Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
A

Birgit ÅKESSON (née en 1908). (suite)

BH

Autres chorégraphies. Sisyfos (1957, mus. Blomdahl) ; Minotauros (1958, mus. Blomdahl) ; Rites (1960, mus. I. Lidholm) ; Play for Eight (1962, I. Lidholm).

ALAIN [CHARTIER Émile, dit] (1858-1951).

Philosophe et écrivain français.

Il est l'auteur du Système des beaux-arts (1920), ouvrage dont le livre II est presque entièrement consacré à la danse, qu'il place parmi les " premiers " arts, c'est-à-dire ceux qui " disposent le corps humain selon l'aisance et la puissance ". Il rattache à la danse des arts subordonnés comme la politesse, l'acrobatie, l'escrime, l'équitation " et en général tous les arts qui délivrent de la timidité, de la peur, du vertige et de la honte ". Le principe de ces " arts du geste " ou " mimiques " est double : d'abord ils donnent aux autres arts leur caractère libérateur des passions, ensuite ils supposent non seulement le plaisir du spectateur, mais celui de l'agent, ce qui fait d'eux " le modèle achevé de tous les sentiments esthétiques " (Système, I, 10).

CK

Isaac ALBÉNIZ (1860-1909).

Compositeur et pianiste espagnol.

Auteur de la renaissance de la musique espagnole, il commence très jeune une carrière de concertiste qui le conduit aux États-Unis et en Amérique latine. En 1893, il s'installe à Paris. Sa production, surtout pianistique, conjugue éléments folkloriques espagnols et influences impressionnistes. Certaines de ses partitions, différemment orchestrées, ont été dansées par la *Argentina ou P. *López, mais aussi chorégraphiées par M. *Fokine (Sevillana, 1906), J. *Börlin (Iberia, 1920), A. *Dolin (Danse espagnole, 1927), R. *Page (Incantation, 1930), V. *Bourmeister (le Lanceur de grenades, 1939), L. *Yakobson (Dance espagnole, 1940) ou E. *Borovanski (l'Amour ridicule, 1940).

ESpe

Jacques ALBERCA (né en 1942).

Danseur, chorégraphe et pédagogue français.

Il étudie les techniques *classique et *jazz avec Gilka Beclu Geoffray, S. *Peretti, G. *Robinson et Barbara Pearce puis débute simultanément une carrière d'interprète, de chorégraphe et d'enseignant. À partir de 1970, il chorégraphie des spectacles musicaux, travaille pour la télévision, crée des ballets pour sa compagnie Electric Zinc (l'Aigle, 1976 ; Première Insomnie, 1978 ; Aiguillage, 1984) et joue un rôle important dans l'enseignement de la danse jazz en France.

ESe

Joseph ALBERS (1888-1976).

Peintre et pédagogue américain d'origine allemande.

Il émigre aux États-Unis après la fermeture du *Bauhaus et poursuit son enseignement au *Black Mountain College (1933-1949) et à Yale (1950-1960). Il introduit l'idée de l'intercomplémentarité des arts, une pratique corporelle héritée d'O. *Schlemmer et une recherche sur l'interaction des formes et des couleurs ainsi que sur la distinction entre effets physiques et psychiques de la matière. Sa série Hommage au carré (commencée en 1949) influence directement les artistes cinétiques par son étude des lois de la perception optique, et son œuvre entière, le champ du colorisme.

ALu

ALBERT [DESCOMBE François, dit] (1877-1865).

Danseur et *maître de ballet français.

Son père, capitaine de cavalerie, lui fait prendre des cours de danse dès ses dix ans. En 1803, il débute au théâtre de la Gaîté. Guidé par J.-F. *Coulon et Auguste *Vestris, il est ensuite engagé à l'Opéra de *Paris de 1808 à 1831. Parallèlement à sa carrière d'interprète, il est maître de ballet. Écarté par les chorégraphes en place à Paris, surtout par P. *Gardel, il a peu l'occasion d'illustrer son talent autrement que dans des *pas réglés pour des *divertissements, si bien qu'il se partage entre Paris et Londres où il donne toute sa mesure. En 1831, il semble que, peu habile dans l'art de l'intrigue, il ait été évincé de l'Opéra de Paris au profit de J. *Coralli et surtout de Ph. *Taglioni, comme en témoigne le critique Charles Maurice, qui reproche aux autorités de préférer des Italiens à un talent vraiment français. Il travaille alors à Londres, Naples et Marseille. Il ne revient à l'Opéra que durant la saison 1842-1843. Sa fille Éliza fait une belle carrière de soliste.

