Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
T

Paul TAYLOR (né en 1930). (suite)

GV, IG

Autres chorégraphies. Private Domain (1969) ; le Sacre du Printemps ou la Répétition (1980) ; A Field of Grass (1993).
Bibliographie. P. Taylor, Private Domain, ÉDITEUR, VILLE, 1987.

Ghedalia TAZARTES (né en 1947).

Compositeur et chanteur français.

Il découvre la musique d'abord auprès de sa mère, chanteuse de jazz et de variétés, puis aborde le travail de la voix à l'épreuve, expérience qu'il qualifie de mystique. Ce n'est qu'en 1974 cependant que la musique devient son activité principale : il découvre alors dans le théâtre son lieu de travail, et dans la bande magnétique son instrument. Mêlant la voix à l'électronique, le folklore mondial à J.-S. *Bach, il crée un style très personnel qui séduit tout particulièrement F. *Verret (*Tabula rasa, 1980 ; Une éclipse totale du Soleil, 1983 ; Illusions comiques, 1985 ; Docteur Faustus, 1990) mais aussi C. *Gérard (Déposition, 1979 ; Sous la terre l'amandier, 1980), le duo M. *Monnier-Alain Rigout (Cru, 1985), M. *Tompkins (Nouvelles, 1988).

BT

Vakhtang Tchaboukiani (1910-1992).

Danseur, chorégraphe et pédagogue géorgien.

Il se forme à Tiflis (Géorgie) puis à l'École de danse de Leningrad (1926-1929) où il étudie avec V. *Ponomariov et Alexandre Chiriaïev. Danseur au Théâtre d'opéra et de ballet de *Leningrad (devenu le *Kirov en 1935) de 1929 à 1941, il se révèle un grand virtuose excellant dans le style *héroïque. Il est distribué dans tous les grands classiques (la *Bayadère, *Don Quichotte, le *Corsaire , etc.) où il introduit souvent de nouvelles variations virtuoses, ainsi que dans *Flammes de Paris (1932), Tarass Boulba (1936, chor. F. *Lopoukhov) et ses propres chorégraphies : le Cœur des montagnes (1938, mus. Andreï Balanchivadze) et Laurencia (1939, d'après Fuente Ovejuna de Lope de Vega, mus. Alexandre Krein). De 1941 à 1973, il dirige le ballet du Théâtre de l'opéra et du ballet de Tbilissi (ex-Tiflis) où il compose plusieurs ballets sur des sujets géorgiens (Sinatle, 1947, mus. Grigori Kiladze ; Gorda, 1949, mus. David Toradze) ainsi qu'un *Othello (1957), dont il réalise une version filmée sous le titre le Maure de Venise (1961).

ESou

Autres chorégraphies. Danse du feu (1929, mus. A. *Rubinstein) ; Metsetchabouki ou le Fils du soleil (1936) ; Pour la paix! (1953, mus. Toradze); le Démon (1961, mus. Soulkhan Tzintzadze); *Hamlet (1971, mus. M. Mourvanidze); Appassionata (1980, mus. L. van *Beethoven).
Bibliographie. V. Krassovskaïa, V. Tchaboukiani, 2eéd., Leningrad-Moscou, 1960.

Piotr Ilitch TCHAÏKOVSKI (1840-1893).

Compositeur russe.

Familiarisé au piano par sa mère qui en joue en amateur, il commence des études de droit qu'il abandonne bientôt pour entrer au Conservatoire de Saint-Pétersbourg (1863) où il étudie la composition avec A. *Rubinstein. En 1865, il est professeur à la Société musicale russe de Moscou où il a obtenu une chaire d'harmonie grâce à N. *Rubinstein. Là, il se rapproche un temps du groupe des Cinq dont il s'éloigne cependant à cause des différences de vues qui les opposent. Au sentiment de nationalisme qui caractérise le groupe, il oppose un cosmopolitisme qui unit des éléments nationaux et étrangers (allemand, français, italiens). À Partir de 1877, il entretient une importante relation épistolaire avec Nadejda von Meck qui devient son mécène jusqu'en 1890. Dégagé des soucis matériels grâce à ce soutien financier et à la pension à vie qu'il reçoit d'Alexandre III à partir de 1888, il écrit alors ses œuvres les plus célèbres.

