Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
O

Adél Orosz (née en 1938).

Danseuse hongroise.

Élève de F. *Nádasi, diplômée de l'Institut national de ballet (1954), danseuse soliste à l'Opéra de *Budapest en 1957, elle se perfectionne avec N. *Doudinskaïa à Leningrad en 1959. Elle se produit partout dans le monde, principalement avec V. *Róna comme partenaire. Fine et fluide, technicienne élégante, elle se distingue particulièrement dans le rôle-titre de *Giselle (1958, XX *Lavrovski), le rôle de Flavia dans *Spartacus (1968, L. *Seregi), celui de la Princesse dans le *Prince de bois (1970, Seregi). Elle tient également le rôle principal dans le ballet filmé Une fille qui dansait à la vie (1964, réal. Tamás Banovich). Elle quitte la scène en 1984.

GD

Filmographie. Orosz Adél - Róna Viktor portré (1967, réal. Ádám Horváth).

Carlos Orta (né en 1947).

Danseur et chorégraphe vénézuélien.

Il se forme en Allemagne où il débute comme danseur au Folkwang Ballet d'*Essen puis au Tanztheater de *Wuppertal de 1970 à 1975, notamment. En 1979, il rejoint la compagnie José *Limon. Auteur de chorégraphies pour diverses grandes compagnies (New York, Allemagne, Venezuela), il crée en 1982, à Caracas, la Fondation Coreoarte qui a pour but la promotion des échanges artistiques. Membre du comité de danse ITI-UNESCO, son action lui vaut de nombreux prix et distinctions dans son pays.

CU

Alla Ossipenko (née en 1932).

Danseuse et chorégraphe russe.

Élève de A. *Vaganova à l'École de danse de *Leningrad, elle est première danseuse au *Kirov de 1950 à 1971. Son dramatisme poignant imprègne aussi bien ses interprétations du répertoire que les rôles qu'elle crée tels la Maîtresse de la montagne (la *Fleur de Pierre, 1957), la Bien-aimée (le Rivage de l'espoir, 1959, I. *Belski). Dans les années 1970, elle danse dans les *miniatures de L. *Yakobson et les ballets de B. *Eifman (l'Idiot, À deux voix). À partir de 1988, elle enseigne notamment en Italie.

ESou

Paulina Ossona (née en 1922).

Danseuse, chorégraphe et pédagogue argentine.

Diplômée du Conservatorio Nacional de Musica y Arte Escénico, pionnière de la danse moderne en Argentine, elle réalise une importante carrière soliste dans son pays et en Europe. Fondatrice d'un ensemble de danse dont sortiront d'excellents danseurs, chorégraphes et pédagogues, elle crée des chorégraphies pour de nombreuses compagnies (Teatro Argentino de La Plata, Ballet del *Teatro Colón, Danzas Venezuela, etc.). En 1952, elle introduit les cours de danse *moderne, composition et production de spectacles au sein de l'Escuela Nacional de Danzas. Elle donne des cours de danse moderne au Venezuela, au Costa Rica et au Brésil, enseignant aussi la composition chorégraphique salle Pleyel à Paris. Écrivain et critique de danse dès 1961, elle a reçu de nombreux prix : Alicia Moreau de Justo, Conseil argentin de la danse (UNESCO), Premio Pioneiro (Brésil), entre autres. Elle est membre titulaire de l'Académie argentine de musique et de danse.

SK

Chorégraphies. Germinación (1985, mus. Tirso de Ola Zabal) ; Diálogo de Antigona e Ismena (1980, mus. *Chávez) ; Hálito (1980, mus. *Villa-Lobos).
Bibliographie. P. Ossona, Educación por la danza, Pandos, lieu ? ? ? ?, 1976 ; Danza Moderna, la Conquista técnica, Hachette, 1981). El Lenguage del cuerpo, Hachette, 1985 ; Bailamos ? Bailemos !, Tkné, lieu ? ? ? ?, 1995).

Décio OTERO (né en date).

Danseur, chorégraphe et pédagogue brésilien.

Originaire d'Uba au sud-ouest du Brésil (Minas Gerais), il débute là sa carrière d'interprète. Comme M. *Gidali, il rejoint le corps de Ballet du Théâtre municipal de Rio de Janeiro où il travaille entre autres avec Tatiana Leskova et Eugenia Feodorova. En 1959, il reçoit le titre de meilleur danseur pour son interprétation du *pas de deux du Cygne noir dans le *Lac des cygnes. Il poursuit sa carrière de danseur dans une longue tournée de *Giselle (avec M. *Fonteyn et M. *Somes) avant de travailler pour le Ballet du Grand Théâtre de *Genève. En 1966, il rejoint le Ballet de l'Opéra de *Cologne, puis est engagé au Ballet de l'Opéra de *Francfort. Dans cette ville, il danse aussi plusieurs pièces contemporaines avec le Frankfurt Kleine Haus. De retour au Brésil en 1970, il fonde le *Ballet Stagium avec Gidali.

OMB

Galina Oulanova (1909 [1910]-1998).

Danseuse russe.

Après avoir étudié à l'École du ballet de *Leningrad avec sa mère Maria Romanova, puis avec A. *Vaganova, elle entre en 1928 au Théâtre d'opéra et de ballet de Leningrad où elle danse les rôles lyriques dans des ballets traditionnels (le *Lac des cygnes, *Giselle, les *Sylphides, etc.). En même temps, tenant compte du type féminin qu'elle incarne, de son tempérament et des idées qu'elle défend sur scène, c'est à son intention que les chorégraphes créent les plus célèbres ballets dramatiques de l'époque (la *Fontaine de Bakhtchissaraï, 1934, R. *Zakharov ; Roméo et Juliette, 1940, L. *Lavrovski ; etc.). Étoile du *Bolchoï de 1944 à 1960, elle y devient ensuite répétitrice.

Sa danse n'est jamais spectaculaire. Sa technique, quoique parfaite, n'a pas pour but la virtuosité, mais de faire comprendre aux spectateurs les mouvements d'âme et les pensées des héroïnes qu'elle incarne : Maria (la Fontaine de Bakhtchissaraï) puise ses forces dans la fidélité à son fiancé mort, Juliette (Roméo et Juliette) lutte pour son amour avec douce fermeté, Paracha (le Cavalier de bronze, 1949, Zakharov) incarne la modestie et la chasteté et sa Cendrillon (1945, Zakharov) triomphe par sa persévérance. Oulanova exprime par son jeu et sa danse la dignité humaine, la sincérité de ses émotions et surtout la volonté de résistance et le courage dans l'adversité, autant de qualités particulièrement importantes durant les années 1930-1940 où la Russie subit un régime totalitaire puis les affres de la guerre. Elle les met aussi au service de la Komsomolka, jeune fille des jeunesses communistes (l'*Âge d'or, 1930), de Mireille de Poitiers(*Flammes de Paris, 1932), Coralie (Illusions perdues, 1936, Zakharov), Katia (le Conte de la *fleur de pierre, 1954, Lavrovski) et reste une interprète remarquée de la *Mort du cygne.

ESou

Bibliographie. V. Goloubov, Tanets Galiny Oulanovoï [la Danse de Galina Oulanova], Leningrad, 1948 ; B. Lvov-Anokhin, Galina Oulanova, Moscou, 1970 ; V. Bogdanov-Beresovski, Galina Sergueevna Oulanova, Moscou, 1961 ; A. Kahn, Days with Ulanova, New York et Londres, 1962.