Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
M

Bohuslav MARTINŮ (1890-1959). (suite)

Durant ses années difficiles à Paris, il compose quelques ballets qui ne seront jamais montés, dont On tourne! (1927), où il tente d'incorporer des techniques cinématographiques dans une écriture musicale dramatique. Spalicek (Joseph Jencik, 1933 ; Nina Jirsikova, 1949) s'inspire de contes de fées et de comptines. L'Étrangleur , qui confronte la danse au langage parlé, est une des premières chorégraphies d'E. *Hawkins (1948). C'est pourtant sa musique de concert qui a le plus d'écho dans le monde de la danse : le Mémorial de Lidice, commémoration des massacres nazis dans un village tchèque, est devenu l'Écho de trompettes (A. *Tudor, 1967). K. *MacMillan utilise les Fantaisies symphoniques dans l'acte III d'Anastasia (1971), alors qu'il inspire à P. *Taylor une monumentale fresque des phénomènes historiques et naturels américains (American Genesis, 1974).

BT

Graziella MARTÍNEZ (née en1938).

Danseuse et chorégraphe argentine.

Elle étudie la danse et la peinture, puis commence à chorégraphier. En 1963, elle s'installe à Paris, danse au Théâtre d'Essai de la danse. Sainte Geneviève dans la baignoire, créé en 1967 à la Biennale de Paris avec la collaboration de Martine Barrat, relève de l'avant-garde (fauteuils gonflables jetés dans la salle, effets spéciaux de Mark Boyle, mus. Soft Machine). Après un Sainte Geneviève dans le toboggan tout autant psychédélique, vient la série des *Giselle dont la première a lieu dans la piscine (vidée) du Centre américain à Paris. Ce sera ensuite Floating Bird, voyage fantastique ; puis le départ pour Amsterdam où elle crée un collectif de travail (1973-1979) qui produit le délirant White Dreams. De retour à Paris, elle commence un travail solitaire sur la notion de cercle (Silence, 1980). Après Ophelia et À la Folie (1985), elle regagne Buenos Aires, y ouvre un lieu de travail (1988) et prépare un spectacle sur Andy Warhol. Personnalité attachante dans sa démesure, dans son onirisme proche de la magie, entourée de peintres (Antonio Segui, Samuel Buri) et de gens de théâtre, elle a collaboré avec Jérôme Savary, Jorge Lavelli, Alexandre Jodorowsky.

LB

José MARTINEZ (né en 1969).

Danseur français.

Formé à l'École de R. *Hightower, premier prix à *Lausanne en 1987 et médaille d'or à *Varna en 1992, il est engagé à l'Opéra de *Paris en 1988 et nommé *étoile en 1997. Longiligne, précis, doté d'une forte personnalité, il est un prince idéal (le *Lac des cygnes, la *Bayadère) et marque de son sceau certains des rôles qu'il reprend (le *Tricorne, L. *Massine ; *Don Quichotte, R. *Noureev ; *Giselle, M. *Ek ; Variations d'Ulysse, J. C. *Galotta).

SJM

Lida Martinoli (1912-1992).

Danseuse et pédagogue argentine.

Elle est formée à l'École de danse de la *Scala sous la direction d'E. *Cecchetti. Son style technique et artistique reste associé au ballo grande italien de L. *Manzotti et ses continuateurs, dont elle danse l'œuvre en Italie. Intégrée au *Teatro Colón en 1932, elle y devient une figure de premier plan. Interprète adulée, elle danse le Baiser de la fée de B. *Nijinska, les *Sylphides avec S. *Lifar, mais on la remarque aussi dans les ballets de M. *Wallmann, ou encore dans *Casse-Noisette, la Boîte à joujoux et Gli Ucelli (B. *Romanov), et crée également ses propres chorégraphies. Elle effectue différentes tournées en Europe et aux États-Unis. Elle se consacre ensuite à l'enseignement, formant une génération de danseurs argentins.

AF

Peter MARTINS (né en 1946).

Danseur, chorégraphe et directeur artistique danois.

Né à Copenhague, il se forme à l'École du *Ballet royal danois auprès de S. *Williams et V. *Volkova, intègre la compagnie en 1965 et devient danseur principal en 1967. Invité la même année à interpréter le rôle titre d'*Apollon musagète de G. *Balanchine lors du passage du *NYCB au Festival d'Édimbourg, il se produit pendant trois ans en artiste invité avec cette compagnie avant d'y entrer comme danseur principal en 1970. Dès lors toute sa carrière se déroule au NYCB : danseur jusqu'en 1984, il partage avec Balanchine, J. *Robbins et J. *Taras, la fonction de maître de ballet dès 1981, puis avec Robbins celle de maître de ballet principal (1983-1989) avant de prendre seul la direction de la compagnie en 1990.

Sa grande précision technique, sa musicalité, son style élégant et sa beauté frappante en font l'un des danseurs majeurs de sa génération, et le couple qu'il forme sur scène avec la ballerine S. *Farrell est considéré comme l'un des plus remarquables. Martins maîtrise un vaste répertoire d'œuvres de Balanchine, qui crée de nombreux rôle pour lui notamment dans Duo Concertante (1972), Tzigane (1975), Chaconne (1976), Vienna Waltzes (1977), Davidsbundlertänze (1980), de même que J. *Robbins (*In the Night, 1970 ; The Goldberg Variations, 1971 ; In G Major, 1975 ; Verdi Variations, 1979). C'est en 1977 qu'il signe sa première création, Calcium Light Night (mus. C. *Ives), suivies de plus de soixante autres - principalement pour le NYCB - allant de pas-de-deux à des pièces d'ensemble, sur des partitions de compositeurs aussi divers que P. *Tchaikovski et I. *Stravinski, G. *Gershwin et Michael Torke. Attentif aux possibilités d'enrichir le répertoire de la compagnie, il prolonge également la tradition du NYCB de programmes complets de nouveaux ballets notamment lors de l'American Music Festival (1988) et, tous les deux ans depuis 1992, dans le cadre du Diamond Project.

RS

Pietro Martire (XVIe s.).

Maître à danser italien.

Originaire de Milan, il s'installe à Rome au service du pape Paul III Farnèse (1534-1549), qui lui offre des traitements généreux honorant le « créateur des belles inventions des *balletti et des gaillardes ». C. *Negri le compte parmi les maîtres les plus célèbres de son époque et *Alessandri le cite aussi comme « maître du danser à Rome ».

MN

Anna Mascolo (née en 1930).

Danseuse, pédagogue et chorégraphe portugaise née en Italie.

Prix du Conservatoire de Lisbonne, élève de B. *Nijinska, N. *Preobrajenska, L. *Egorova. Elle danse dans le premier groupe classique portugais puis chez le marquis de *Cuevas (1953-1954). En 1958, elle ouvre son école où se formeront notamment J. *Salavisa, V. *Mantero. Elle contribue à l'introduction de l'étude de la danse à l'université. Elle a reçu le diplôme d'excellence du professorat et le prix Vignaledanza 1997.

SJM