Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
R

Christiane DE ROUGEMONT (née en1942).

Danseuse et chorégraphe française.

Elle étudie la danse à Lyon avec Line Trillat et à Paris avec K. *Waehner et Lilian Arlen. Danseuse aux Ballets Modernes de Paris et aux Ballets contemporains de K. Waehner, elle part en 1964 pour New York comme élève et assistante de K. *Dunham. De retour à Paris, elle fonde en 1972 Free Dance Song réunissant musiciens, comédiens et danseurs ; puis ouvre un centre de danse afro-américaine et contemporaine. Une tournée au Niger et en Afrique Centrale (le Fleuve, 1974) avec E. *Wolliaston et H. *Yano renforce son orientation vers la danse " primitive " apprise chez Dunham, élément fondateur de son travail au même titre que l'improvisation et le free jazz. Ses créations, généreuses dans leur démarche (Prière sauvage, 1978 ; Et pourquoi faudrait-il renoncer à la terre, 1980), ont une grande force vitale, de même que l'enseignement qu'elle continue à dispenser.

LB

Quentin ROUILLIER (né en 1949).

Danseur et chorégraphe français.

De formation classique, il danse d'abord dans des compagnies de ballet. Engagé par le *Ballet théâtre contemporain (1968-1971), il y aborde la danse contemporaine puis entre au Théâtre du Silence avant de rejoindre, en 1975, le *GRTOP. En 1977, il crée la compagnie Mœbius Danse qui devient *CCN de Caen en 1984. Nommé inspecteur de la danse au ministère de la Culture en 1988, il dirige, à partir de 1989, le département danse du *CNSMD de Paris.

Privilégiant l'abstraction du mouvement et le rapport à l'espace, ses créations évoquent des images de fonds marins ou de désert lunaire (Horizon, 1977), de planètes de sable (le remarquable Dune, 1980, d'après le roman de Frank Herbert). Il s'intéresse aussi aux gens du voyage, aux climats, aux saisons (H, 1983) dans une créativité qui fait appel à la multiplicité des sens avec la collaboration de plasticiens (Paul Rouillier, XXXX Taulelle, XXXX Tuan), d'éclairagistes poètes (J. *Davis, Peter Vos) et de musiciens (Robert Wood, Jean Schwartz, Philippe Cauvin).

LB

ROUSANNEMadame, [SARKISSIAN Rousanne, dite ] (1894-1958).

Pédagogue française d'origine arménienne.

Née à Bakou, elle étudie à Moscou avec I. *Clustine, et avec A. *Volinine à Paris où elle s'intalle en 1920. Elle ouvre sa propre école en 1928 et devient un des plus célèbres professeurs russes de Paris, comptant parmi ses élèves L. *Darsonval, Y. *Chauviré, V. *Verdy, Y. *Brieux, S. *Peretti, R. *Petit, M. *Béjart, A. *Kalioujny, P. *Van Dijk, J. *Babilée, Y. *Algaroff.

GP

Albert ROUSSEL (1869-1937).

Compositeur français.

Tout d'abord officier de marine, avant de se consacrer entièrement à la musique à partir de 1894, il étudie avec Vincent d'Indy. Professeur à la Schola Cantorum de Paris entre 1902 et 1914, il a pour élève É. *Satie, E. *Varèse et B. *Martinů. Son écriture orchestrale raffinée intègre des éléments tirés de la musique orientale comme dans l'*opéra-ballet Padmâvati (1923, L. *Staats ; 1948, R. *Quinault ; 1952, B. *Gallizia ; 1971, A. *Milloss). Sa notoriété doit beaucoup à ses ballets, notamment au *Festin de l'araignée (1913) commande de J. *Rouché alors directeur du théâtre des Arts. Suivent Bacchus et *Ariane créé à l'Opéra de *Paris par S. *Lifar en 1931 et enfin un ballet consacré à Énée proche de l'oratorio : Aeneas (1935, J. Westerings ; 1937, Milloss ; 1938, Lifar).

