Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
G

Jean-Claude GALLOTTA (né en 1950). (suite)

Placées sous le signe du collectif - réunissant des danseurs-acteurs tels Mathilde Altaraz, Robert Seyfried ou Pascal Gravat, le compositeur Henri Torgue, le scénographe J.-Y. *Langlais -, ses premières créations sont contaminées par son propre personnage qui semble sorti d'un film de Jacques Tati. À la recherche de nouvelles formes de récits, entre intimité et épopée, naïveté et truculence, il invente un monde poétique aux images marquantes telles une nuée de bébés nus en souliers vernis (les Survivants, 1983), une femme donnant le sein à un danseur épuisé (les *Aventures d'Yvan Vaffan, 1984). Ces rêveries chorégraphiques cèdent ensuite la place à un jeu plus formel sur les grandes légendes comme celle de *Roméo et Juliette (1991) ou de *Don Juan (1992). À partir de Prémonitions (1994), l'arrivée de nouveaux danseurs ouvre d'autres horizons à ce chorégraphe emblématique de la nouvelle danse française des années 1980.

IF, PLM

Autres chorégraphies. Pas de quatre (1980), Docteur Labus (1988 ; nlle vers. 1996), Mammame (1985), les mystères de Subal (1990), la Chamoule ou l'Art d'aimer (1997).
Bibliographie. J.-C. Gallotta , Mémoires d'un dictaphone, Plon, Paris, 1990. J.-C. Gallotta, éd. Dis voir, Paris, 1988 ; B. Raffali, les Yeux qui dansent, Actes Sud, Arles, 1993.

Giovanni Galzerani (1780-1865).

Danseur et chorégraphe italien.

Élève de G. *Gioja, il se produit comme primo ballerino per le parti sur toutes les scènes importantes d'Italie. Il règle sa première chorégraphie en 1811 et signe, jusqu'en 1855, plus de cent soixante-dix ballets en Italie et à Vienne, dont Virginia (1822, Trieste) et L'Orfana di Ginevra (1831, Naples), remontant également les œuvres maitresses du répertoire romantique, dont la *Gitana (1844, Parme) avec F. *Cerrito et la *Sylphide (1846, Rome) avec M. *Taglioni. Il est aussi imprésario à Côme (1838) et à Parme (1844). Homme cultivé, il s'inscrit dans la lignée des chorégraphes italiens s'opposant à l'esthétique du XVIIIe siècle basée sur la grâce et la noblesse, pour, au contraire, proposer une « *pantomime romantique » qui interprète les émotions et les sentiments avec réalité et intensité dramatique, comme le prouve son chef-d'œuvre le *Corsaire (1826, la *Scala), tiré de l'œuvre de George Byron.

RZ

Bibliographie. R. Zambon, « Alla Riscoperta di Giovanni Galzerani », Chorégraphie, a. 3, n. 5 et 6, 1995.

Frank GARCIA (né en 1931).

Costumier et décorateur américain.

Après une formation au Textile Institute de New York, sa rencontre avec A. *Nikolais, en 1961, est déterminante : dès *Totem, il réalise d'après dessins tous les costumes, accessoires et masques imaginés par le chorégraphe (*Imago, *Tent, *Gallery, etc.), et crée entièrement tout ceux de M. *Louis (*Hoopla, *Four Brubeck Pieces, etc.). Il travaille aussi pour H. *Holm, J. *Limón, R. *Noureev, la *Batsheva Dance Co., le *Dallas Ballet, le *Ballet royal danois, ainsi que pour P. *Lamhut et C. *Gitelman. Il allie gentillesse, humour et patience à une haute exigence. À la mort de Nikolais, il devient l'archiviste de la Fondation.

ML

Juan Carlos García (né en 19xx).

Danseur et chorégraphe espagnol.

Après avoir été interprète de plusieurs compagnies espagnoles et, en France, de J.-C. *Gallotta, il fonde en 1986 la compagnie Lanónima Imperial. Ses pièces (notamment Eppur si muove, 19XX ; Kairos, 19XX) affirment un triple souci de recherche intellectuelle, néobaroque, de goût pour les compositions géométriques, et d'un sens de l'expressivité chorégraphique.

JMA

Federico GARCÍA LORCA (1898-1936).

Poète et dramaturge espagnol.

Né dans une famille bourgeoise, doué aussi pour la musique, il se voue d'emblée à la poésie et au théâtre comme chantre des exploités, alliant héritage populaire et modernisme. Il en résulte une œuvre lyrique, flamboyante, parfois aux confins du surréalisme et dont les couleurs andalouses lourdes de passions ont inspiré des chorégraphes très divers. Il s'agit aussi bien de drames tels la *Maison de Bernarda Alba ou *Noces de sang, ses pièces les plus souvent traitées, que de poèmes tel The Wind Remains (1943, M. *Cunningham) ou le cycle Ancient Voices of Children à partir duquel G. *Crumb a composé une partition souvent chorégraphiée (1971, Jan Stripling ; 1972, M. *Sparemblek ; 1972, J. *Butler ; 1973, G. *Tetley ; 1975, C. *Bruce ; 1975, Fred Howald ; 1976, E. *Loring). Les Amours de don Perlimplin avec Bélise en son jardin est à la source des Amours de dom Perlimplin et Bélisa (1952, S. *Gaskell, 1972, Juan Giuliano) sur des musiques de H. *Villa-Lobos, et de Der Rote Mantel (1954, T. *Gsovska ; 1980, H. *Spoerli), sur une partition de L. *Nono, tandis que le Chant funèbre à Sánchez Mejias (1934), dédié à un torero mort dans l'arène, a inspiré D. *Humphrey (*Lament for Ignacio Sánchez Mejias, 1946), A. *Sokolow (Lament for the Death of a Bullfighter, 1953) et Giuliano (Ignacio Sánchez Mejias, 1972). À ces œuvres, il faut ajouter les différentes versions de Yerma.

GM

(Madame) Gardel, [ndn. Boubert Marie-Elisabeth Anne, dite Mlle Miller, puis ] (1770-1833).

Danseuse française.

Belle-fille du compositeur E. Miller, dont elle porte le nom jusqu'à son mariage avec P. *Gardel (1794), elle est formée à l'École de danse de l'*Académie royale de musique à Paris. Elle débute à la cour en 1785 et fait carrière à l'ARM de 1786 à 1816. Elle reprend les rôles créés par la *Guimard, puis séduit le public dans ceux qu'elle inspire à son époux, notamment dans *Psyché (1790) et la *Dansomanie (1800). J. G. *Noverre l'admire sans réserve, louant son *aplomb, sa *virtuosité maîtrisée sans effort apparent, sa *musicalité et l'extrême précision de son exécution.

NL

Maximilien Gardel (1741-1787).

Danseur, pédagogue, chorégraphe et maître de ballet français.

Né dans une famille de danseurs, il fait ses débuts à l'Opéra de *Paris en 1759. Soliste en 1764, il subit la redoutable rivalité de G. *Vestris dont il partage les rôles de danseur *noble. Pour éviter d'être confondu avec celui-ci dans la reprise de Castor et Pollux de J-Ph. *Rameau en 1772, il paraît sans masque, ce qu'il est le premier à faire. Son apprentissage de maître de ballet commence en 1773 comme assistant de Vestris, fonction qu'il partage avec J. *Dauberval jusqu'en 1776, avant de succéder seul à J. G. *Noverre en 1781. Doué d'un heureux caractère, il sait se faire aimer des danseurs de l'Opéra et il est unanimement regretté lors de sa mort prématurée en 1787. C'est son frère P. *Gardel qui lui succède.