Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
L

Jean Barthémy LANY (1718-1786). (suite)

D'une carrure plutôt épaisse, bon technicien, il excelle dans le genre aimable, faisant goûter "la précision, la gaité et la belle formation de ses enchaînements", se distinguant particulièrement dans les rôles de pâtres qui font sa renommée. J. G. *Noverre le considère comme un chorégraphe médiocre et sans grande imagination, excepté dans les compositions qu'il régle pour lui-même. Il forme M. *Gardel et sa sœur Louise MadeleineLany (v. 1733-1777) qui fait une brillante carrière de danseuse à l'ARM de 1748 à 1766.

NL.

Noemi LAPZESON (née en 1940).

Danseuse et chorégraphe argentine.

À seize ans, elle quitte Buenos Aires pour étudier à la *Juilliard School. Elle danse et enseigne chez M. *Graham pendant dix ans et étudie également avec M. *Cunningham, J. *Limón, A. *Tudor et A. *Nikolais. Soliste du *LCDTh. (1968-1972), elle travaille ensuite à New York, Tel-Aviv, Londres et Paris, puis s'installe à Genève, où elle enseigne et crée ses premières chorégraphies sous forme de *performances. En 1989, elle fonde sa compagnie, Vertical Danse, créant des œuvres très sensibles, souvent élaborées en collaboration avec des comédiens.

MF

Autres chorégraphies. Lussa (1986) ; Monteverdi Amours Baroques (1990) ; Géométrie du Hasard (1998).

Michel LARIONOV (1881-1964).

Peintre et scénographe russe.

Il étudie à l'École de peinture, de sculpture et d'architecture de Moscou (1898-1908). Membre des groupes d'avant-garde Valet de carreau, la Queue d'âne et la Cible, il rédige le manifeste du rayonnisme. Il s'installe à Paris en 1917.

Larionov fait partie du courant des néoprimitivistes. Il retourne aux sources de l'imagerie populaire russe et insuffle à ses décors des lignes simples, gouvernées par une énergie primaire. Ses réalisations, qui allient la rigueur de lignes d'une certaine tradition occidentale à une conception plus brute de la peinture, donnent une lisibilité dynamique aux spectacles de S. *Diaghilev, auprès duquel il joue aussi un rôle de conseiller artistique après le départ de M. *Fokine, en 1914. Il accompagne ainsi les premiers pas de L. *Massine (Soleil de nuit, 1915 ; Kikimora, 1916 ; Contes russes, 1917, coscén. N. *Gontcharova), ainsi que les productions du Chout (1921, Théodore Slavinski) et de Renard (1922, B. *Nijinska, coscén. Gontcharova).

CD

Autres collaborations. Slavinski (Symphonie classique, 1930) ; S. *Lifar (Sur le Borysthène, 1932, coscén. Gontcharova) ; L. *Woïtzikowski (Port-Saïd, 1935).

Daniel LARRIEU (né en 1957).

Danseur et chorégraphe français.

Étudiant en horticulture, il débute la danse en 1978 auprès de Wes Howard et suit des cours de danse classique. Danseur dans la compagnie le Four Solaire (1980-1981), puis pour R. *Chopinot, il est primé en 1982 à *Bagnolet pour Chiquenaudes et fonde la compagnie Astrakan basée à Paris. Depuis 1993, il dirige le *CCN de Tours.

Attentif au détail du mouvement au point d'atteindre parfois une préciosité du geste, il cultive l'irrévérence courtoise et un goût pour l'insolite qui le conduit en 1986 à créer une pièce dans une piscine (Waterproof). Fantaisiste avec légèreté, il sait aussi toucher au plus profond comme dans Anima (1988) et son triptyque les *Marchands (1989) - les Bâtisseurs (mus T. *Wilhems, déc. et cost. Y. *Le Jeune) - les Prophètes (1990, scéno. Sylvie Skinazi) où la lenteur initiatique des deux premiers volets dédiés à la route de la soie et aux bâtisseurs de cathédrale conjure la frivolité du dernier consacré à la culture américaine. Dans Delta (1996) les corps atteignent un état de sensibilité flottante, la danse se déposant en tracés énigmatiques comme par décantation. Il collabore aussi avec des metteurs en scène, interprétant notamment le Danseur dans Vous qui habitez le temps (1989) de Valère Novarina.

IF, PLM

Autres chorégraphies. Un sucre ou deux (1983, cost. Yoji Yamamoto) ; Romance en stuc (1985) ; Jungle sur la planète Vénus (1987, B. de *Hambourg) ; Attentat poétique (1992, déc. et cost. Y. Le Jeune, B. de l'Op. de *Paris) ; Rideaux ou les Trois Jours de décembre (1992, déc. Jean-Michel Othoniel) ; Gravures (1992) ; Mobile ou le Miroir du château (1995), On était si tranquille (1998).
Filmographie. Quai Bourbon (1986, réal. Luc Riolon), Emmy (1995, réal. Larrieu).
Bibliographie. Daniel Larrieu (collect. ), éd. Dis Voir, Paris, 1989.

Niels Bjørn LARSEN (né en 1913).

Danseur, mime et chorégraphe danois.

Formé à l'École du Ballet royal *danois, il se produit dès l'âge de sept ans avec la compagnie où il fait toute sa carrière jusqu'en 1986, à l'exception de deux saisons avec le Trudi *Schoop Comic Ballet (1936-1937 et 1938-1939). Promu danseur principal en 1942, il est directeur du ballet de 1951 à 1956 puis de 1958 à 1965. Il dirige également le Théâtre de Pantomime des Jardins de Tivoli (Copenhague) de 1956 à 1980. S'il chorégraphie de nombreuses pièces, il reste avant tout le plus grand mime et danseur de caractère danois du XXe s. et un modèle d'inspiration dramatique : l'interprétation d'une méchanceté crachotante qu'il donne de Madge dans la *Sylphide de A. *Bournonville servira d'exemple à tous ses successeurs de même que la manière dont il renouvelle celle de Coppélius dans *Coppélia, deux rôles dans lesquels il se produit dans le monde entier.

AMC

Chorégraphies. Detroniserede Dyretæmmer [le Dompteur détrôné] (1944, mus. Svend Erik Tarp) ; Drift [Instinct] (1951, mus. *Gershwin) ; Pierre et le loup (1960, mus. *Prokofiev).
Bibliographie. Mørk E., Bag mange masker : Niels Bjørn Larsen fortæller, Lindhart og Ringhof, Copenhagen, 1974.

Lucia Latour (née en 1940).

Danseuse et chorégraphe italienne.

Diplômée d'architecture, élève à l'Académie de danse de Rome, où elle rencontre B. *Kniaseff, K. *Jooss et J. *Cebron, elle aborde le *contact improvisation avec S. *Paxton. En 1972, elle participe, à Rome, à la fondation du groupe Altro/Lavoro Intercodice, qui rassemble peintres, musiciens et poètes. Elle crée sa compagnie Altroteatro en 1980 et signe Frilli troupe (1986), On y tombe, on n'y tombe... (1988), pièce dansée la tête en bas et Anihccam (1989), reconstruction d'un ballet *futuriste de Fortunato Depero. Placée sous le signe de la contamination entre les arts, sa recherche la porte à la création d'œuvres visuelles et gestuelles multidisciplinaires.