NC

Sur la musique de Roussel. B. *Nijinska (la Naissance de la Lyre, 1925) ; P. *Darrell (Francesca, 1969) ; E. *Feld (Impromptu, 1976).

Joëlle ROUSTAN (née en 1930).

Scénographe et costumière française.

Elle collabore aux créations de M. *Béjart des années 1960 à la fin des années 1970, le plus souvent en association avec R. *Bernard, développant, en symbiose avec celui-ci, une conception illustrative de la scénographie. Dans *Messe pour le temps présent (1964), elle accompagne ainsi la vision caricaturale des méfaits de l'information que propose Béjart dans la séquence « le Monde » en couvrant le plateau de journaux froissés au milieu desquels évoluent les danseurs en jeans. Pour les Fleurs du mal (1972), elle accompagne la fascination de Béjart pour Baudelaire par une efficace stylisation de l'art psychédélique. Elle participe notamment à *Noces (1962), la Reine verte (1962), l'*Oiseau de feu (1971), *Nijinski, clown de Dieu (1971), l'Ange Heurtebise (1972), *Golestan, le jardin des roses (1973), *Molière imaginaire (1976), *Petrouchka (1977).

CD

Farouk ROUZIMATOV (né en 1963) .

Danseur russe.

Formé à l'École de danse du *Kirov, engagé dans le ballet en 1981, il y danse les grands classiques (*Giselle, le *Corsaire, *Don Quichotte) ainsi que les œuvres de M. *Béjart (*Héliogabale) et August *Bournonville (la *Sylphide), G. *Balanchine (*Thème et Variations), lorsque la compagnie élargit son répertoire. Brillantes, sauvages, lyriques, ses interprétations ont une fougue originale.

SJM

Pierre Charles ROY (1683-1764).

Poète dramatique et lyrique français.

Lauréat des prix de poésie à l'Académie française et aux Jeux floraux, auteur de nombreuses épigrammes, parfois féroces, qui lui valent notamment l'hostilité de J.-Ph. *Rameau, il écrit principalement pour le théâtre lyrique, notamment des *tragédies lyriques, dont Philomèle (1705, mus. Pierre Roy de La Coste ; Hippodamie, 1708, mus. A. *Campra ; Callirhoé, 1712, mus. André Cardinal Destouches ; Ariane, 1717, avec Lagrange-Chancel, mus. J.-J. *Mouret ; Sémiramis, 1718, mus. Destouches) et des *opéras-ballets, entre autres les Éléments (1725, avec Lalande, mus. Destouches), le Ballet des Sens (1732, mus. Mouret) et le Ballet de la Paix (1738, mus. J. F. *Rebel et François Francœur).

CK

Royal Ballet.

Compagnie britannique basée à Londres, fondée en 1928 par N. de Valois.

La compagnie se constitue à partir d'un groupe de danseurs issus de l'Academy of Choregraphic Art de N. de *Valois, qui se produisent dans des pièces et des opéras à l'Old Vic Theatre de Londres à l'initiative de Lilian Baylis, alors directrice de ce théâtre ; le 13 décembre 1928, le programme comprend les *Petits Riens de De Valois. Lors de la réouverture du *Sadler's Wells Theatre, le 6 janvier 1931, elle devient le Vic-Wells Ballet, donnant en mai de la même année une soirée de ballet à l'Old Vic Theatre (dir. mus. C. *Lambert ). Peu après, A. *Markova, A. *Dolin, L. *Lopoukhova, S. *Idzikowski sont engagés et F. *Ashton crée une première œuvre pour la compagnie (Regatta, 1931), avant de la rejoindre en 1935 en tant que danseur-chorégraphe : c'est avec cette équipe que N. *Sergueïev monte ses productions : *Casse-Noisette, le *Lac des cygnes et *Coppélia. Dès 1935, la compagnie dispose de ses propres têtes d'affiche : Pearl Argyle, M. *Fonteyn, Mary Honer, P. *May, June Brae, H. *Turner et R. *Helpmann. De 1939 à 1945, la compagnie (rebaptisée Sadler's Wells Ballet en 1941) alterne séries londoniennes et tournées.