Il s'impose comme danseur *sérieux et s'illustre dans une multitude de rôles (les *Pages du duc de Vendôme, Alfred le Grand, *Cendrillon, Mars et *Vénus). Partenaire attentif et recherché, il chorégraphie spécialement pour ceux qui débutent avec lui. Interprète noble, gracieux, aux attitudes élégantes, sa renommée s'étend de Naples jusqu'à Londres. Albert est aussi un professeur réputé. Il publie un traité, l'Art de la danse à la ville et à la cour (1834), et invente un système de *notation chorégraphique dont s'inspirera son élève A. *Saint-Léon. Homme cultivé, amateur d'art et collectionneur avisé, il est la référence de son temps en matière de danse *noble : il est le dernier représentant d'une forme de danse issue du XVIIIe siècle. A. *Bournonville écrit de lui : " La perle de la danse, c'est toujours M. Albert qui est seul en possession de cette grâce qui fait l'âme de la danse. "

SJM

Chorégraphies. Le Séducteur du village (1818, *Académie royale de musique) ; *Cendrillon (1823, ARM) ; Daphnis et Céphise (1830, Vienne) ; le Corsaire (1837, Londres) ; la *Jolie Fille de Gand (1842, ARM).

Luigi ALBERTIERI (v. 1860-1930).

Danseur, chorégraphe et pédagogue italien.

Protégé d'E. *Cecchetti, il se produit à côté du maître à Londres en 1885 et en Russie. Il est ensuite le partenaire d'A. *Genée et K. *Lanner à Londres, puis chorégraphe au Covent Garden de 1895 à 1902. Il s'établit alors aux États-Unis et commence à travailler pour le Chicago Opera et le Metropolitan de New York où il fonde sa propre école en 1915. Il publie sa méthode The Art of Terpsichore en 1923.

CC

da Narni Filippo ALESSANDRI (XVIIe s.).

Jurisconsulte et académicien italien.

Il est l'auteur de De choreis, un manuscrit perdu, et du Discorso sopra il ballo (Narni, 1620). Ce manuel sur le cérémonial social du *bal et les principaux thèmes qui y sont liés, puise amplement dans les textes du XVIe siècle. Il fournit un état intéressant des danses du passé et en usage parmi lesquelles nombre de celles décrites par F. *Caroso et C. *Negri, des formes populaires, et d'autres importées d'Espagne.

MN

F. Matthias ALEXANDER (1869-1955).

Éducateur et pédagogue du mouvement.

Né à Wynyard (Tasmanie), il s'installe à Londres en 1904. Se destinant à une carrière théâtrale, il est confronté à des problèmes d'aphonie qu'il résout grâce à ses recherches. Après neuf années d'observation et de travail sur lui-même, il ouvre une école de formation à Londres (1930). Sa technique repose sur plusieurs directives très novatrices pour l'époque : s'adresser à la personne dans son intégralité psychophysique, en développant les perceptions par une concordance entre pensée et mouvement et en insistant sur la responsabilité individuelle dans " l'art et la manière de s'utiliser " ; favoriser une mise en relation dynamique de la tête avec le cou et le dos, appelée " contrôle primaire ", ce qui nécessite d'impliquer la tête dans un mouvement allant vers l'avant et vers le haut au moment de l'action ; utiliser le procédé de l'" inhibition ", qui consiste à arrêter à la source toute réaction liée à de " mauvaises habitudes ". Une leçon Alexander se pratique généralement à deux, dans des situations d'activités quotidiennes, artistiques ou sportives. Le professeur accompagne l'élève par des indications verbales et par un toucher non directif. La technique Alexander, par l'intermédiaire de professeurs certifiés, évolue avec le temps comme le souhaitait son initiateur.