirque, un de ses thèmes récurrents, elle en retient autant les effets de parade que de vertige.

IF, PLM

Autres chorégraphies. Kokakola (1974) ; Judith (1978) ; Hipnotic Circus (1983) ; la Princesse de Milan (1991) ; l'Impur (1993) ; les Trottoirs de Leïla (1996) ; (le Spectre) ou les Manèges du ciel (1996) ; Une rose (A Circle of Kisses), (1999).
Bibliographie. Ouvr. coll., Karine Saporta, Armand Colin, Paris, 1990 ; Karine Saporta, Morte Forêt, Plume, Paris, 1994.
Filmographie. Le Cirque (1986, réal. Jean Rabaté) ; l'Adorateur adoré (1991) ; le Sort des enfants du désert (1997, coréal. Marie Hélène Rebois).

Margo SAPPINGTON (née en 1947).

Danseuse et chorégraphe américaine.

Formée à la danse à l'American Ballet Center de New York, elle débute au sein du futur City Center *Joffrey Ballet, où elle se produit de 1965 à 1966. Elle y retourne après son départ pour *Broadway, pour mettre en scène ses propres ballets, dont Weewis (1971) et Mirage (1977). D'autres de ses œuvres ont également été interprétées par des compagnies telles le *Harkness Ballet (Rodin, Mise en vie, 1974) et le *Nederlands Dans Theatre (Juice, 1975). À Broadway, après avoir dansé dans Promises, Promises (1968) et Sweet Charity (1969), elle est surtout connue pour son interprétation du *pas de deux nu et pour sa mise en scène de la première production de Oh, Calcutta (1969, New York), qu'elle montera également à Londres et à Los Angeles.

ESe

Jean SARELLI (né en 1932).

Danseur, chorégraphe, maître de ballet et directeur de compagnie français.

Également décorateur, costumier et éclairagiste, il fait sa carrière à l'Opéra de *Paris comme danseur, puis à partir de 1972, comme maître de ballet, remontant les grands ballets classiques et contemporains. Il collabore comme chorégraphe avec de nombreuses compagnies internationales et dirige le *Ballet du Rhin de 1978 à 1990.

GM

Angela SARTORIO (1903-1995).

Danseuse , chorégraphe et pédagogue italienne.

Formée à la méthode *Jaques-Dalcroze, elle étudie avec R. *Laban et Sylvia Bodmer puis danse dans la compagnie de *Jooss (1925-1929), créant le rôle de l'Infante dans la *Pavane pour une infante défunte (1929) et celui du Fou dans Gaukelei (1930). En 1932, elle fonde à Florence une des premières écoles de danse *moderne d'Italie. Elle émigre aux États-Unis en 1939 et y enseigne les techniques Jooss et Laban.

PV

Mitsuru SASAKI (né en 1944).

Danseur et chorégraphe japonais.

Il danse avec K. *Ohno et T. *Hijikata à Tokyo et chorégraphie pour le groupe Maukaido. En 1977, invité à Noisy le Grand (France), il fonde son groupe Mitsume. En 1981, le succès de sa création pour le FTS *Essen, Seidenstraße, motive son engagement dans cette troupe jusqu'en 1989 puis il fonde la Sasaki Dance Co. Ses chorégraphies, très marquées par son approche du *Butoh évoluent au contact des artistes européens, affirmant un style personnel et onirique. Dans son solo Human Power flight (1989) il prouve qu'il est lui-même un danseur d'une concentration scénique remarquable.

MIB

Érik SATIE (1866-1925).

Compositeur français.

Il entre à douze ans au Conservatoire de Paris où, quoique fort indiscipliné, il étudie jusqu'en 1886. Dans ses premières compositions, s'affirme une liberté d'écriture - sans barre de mesure (Trois Gymnopédies, 1888) - et des recherches de timbres et d'harmonies qui influenceront Cl. *Debussy. À vingt ans, il adhère à l'ordre de la Rose-Croix. Au sortir de cette crise mystique, il se fait pianiste de cabaret pendant dix ans. En 1898 il s'installe à Arcueil, dans la banlieue parisienne, tandis que se forme autour de lui un groupe de musiciens bientôt appelé l'" école d'Arcueil ". Ses prises de position contre l'académisme musical suscitent l'intérêt de J. *Cocteau, avec lequel il devient le père spirituel du groupe des Six. Après le scandale de *Parade (1917, L. *Massine), premier ballet cubiste où il utilise de la musique de rue, du music-hall français au *rag-time américain, et incorpore des bruits de machine à écrire ou de sirènes, il est trainé en justice par un critique auquel il a adressé une lettre d'insultes et n'échappe que de peu à la prison. À la musique savante il oppose désormais, selon ses propres termes, une « musique d'ameublement » qui correspond aux postulats esthétiques formulés par Cocteau dans le Coq et l'Arlequin (1918) et dont l'exemple abouti est la partition qu'il compose pour *Relâche (1924, J. *Börlin), ballet dadaïste pendant lequel est projeté Entr'acte, un film de René Clair. Il meurt peu après dans le plus grand dénuement.