Premier compositeur russe à donner au ballet sa pleine dimension orchestrale, il affirme préférer la *Sylvia de L. *Delibes à toute la Tétralogie wagnérienne. En 1877, il répond avec enthousiasme à une première commande (*le Lac des cygnes, W. *Reisinger), malgré les conseils de N. *Rimski-Korsakov qui la pense " indigne de son talent ". L'œuvre déconcerte par sa nouveauté autant les musiciens que les danseurs qui la jugent bruyante et " indansable " et ne révélera toute sa dimension qu'après la mort de Tchaïkovski avec la reprise de M. *Petipa en 1895 qui introduit alors diverses pièces de piano du compositeur, arrangées par C. *Pugni. Lorsque Petipa lui demande d'écrire *la Belle au bois dormant (1890), il s'enthousiasme : " Je ne pouvais pas mieux vouloir que d'écrire de la musique sur ce thème. " Le ballet remporte un très grand succès auprès du public - mais pas de la critique. *Casse-Noisette (1892) lui en coûte plus à écrire mais triomphe également. Au cours de leur collaboration souvent conflictuelle, Tchaïkovski, bien que souffrant des contraintes que lui impose Petipa - contraintes qui vont jusqu'à la définition par le chorégraphe du contenu de chaque mesure - parvient à élever le ballet au niveau d'une œuvre de grande valeur en tant que composition symphonique autonome.

La place de la musique de Tchaïkovski dans l'histoire de la danse dépasse toutefois largement ces trois ballets devenus des classiques majeurs du répertoire. Nombre de ses autres œuvres vont en effet s'inscrire aux programmes des chorégraphes du xxe siécle. Dès 1908, M. *Fokine s'appuie sur un cycle de pièces pour piano pour monter les *Saisons. C'est aussi lui qui le premier chorégraphie en 1915 l'" ouverture-fantaisie " Francesca da Rimini (1937, D. *Lichine ; 1950, Tchitchinadze ; 1961, W. *Dollar ; 1958, S. *Lifar ; 1966, M. *Pistoni ; 1986, J. *Taras). D'autres œuvres à caractère théâtral seront ensuite explorées comme *Roméo et Juliette mais aussi *Hamlet (1942, J. R. *Helpmann ; 1969, N. *Dolgouchine), l'opéra la Dame de pique dont Lifar (1960) puis R. *Petit (1969) tirent un ballet du même titre, J. *Cranko faisant de même avec Eugène Onéguine pour son *Oneguin (1965). Les symphonies de Tchaïkovski feront aussi l'objet de l'attention des chorégraphes : la Ire (The Snow Maiden, 1961, V. *Bourmeister, 1eret 2nd mvts ; 1981, P. *Martins), la Ire et la IIIe (*Anastasia, 1971, K. *Macmillan, acte II), la cinquième (les *présages, 1933, L. *Massine), la VIe dite " Pathétique " (l'Amour et son destin, 1957, Lifar et D. *Parlic ; V. *Nijinsky, clown de Dieu, 1971, en partie) ainsi que la symphonie Manfred (1979, R. *Noureev). La suite pour orchestre Mozartiana (1933, G. *Balanchine ; 1939, E. *Borovansky ; 1970, N. Dolgouchine ; 1972, W. *Christensen ; 1973, R. *Hynd) et le Capriccio italien (1943, Borovanski ; 1954, Béjart ; 1981, P. *Martins) sont aussi souvent choisis. De tous les chorégraphes, c'est assurément Balanchine qui entretient la plus grande affinité avec la musique de Tchaikovski - *Sérénade (1934), *Thème et Variations (1947), Allegro brillante (1956), Méditations (1963), *Jewells (1967, pour "Diamonds"), entre autres -, affinité dont témoigne le festival Tchaïkovski qu'il organise avec le *NYCB en 1981.