Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
F

Arthur FREED, [GROSSMAN Arthur dit ] (1984-1973). (suite)

PBr

Autres productions de films musicaux. Strike up the Band (1940, réal. Berkeley et Minnelli) ; *Lady be Good (1941) ; For Me and My Gal (1942, réal. Berkeley, chor. xxxx) ; *Cabin in the Sky (1943) ; Meet Me in St. Louis (1944, réal. Minnelli, chor. Walters) ; *Yolanda and the Thief (1945) ; The Harvey Girls (1946, réal. Sidney, chor. *Alton) ; *Ziegfeld Follies (1946) ; *Easter Parade (1948) ; Take me out to the Ball Game (1949, réal. Berkeley, chor. Kelly et Donen) ; *Annie get your Gun (1950) ; The *Belle of New York (1952) ; *It's always Fair Weather (1955) ; *Kismet (1955) ; Invitation to the Dance (1956, réal. et chor. Kelly) ; Silk Stockings (1957, réal. *Mamoulian, chor. E. *Loring) ; Gigi (1958, réal. Minnelli, chor. Walters) ; Bells are ringing (1960, réal. Minnelli, chor. B. *Fosse).
Bibliographie. Hugh Fordin, The World of Entertainment, Doubleday, New York, 1975.

Ezio FRIGERIO (1930).

Scénographe italien.

Formé à la tradition italienne de l'architecture scénographique, il débute au Piccolo Teatro de Milan et entreprend un carrière internationale, signant plus de deux cents scénographies, notamment pour l'opéra. Inspirée par le réalisme poétique, sa recherche se dirige, à la fin des années 1970, vers des composantes plus abstraites (lumière, tactilité de la matière) structurant par des jeux de perspectives l'espace tridimensionnel de la scène. Sa contribution à la scène chorégraphique concerne surtout des ballets du répertoire montés par R. *Petit (Coppélia, 1975 ; Casse-Noisette, 1976 ; la Belle au bois dormant, rep. 1994) et R. *Noureev (Roméo et Juliette, 1977; le Lac des cygnes, rep. 1990 ; la *Bayadère, 1992).

VR

Autre collaborations. Petit (*Nana, 1976) ; Y. *Grigorovitch (Spiaschia kraleva, 1997).

Nicolas FRIZE (né en 1950).

Compositeur français.

Élève de P. *Schaeffer, il se consacre autant à l'instrumental qu'à l'électroacoustique. Passionné par la rencontre entre la musique à d'autres arts, il collabore notamment avec J. *Bouvier et R. *Obadia aussi bien pour la scène (Derrière le mur, 1986 ; les Heures défaites, 1988) que pour leurs *films de danse (la Chambre, 1987 ; l'Étreinte, 1987) ainsi qu'avec S. *Aubin (Orphée mettez-y du vôtre, 1992 ; Dédicaces, 1994).

MJS

Johann F. Frohlich (1806-1860).

Compositeur danois.

Formé à plusieurs instruments, il commence en 1824 une intense tournée comme violoniste. En même temps, il compose plusieurs opéras et *vaudevilles, ainsi que des ballets, tous pour A. *Bournonville, dont les Tyroliens (1835), Waldemar (1835), Fête à Albano (1839) et Rafael (1845). Son style léger et brillant, très apprécié à l'époque, se caractérise par une utilisation massive de motifs du folklore danois et par une instrumentation très soignée.

EQ

Margarita Froman (1890-1970).

Danseuse, chorégraphe et pédagogue russe.

Elle étudie à l'École théâtrale de *Moscou et danse au *Bolchoï de 1909 à 1921 comme soliste, ainsi que dans la compagnie de S. *Diaghilev en 1914, puis dans celle de V. *Nijinski, et aux États-Unis en 1916-1917. Danseuse et chorégraphe en Yougoslavie (Zagreb et Belgrade) à partir de 1921, elle y monte des ballets classiques ainsi que ceux de M. *Fokine et forme de nombreux danseurs, marquant ainsi durablement de son influence le ballet dans ce pays. En 1950, elle s'installe aux États-Unis où elle continue à enseigner.

