Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
F

Michel FOKINE (1880-1942). (suite)

Il exprime ses théories chorégraphiques dans le Times (6 juillet 1914) de Londres, et dans Argus (n° 1, 1916) en Russie, et écrit ses mémoires, publiés par son fils à Boston et Toronto en 1961 sous le titre Memoirs of a Ballet Master.

MFB

Autres chorégraphies. Acis et Galatée (1905, mus. Kadletz) ; le Pavillon d'Armide (1909, mus. N. *Tcherepnine) ; Thamar (1912, mus. Mili Balakirev) ; la légende de *Joseph (1914) ; les *Éléments (1937) ; le Soldat russe (1942, mus. S. *Prokofiev).
Bibliographie. C. W. Beaumont, Michel Fokine and His Ballets, 1935, rééd. Dance Books, Londres, 1996.

Norma Fontenla (1930-1971).

Danseuse argentine.

Élève de M. *Borowski, E. *Bulnes, Jorge Tomin et Gloria Kazda, elle se forme à l'École du *Teatro Colón et dans d'autres institutions. Elle rejoint le Teatro Colón où elle est nommée primera bailarina en 1961. Sa technique brillante et son élévation hors pair lui valent un succès triomphal dans *Giselle (Mirtha), le *Combat et *Sebastian de W. *Dollar, ainsi que dans l'*Oiseau de feu de G. *Skibine. Elle crée la version intégrale du *Lac des cygnes de J. *Carter (1963) et interprète *Casse-Noisette avec R. *Noureev. Elle meurt dans un accident d'avion alors qu'elle est au sommet de sa renommée.

AF

dame Margot FONTEYN [ndn. HOOKHAM Peggy] (1919-1991) .

Danseuse britannique.

Formée auprès de Gueorgui Gontcharov à Shanghai, puis de N. *Legat et S. *Astafieva à Londres, elle intègre la *Royal Ballet School en 1934 et interprète la même année un Flocon de neige dans *Casse-Noisette (*Vic-Wells B.). En 1935, elle hérite de cinq rôles de A. *Markova et danse auprès de Pearl Argyle dans le Baiser de la fée, première de ses nombreuses créations pour F. *Ashton dont elle deviendra bientôt la nouvelle muse. *Apparitions (1936) impose le couple qu'elle forme sur scène avec R. *Helpmann, et renforce sa collaboration avec Ashton qui trouve en elle son interprète idéale : il lui confiera le rôle principal dans 23 de ses 25 chorégrahies pour le Vic-Wells *Royal Ballet en 25 ans. En 1936, elle aborde avec *Giselle son premier rôle principal dans une version intégrale d'un ballet du XIXe siècle déployant dans le 1eracte le charme touchant de ses dix-sept ans qui compense une approche hésitante du deuxième acte. Ce n'est qu'après des premières rencontres prudentes avec les intégrales du *Lac des cygnes (1937) et de la *Belle au bois dormant (1939) et une demi-douzaine de créations pour Ashton qu'elle se dévoile soudain dans The Wanderer (1941, Ashton), comme une ballerine sûre d'elle et de sa technique, dominant la scène sans effort, profil typique alors des seules danseuses russes. Sa solidité et la discipline qu'exigent neuf représentations hebdomadaires en pleine guerre lui donnent l'énergie de s'attaquer sans sourciller aux exigences techniques de *Symphonic Variations, adoptant exactement le style serein qui convient. Ses premières associations avec Helpmann et M. *Somes sont suivies d'une coopération peut-être plus prestigieuse mais surtout plus tapageuse avec R. *Noureev, qui draine un nouveau public vers le ballet classique, pas forcément pour les meilleures raisons. Ashton résume ainsi ses qualités rares : « Un beau port de bras, une grande musicalité, des proportions exquises. » Les derniers ballets qu'il crée pour elle, *Ondine (1958) et Marguerite et Armand (1963), exaltent ses qualités comme peu d'autres chorégraphes surent le faire, sauf peut-être R. *Petit avec le rôle superbe qu'il lui compose dans les Demoiselles de la nuit (1948, B. de Paris).

JS, LK

Nikolaï Foregger, [Greifenturn N., dit ] (1892-1939).

Metteur en scène et chorégraphe russe.

Dès 1916, il produit des spectacles dans divers théâtres de variétés et ateliers de Moscou et d'autres villes dans lesquels il utilise beaucoup la danse. Il met au point son propre système d'entraînement des danseurs, le Teafistrenaj (Tea pour théâtre, fis pour culture physique et trenaj pour entraînement) qui n'est pas sans rapport avec la biomécanique de V. *Meyerhold. De 1920 à 1924, il dirige à Moscou son théâtre Mastfor [Atelier-Foregger] où il crée, à partir de 1922, ses Danses des machines devenues célèbres et dans lesquelles les danseurs imitent des mécanismes. Résolument anticonventionnel, il plaide pour des « danses de trottoir » qui prennent en compte l'irruption de l'automobile, la réalité du machinisme, la vitesse de la foule ou la majesté des gratte-ciel. Il compose aussi des danses qui parodient des scènes de ballets classiques (le Cygne noir, la Folie de *Giselle) et des scènes dansantes peignant d'une manière satirique les mœurs des grandes villes. Dans les années 1930, il est metteur en scène et chorégraphe à Kiev où il monte des ballets (le Joueur de football , 1930, mus. Viktor Oranski) et des danses dans les opéras.

ESou

Cia FORNAROLI (1878-1954).

Danseuse italienne.

Élève de C. *Beretta et Achille Coppini à l'École de la *Scala, première danseuse au *Metropolitan de New York (1910-1913), elle mène une brillante carrière internationale (Barcelone, 1914 ; Buenos Aires, 1915 et 1920 ; Madrid, 1916). Prima ballerina dans différents théâtres italiens puis à la Scala (1922-1928), dont elle dirige l'École de danse à la mort d'E. *Cecchetti, elle est écartée de ce poste sous le fascisme en raison de son lien avec Walter Toscanini (le fils du chef d'orchestre Arturo T. isolé par le régime), qu'elle épouse en 1939. Ils émigrent alors aux États-Unis, emportant avec eux une précieuse collection de documents sur la danse italienne entre les années 1400 et 1900, qui sera léguée à la New York Public Library par W. Toscanini à la mort de sa femme. Splendide ballerina di grazia, elle préfère intuitivement l'élégance et l'expressivité de l'école russe aux principes de force et de vitesse typiques de l'école italienne dont elle est issue.

PV

Lutz FÖRSTER (né en 1953).

Danseur et pédagogue allemand.

Il étudie à la L. *Rogge Schule puis à l'École Folkwang d'*Essen. Il danse au FTS *Essen et intègre le Tanztheater de *Wuppertal en 1978. Grâce à une bourse d'études, il se perfectionne à New York. Il danse puis codirige, en 1984, avec C. *Maxwell, la compagnie *Limon, développant les liens artistiques entre les styles Limon et *Jooss-*Leeder. De 1992 à 1998, il est responsable du cursus danse à l'École Folkwang d'Essen dirigée par P. *Bausch, à qui il a donné un morceau d'anthologie avec l'interprétation de The Man I love (Nelken, chor. Bausch, 1982) en langage sourd-muet.

MIB