Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
B

Maurice BÉJART, [BERGER M., dit ] (né en 1927). (suite)

Figure charismatique, à l'audace controversée, ses créations qu'il élabore sans relâche, avec un bonheur inégal mais de façon originale et attachante, marquent de leur influence nombre de chorégraphes. Hommage à la danse, langage universel, son art réfracte l'actualité avec enthousiasme et clarté, conférant à son œuvre valeur de témoignage.

MFC

Autres chorégraphies. La Mégère apprivoisée (1954) ; Haut Voltage (1956) ; Prométhée (1956) ; Noces (1962) ; Prospective (1965) ; Ni fleurs ni couronnes (1968) ; les Vainqueurs (1969, mus. Richard Wagner) ; Serait-ce la mort ? (1970) ; *Golestan (1973) ; la Traviata (1973) ; I Trionfi (1974) ; *Ce que l'amour me dit (1974) ; Héliogabale (1976) ; Gaîté parisienne (1978) ; Dichterliebe (1978) ; Casta Diva (1980) ; la Flûte enchantée (1981) ; Thalassa mare nostrum (1982) ; les Chaises (1984) ; le Concours (1985) ; Dibbouk (1988) ; 1789 ... et Nous (1989) ; la Mort subite (1991) ; le *Mandarin merveilleux (1992) ; Journal (1994-1995) ; le Presbytère (1997) ; Oh ! les beaux jours (1998).

Jérôme BEL (né en 1964).

Danseur et chorégraphe français.

Formé au *CNDC d'Angers, il danse notamment avec J. *Bouvier et R. *Obadia, C. *Sagna et assiste Ph. *Decouflé pour la cérémonie des jeux Olympiques d'Albertville. En 1994, il fait ses débuts de créateur, tout en collaborant avec V. *Mantero et M. *Stuart. Il développe un " art du peu ", au style délicat empreint d'humour, dans des pièces atypiques (Nom donné par l'auteur, 1994 ; Jérôme Bel, un programme nu, 1995 ; Dance or Die, 1997) sous-tendues par une critique radicale du regard sur le corps et l'économie du spectacle.

IF

Kader BELARBI (né en 1962).

Danseur et chorégraphe français.

Élève de l'École de danse de l'Opéra de *Paris, engagé dans le ballet en 1980, il est encore *sujet quand il incarne l'Élu du *Sacre du printemps de M. *Béjart et Quasimodo dans *Notre-Dame de Paris de R. *Petit. Premier danseur en 1988, il est nommé étoile l'année suivante.

Interprète sensible et vibrant de J. *Robbins et G. *Balanchine, il peut jouer les hommes blessés de Petit (le *Jeune Homme et la Mort, le Rendez-vous), les personnages ténébreux et romantiques (le poète de la *Symphonie fantastique de L. *Massine, Albrecht dans la *Giselle traditionnelle ou celle de M. *Ek), les êtres touchants (le *Fils prodigue) comme les cyniques (Lescaut de Histoire de *Manon de K. *MacMillan) ou les charmeurs (Amour/Orion dans la *Sylvia de J. *Neumeier). Son parcours témoigne d'une prédilection pour V. *Nijinski (*Petrouchka, l'*Après-midi d'un faune), ou Vaslaw de Neumeier et d'une ouverture à tous les styles, de C. *Carlson à M. *Kéléménis. Il est l'auteur d'une dizaine de chorégraphies, dont *Giselle et Willy (1991) et Salle des pas perdus (1997).

JLB

Ernest Belcher (1882-1973).

Danseur, chorégraphe et pédagogue britannique.

Formé à diverses techniques, il fait ses débuts à Londres comme soliste à l'*Alhambra Theatre de 1902 à 1909. Tout en se produisant avec sa femme dans les music-halls britanniques, il crée ses premières chorégraphies pour le cinéma.

En 1915, il s'établit en Californie, ouvre son école en 1916, puis commence une carrière de chorégraphe pour les grands studios et metteurs en scène (Cecil B. De Mille et D. W. Griffith). Il collabore activement aux débuts de Hollywood, reconstituant des danses de *société pour des films historiques, créant des soli pour des acteurs non danseurs (Pola Negri dans The Spanish Dancer, 1923) avant de se retirer et de se consacrer définitivement à l'enseignement.

Son école, véritable pépinière de danseurs pour les films et les *Prologues, produit aussi des concerts annuels pour le Hollywood Bowl. Ses créations sont des événements attendus et très prisés, pour lesquels il chorégraphiera régulièrement de 1923 à 1936. Celui qu'on a surnommé le " maître de ballet de Movieland " fait figure de pionnier en proposant dans son école une graduation méthodique de huit niveaux (E. Belcher eight grade system), en voulant former des danseurs masculins et en offrant à ses élèves une expérience professionnelle solide grâce à son travail dans des champs variés. L'enseignement y est pluridisciplinaire (*classique, *moderne, *claquettes, acrobatie, danses de *société et danses *ethniques). Parmi ses élèves figurent R. *Alexander, G. *Champion et sa fille Marge, C. *Charisse, B. *Grable, M. *Mattox, S. *Temple et G. *Verdon. Il est également l'auteur de nombreux articles sur son art (The American Dancer, 1931-1933)

ESe

Chorégraphies pour le cinéma. Broken Blossom (1919, David Griffith/UA) ; Jenny Be Good (1920, Real Art) ; Temple of Venus (1923, Fox) ; la Bohème (1926, MGM) ; The Jazz Singer (1927, WB) ; The Dancers (1930, Fox) ; The Little Princess (1939, cochor. N. *Castle, Fox).

Patrick BELDA (1934-1967).

Danseur et chorégraphe français.

Alors qu'il n'étudie la danse que depuis six mois, il est remarqué en 1955 par M. *Béjart, auquel il inspire Voyage au cœur d'un enfant. Dès lors et jusqu'à sa mort prématurée, Béjart ne cesse de mettre en valeur sa sensibilité, son humour spontané et sa présence bondissante (*Pulcinella, 1957 ; les Quatre Fils Aymon, 1961). Spirituel dans le rôle-titre de Renard (1965), espiègle et aérien Mercutio dans *Roméo et Juliette (1966), Belda affirme en outre des dons chorégraphiques originaux et un sens subtil du rapport musique-danse dans Pierre et le Loup (1966) et surtout de pétillants Jeux (19XX).

MFC

Liliana Belfiore (née en 1950).

Danseuse et chorégraphe argentine.

Diplômée de l'Instituto del *Teatro Colón, où elle étudie avec Estela Deporte, Gloria Kazda, Michel Borowski et M. *Ruanova, elle fait l'essentiel de sa carrière au Teatro Colón comme primera bailarina chorégraphe et répétitrice pour les solistes. Principal dancer au London Festival Ballet (1975-1980), elle y danse avec R. *Noureev, P. *Bart et Alain Dubreuil. Son vaste répertoire, qui s'étend de *Giselle et du *Lac des cygnes jusqu'aux créations contemporaines, dévoile l'ampleur de son registre technique et artistique et lui vaut d'être une des danseuses les plus célèbres du ballet argentin. En 1982, elle crée sa version de l'intégrale de la *Belle au Bois Dormant d'après M. *Petipa pour le Ballet du Teatro Colón.

AF