Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
G

Louis Moreau Gottschalk (1829-1869).

Compositeur et pianiste américain.

Il étudie la composition à La Nouvelle-Orléans puis à Paris. Pianiste virtuose, il devient vite célèbre en Europe pour ses compositions à caractère exotique, comme Bamboula, intégrant des rythmes traditionnels de la Louisiane. Après 1920, ses nombreuses danses pour piano sont redécouvertes et chorégraphiées : Pasquinade (1923, T. *Shawn), Cakewalk (1951, R. *Boris), Banjo (1953, M. *Cunningham), Picnic Polka (1957, Cunningham), Noah's Minstrels (1973, P. *Taylor) et surtout Tarentella (1964, G. *Balanchine ; 1975, Walter Bourke ; 1983, T. *Bolender).

ATos

Paul GOUBÉ (1912-1979).

Danseur et pédagogue français.

Élève de G.*Ricaux à l'école de danse de l'Opéra de *Paris, il est engagé dans la troupe, devenant *premier danseur en 1933. D'allure noble et très expressif, interprète de S. *Lifar dont il crée plusieurs ballets dont *Oriane et le prince d'Amour (1938), il rejoint en 1942 les Nouveaux Ballets de *Monte Carlo, puis l'Opéra-Comique de *Paris. Il signe des chorégraphies pour la compagnie du marquis de *Cuevas (le Lien, 1952 ; Duo, 1954), fonde les Ballets de la Méditerranée à Nice en 1955 avant d'ouvrir, en 1969, avec son épouse Yvonne Alexander une école salle Playel à Paris, que dirige leur fille Jennifer depuis 1994.

GP

Morton GOULD (1913-1996).

Compositeur américain.

Issu de la *Juilliard School de New York, il entame dès 1934 une carrière à la radio en tant que chef d'orchestre, arrangeur et compositeur. Il écrit aussi pour le spectacle et de nombreuses pièces pour la télévision. Ressource spécifiquement américaine, le jazz est très présent dans ses œuvres (Chorale and Fugue in Jazz, 1936) ainsi que l'emprunt d'airs folkloriques et populaires (Spirituals, 1941 ; American Ballads, 1976). Sa production va des genres populaires aux recherches plus abstraites ; il se distingue par l'originalité de l'orchestration et l'habileté dans l'articulation des formes alliées à un souci constant de clarté.

C'est notamment en tant qu'accompagnateur de cours de danse que le jeune Gould se familiarise avec le ballet. Il écrit deux *comédies musicales pour lesquelles il collabore avec J. *Robbins (Billion Dollar Baby, 1946) et M. *Kidd (Arms and the Girls, 1950). Plusieurs de ses ballets sont chorégraphiés par A. *de Mille (*Fall River Legend, 1948 ; Rib of Eve, 1956 ; The Rehearsal, 1965). En 1983, Gould compose le ballet The Birds of American en collaboration avec G. *Balanchine mais celui-ci meurt avant de le créer. Dans son Concerto pour danseur de tap et orchestre (1952) la rythmique des pieds de Danny Daniels est inhabituellement confrontée à l'orchestre en arrière-plan. D'autres pièces non écrites pour la danse sont chorégraphiées comme American Concertette de 1945 (*Interplay, 1945, Jérome Robbins) et Derivations de 1954 (Clarinade, 1964, George Balanchine ; Jive, 1973, E. *Feld).

MJS

Sur mus. de Gould. W. *Christensen (Parranda, 1947), *Bruhn (Concertette, 1953), *Georgi (Human Variations, 1955), *Staff (Lizzie Borden, 1957 ; Romantic Encounter, 1958), Feld (Half Time, 1978), Robbins (I'm Old- fashioned, 1983).

Charles GOUNOD (1818-1893).

Compositeur français.

Porté au mysticisme, après son prix de Rome, il écrit de la musique sacrée avant de composer pour le théâtre, atteignant la célébrité avec son opéra *Faust (1859). Ses harmonies influenceront G. *Bizet, E. *Chabrier ou Jules Massenet. Si l'on excepte, L. *Fuller (Danse de la religion, 1902), G. *Balanchine (Gounod Symphonie, 1958), F. *Franklin (Hommage au ballet, 1960 ; Fantaisie espagnole, 1962), le rapport des chorégraphes à la musique de Gounod est essentiellement lié à Faust et plus particulièrement à l'épisode des *Nuits de Walpurgis.

NC

STRELNIKOV GOURY, [Goury, dit ] (né en 1952).

Scénographe et costumier français.

Après des études d'architecture à Paris, il s'oriente vers la scénographie, poussé par l'émotion que lui procure une salle de spectacle : le noir, un rond de lumière, un acteur. C'est cette géométrie élémentaire qui fonctionne pour lui comme une révélation, qu'il ne cessera d'explorer par la suite, principalement dans le domaine de la danse, imprimant sa marque sur les univers de H. *Yano, F. *Verret et J. *Nadj, mais aussi de L. *Greene, M. *Tompkins, C. *Diverres, G. *Appaix, ou encore, ponctuellement, du Ballet *Cullberg et du *GRCOP, de S. *Aubin et M. A. *De Mey.

Inventeur et fabriquant d'objets hétéroclites qui prennent vie grâce à l'espace magique de la scène et de ses éphémères habitants, les danseurs, Goury utilise tous les matériaux sans la moindre inhibition : « La beauté m'ennuie », dit-il. Dès sa collaboration avec Yano, alors qu'il élabore les costumes pendant les répétitions tout en s'initiant à la couture, il pose les bases de sa démarche : « Je me mettais dans la peau d'un Japonais fictif, je travaillais dans des formes pures, des lignes sobres, les costumes étaient froissés, plissés, mousseux, la quantité de tissu généreuse. » De 1980 à 1989, il fournit à Verret des objets autonomes, certains pliables ou démontables, qui fragmentent l'espace et deviennent dans les mains des danseurs les bagages du temps. Chez Nadj, à partir de 1987, aux objets s'ajoutent des structures : portes, fenêtres, panneaux coulissants, coffres, trappes fonctionnent comme autant de pièges à espace dans un univers en perpétuel glissement. Par ses productions, Goury ne cesse de rappeler que la forme des choses révèle aussi bien l'épaisseur du temps.

CD, PLM

Petr Goussev (1904-1987).

Danseur, chorégraphe et pédagogue russe.

Après des études à l'École de danse de *Petrograd, il rejoint le Théâtre d'opéra et de ballet de cette ville (1922-1935). Excellent partenaire, souvent associé à Olga Moungalova auprès de qui il crée le rôle d'Asak dans la *Fille de glace, il est aussi un excellent mime (le khan Guireï dans la *Fontaine de Bakhtchissaraï). Travaillant ensuite comme pédagogue, considéré comme un expert de l'héritage classique, il est souvent sollicité pour remonter des ballets du XIXe s. à *Leningrad, Moscou (1935-1945), *Novossibirsk, Bakou, ainsi qu'en Chine et en Hongrie. Parmi ses propres chorégraphies se détachent les Sept Belles (1952) du compositeur azerbaïdjanais Kara Karaïev.

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