ESou

Mary FULKERSON (née en 19xx).

Danseuse, chorégraphe, pédagogue et essayiste américaine.

Installée en Europe depuis 1973, responsable du département danse du *Dartington College of the Arts, en Grande-Bretagne (1973-1987), elle fonde en 1989, avec Aat Houghee, une nouvelle école à Arnhem (Pays-Bas), le Centre for New Dance Development. Les techniques et processus de création qu'elle introduit en Europe ont contribué de manière significative au développement de la *nouvelle danse.

JMA

Loïe FULLER, [F. Mary Louise] (1862-1928).

Comédienne, danseuse et chorégraphe américaine.

Originellement comédienne de revue, elle vient « accidentellement » à la danse, en improvisant un état d'hypnose dans la comédie musicale, Quack M. D. Riche de sa brève expérience comme skirt dancer au Gaiety Theatre de Londres, elle se met à explorer les effets produits par la manipulation des draperies sous les projecteurs multicolores et met au point sa *Danse serpentine (1891), immédiatement reprise par une nuée d'imitatrices. L'année suivante, dans l'espoir de rencontrer le succès, elle se rend en Europe et fait ses débuts triomphaux à Paris, où elle va mener l'essentiel de sa carrière. En 1900, dans un petit théâtre qu'elle fait construire pour l'Exposition universelle de Paris, elle présente avec la Japonaise Sada Yakko des danses qui marqueront R. *Saint Denis et I. *Duncan. En 1908, elle fonde une école et forme une compagnie qui se produira jusqu'en 1939.

D'emblée, Fuller séduit la presque totalité du monde littéraire et artistique et finit par s'imposer comme l'égérie de la Belle Époque : les symbolistes célèbrent la réalisation du « spectacle idéal », tandis que l'Art Nouveau intègre à son imaginaire les volutes de cette « flora humanisée ». Elle ne cesse de perfectionner les composantes de ses solos. La « fée Lumière » jongle avec les foyers de projection, invente des dispositifs lumineux qu'elle fait breveter et n'hésite pas à expérimenter les nouveaux matériaux découverts par les sciences physiques (la *Danse du radium, 1906). Ses costumes, animés à l'aide de longs bâtons, gagnent en envergure jusqu'à occulter complètement son corps. Son univers ondoyant, évocateur subtil du règne animal (le *Papillon, 1892) et végétal (Danse du *Lys, 1897), évolue avec le temps vers des métaphores des éléments (la Danse du feu, 1896) et des phénomènes naturels (l'orage dans Salomé, 1895, la mer qui tourne en sang dans la Tragédie de *Salomé, 1907), que le surnaturel vient toujours teinter de fantasmagorie.

En embrassant la nouveauté que constitue la lumière électrique, Fuller devient une des premières artistes à tenter une approche pluridisciplinaire de l'action scénique. Pourtant, elle est une pionnière souvent controversée de la danse moderne, ses spectacles inclassables tenant plus des effets scéniques que du mouvement proprement dit. Son apport principal consiste à réaliser, littéralement, l'interaction entre corps et espace : « Le corps du danseur [...] jette dans l'espace des vibrations », constate-t-elle. En mettant sur scène leur dialogue, rendu visible par la lumière, elle préfigure la notion de *kinésphère dans la théorie de R. *Laban autant que les jeux de métamorphose du corps par les tissus chez A. *Nikolais. La primauté de l'espace, qu'elle entend comme « la première chose à réaliser... », la mène à créer une danse dépourvue de toute finalité narrative, qui vient investir une scène dépouillée et plongée dans le noir, vide dense, et remplie des fantasmes du public. L'art naissant du cinéma, fasciné par les formes cinétiques des voiles qui rendent le tracé de la lumière, tente de capter le « mouvement en acte » des danses fullériennes, malgré les moyens limités de l'époque. Charnière entre deux siècles, l'œuvre de Fuller est, selon le mot de S.*Mallarmé (Crayonné au théâtre), « ivresse d'art et, simultané un accomplissement industriel ».