Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
P

Jacques PATAROZZI (né en 1947). (suite)

IF, PLM

Autres chorégraphies. Oppressions (1972) ; Chacun appelle (1983) ; Seul les autres (1984) ; Mansouet, un homme nu (1986) ; À Mossa, des jours et des nuits (1990) ; Lahire et Judith (1994).

Randi PATTERSON (née en 1948).

Danseuse et chorégraphe norvégienne-danoise.

Formée au Balletinstituttet de Norvège, elle arrive à Copenhague en 1971. L'année suivante, elle forme avec quatre danseuses le premier groupe de danse moderne au Danemark : Living Movement. Elle fonde ensuite, avec A. *Abildgaard et W. *Spears, le Nyt Dansk Danseteater [Nouveau Théâtre de danse danois] qu'elle codirige jusqu'en 1987 et travaille depuis comme chorégraphe indépendante. Auteur de plus de 45 œuvres, elle signe en 1997 des pièces inspirées par la pensée et la philosophie orientales.

EA

Antoine PAUL (1798-1871) .

Danseur français.

Sa carrière commence très tôt à Lyon et Bordeaux avant de prendre toute sa dimension à l'Opéra de *Paris de 1820 à 1831. Il se produit régulièrement à Londres et Naples où *Stendhal l'applaudit. Généreux, il participe avec sa sœur, Mme *Montessu, à toutes le représentations de charité qui se donnent à Paris. Adulé du public, il est surnommé « l'Aérien » en raison de ses extraordinaires qualités techniques ainsi décrites par August *Bournonville : « La supériorité de Paul tient à la légèreté, l'élasticité, la rapidité, le moelleux et la précision. Il sait combiner l'audace et la grâce naturelle. »

SJM

Charles PAULI (mort après 1756) .

Maître à danser français, installé en Allemagne.

Il est l'auteur d'un traité écrit en français, Elemens de la danse (Leipzig, 1756), dans lequel il décrit les danses et les *pas en usage dans les milieux professionnels et amateurs de l'Europe de la première moitié du XVIIIe s. À son exposé, historique et esthétique, s'ajoute un glossaire où sont expliqués de nombreux « termes de la *belle danse ». Intéressant à double titre puisqu'il confirme la suprématie du français dans ce domaine en même temps qu'il offre une image fidèle de la danse à cette époque, cet ouvrage permet de constater la mutation de la belle danse laquelle « considérée comme un exercice du corps », constitue désormais le fondement de l'apprentissage de ce qui deviendra la danse *classique.

ERou

Holger PAULLI (1810-1891).

Chef d'orchestre, violoniste et compositeur danois.

Après ses études de violon, il est l'assistant de son professeur F. T. Wexschall à la tête de l'Orchestre royal de Copenhague avant de lui succéder en 1849. Il dirige ainsi de nombreux ballets et devient le compositeur privilégié d'August *Bournonville, composant des musiques pour plus de dix de ses ballets, dont beaucoup sont encore au répertoire : *Napoli ou le Pêcheur et sa femme (1842, avec E. *Helsted, N. *Gade et H. C. *Lumbye), le *Conservatoire, 1849, avec Lumbye), *Kermesse à Bruges, (1951, avec Lumbye), Zulma ou le palais de cristal (1852, avec Lumbye), Abdallah (1855, avec Lumbye), Fête de fleurs à Genzano (1858, avec Helsted). S'inspirant des pays exotiques qui fournissent souvent le décor des arguments de Bournonville, ses musiques légères et entraînantes évitent le piège du pot-pourri folklorique. De 1863 à 1883, il fait connaître au Danemark les opéras de R. *Wagner, avec Bournonville comme metteur en scène.

BT

Anna Pavlova (1881-1931).

Danseuse et chorégraphe russe.

Formée de 1891 à 1899 à l'École de danse de *Saint-Pétersbourg sous l'autorité d'E. *Vazem, P. *Guerdt et C. *Johansson, elle suit à Milan les cours de C. *Beretta (1903) et travaille en privé avec E. *Cecchetti à partir de 1906 à Saint-Pétersbourg. Engagée au *Mariinski en 1899, elle gravit rapidement les échelons pour devenir prima ballerina en 1906, commençant à se produire à l'étranger avec A. *Bolm (1908). Elle danse dans la compagnie de S. *Diaghilev (1909 et 1911), puis à travers l'Europe (1909-1991) et à New York (1910) avec son partenaire M. *Mordkin. Tout en continuant à paraître sur la scène du Mariinski jusqu'en 1913, elle fonde en 1911 avec V. *Dandré sa propre troupe dont les maîtres de ballet sont Cecchetti puis I. *Clustine. Inlassable missionnaire du ballet classique, elle sillonne avec ses danseurs l'Amérique du nord (1912, 1914-1918, 1920, 1921-1924, 1924-1925) et du sud (1917, 1919, 1925), l'Asie du sud-est (1922-1923), l'Afrique du sud, la Nouvelle-Zélande et l'Australie (1925-1926), l'Égypte et l'Inde (1928-1929) ainsi que l'Europe occidentale jusqu'en 1931. Elle privilégie la Grande-Bretagne où elle a acheté une propriété (Ivy House, à Londres), où elle enseigne à partir de 1912 quand elle n'est pas en tournée.

Excellant aussi bien dans les rôles vifs et humoristiques que dans ceux plus lyriques et dramatiques, elle s'impose d'emblée dans le répertoire de M. *Petipa, campant notamment une poétique Nikia dans la *Bayadère en 1902, une inoubliable *Giselle en 1903 et une piquante Kitri dans *Don Quichotte en 1905. Elle crée le Pavillon d'Armide (1907) et Une nuit d'Égypte (1908) de M. *Fokine. Dans *les Sylphides, celui-ci met en valeur sa grâce éthérée qu'elle sublime, jouant de l'expressivité de son buste et de ses bras, dans le mythique solo : la *Mort du cygne. Mince, souple, le pied admirablement cambré, elle interprète avec sa compagnie des œuvres chorégraphiées par N. *Legat (Night, 1910), Clustine (Gavotte, 1913 ; The Fairy Doll, 1914 ; la *Péri, 1917 ; Russian Dance, 1921) et elle-même (la Rose mourante et le Papillon, 1910 ; Snowflakes, 1911 ; Dragonfly, 1915 ; Californian Poppy, 1916 ; Autumn Leaves, 1919). Elle brille seule ou avec un partenaire (L. *Novikov, A. *Volinine, P. *Vladimirov) dans des ballets courts, sans originalité tant chorégraphiquement que du point de vue musical et scénographique. Mais, vivant intensément l'art auquel elle a dédié sa vie, Pavlova subjugue par son extraordinaire charisme et la vibrante émotion qui transcende sa danse, laissant un souvenir impérissable dans la mémoire de tous ceux qui la voient en scène. Le cinéma muet permet de la retrouver interprétant le rôle de Fenella dans la Muette de Portici (1916) et dans plusieurs de ses solos (filmés en 1924) rassemblés dans The Immortal Swan réalisé en 1956.

NL

Bibliographie. A. H. Franks, Pavlova. A Biography, Londres, 1956, reprint, WWWW XXXX, New York, 1979 ; J. et R. Lazzarini, Pavlova : Repertoire of a Legend, New York, 1980.