Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
H

David HAYS (né en 1930).

Scénographe américain.

Diplômé de Harvard, il poursuit ses études à Londres, grâce à une bourse Fulbright, puis à la Yale Drama School avant d'obtenir un diplôme de Beaux arts, en 1955, à l'université de Boston. Il signe de nombreuses réalisations pour *Broadway dont No Strings qui lui vaut plusieurs récompenses parmi lesquelles le New York Drama Critics' Award du meilleur scénographe en 1961-1962. Il crée aussi des décors pour le *Metropolitan Opera, le New York City Opera et le Shakespeare Festival. Dès le milieu des années 1950, il commence une collaboration avec G. *Balanchine qui va durer une dizaine d'années. Ses réalisations pour celui-ci se distinguent par leur variété : fond de scène audacieux et émouvant pour Stars and Stripes (1958) ; forêt imaginaire pour le *Songe d'une nuit d'été (1962) ; espace restreint dans le style du nô pour Bugaku (1963), sa scénographie la plus marquante pour le chorégraphe.

MK

Rita HAYWORTH, [CANSINO Margarita Carmen, dite ] (1918-1987).

Danseuse et actrice américaine.

Fille du danseur Eduardo Cansino, elle débute dans des cabarets (Tijuana et Agua Caliente). Sous contrat à la *20th Century Fox à partir de 1935, elle assure des petits rôles de danseuse sous son vrai nom, qu'elle abandonne en 1937. La *Columbia lui donne F. *Astaire pour partenaire dans You'll Never Get rich (1941) et You Were Never Lovelier (1942), la fait danser avec G. *Kelly dans Cover Girl (1944) puis effectuer le légendaire strip-tease de Gilda (1946). Son talent de danseuse est utilisé dans Down to Earth (1947), The Loves of Carmen (1948), Salome (1953) et Miss Sadie Thompson (1953), mais ce n'est que rarement qu'elle trouve des cinéastes de grand talent pour la diriger. Orson Welles, qu'elle épouse en 1943, et qui la dirige dans la Dame de Shanghai sera une exception. *Pal Joey, en 1957, lui donnera une ultime occasion de danser, face à Frank Sinatra.

PBr

Margaret H'Doubler (1889- 1982).

Pédagogue américaine.

Convaincue de la portée éducative, culturelle et sociale de la danse *moderne, elle est une des premières à la promouvoir dans le cursus universitaire d'éducation physique et sportive. Associant à son professorat d'éducation physique des études de philosophie, de chimie et de biologie, elle l'introduit dès 1917 à l'université de Wisconsin - Madison -. Cette démarche la conduit à établir en 1926 un cycle complet d'études de la pédagogie de la danse où les sciences et les arts se nourrissent mutuellement : "Ce dont la danse a principalement besoin est d'artiste scientifique philosophe."

Préconisant l'étude scientifique du mouvement par l'anatomie, la *kinésiologie, elle élabore une série d'exercices favorisant conscience corporelle et coordinations fondamentales. Proche de la danse *libre, elle désire également susciter le développement personnel de chaque étudiant à travers la technique, le rythme, la créativité et fonde le premier groupe de danse d'étudiants "Orchesis" en 1918. Elle invite H. *Kreuzberg ce qui contribue à la propagation de la pensée de R. *Laban dans le milieu universitaire américain. L'enseignement qu'elle dispense jusqu'en 1954, aura un rôle déterminant sur les divers courants de la danse *moderne aux Etats-Unis tant sur le plan de la pédagogie de la danse que sur le plan artistique et influencera directement le *Judson à travers A. *Halprin, son élève en 1938.

ESch

Bibliographie. H'Doubler M., Dance and its place in education, Harcourt, Brace and Company, New York, 1925 ; Dance, a creative Art experience, University of Wisconsin, 1975.

Therese HEBERLE (1805-1840).

Danseuse autrichienne.

Soliste à Vienne dans le ballet d'enfants de F. *Horschelt (1813-1821) puis au Kärntnertor Theater (1821-1824 et 1826), elle est prima ballerina seria à la *Scala (1825-1828 et 1831-1832), au *Teatro Regio de Turin (1825) et au *San Carlo de Naples (1829-1831). En 1832, elle se produit également à Londres. Aussi douée pour la danse que pour la *pantomime, elle peut être considérée comme la danseuse autrichienne la plus talentueuse de la période du ballet romantique.

GOS

Hein HECKROTH (1901-1970).

Peintre, décorateur de théâtre et de film d'origine allemande, naturalisé britannique.

Après des études de peinture, il travaille comme décorateur au théâtre municipal de Münster où il commence sa collaboration avec K. *Jooss. En 1927, il rejoint le théâtre d'Essen et dirige, à partir de 1929, le cours de scénographie de l'École Folkwang à *Essen. En 1933, ses œuvres, dénoncées comme « art dégénéré », sont censurées par les nazis. Il quitte l'Allemagne et trouve asile durant un an à Paris avant de poursuivre sa collaboration avec Jooss à *Dartington Hall jusqu'en 1939. En 1944, il se tourne vers le cinéma à Londres, atteignant bientôt une renommée internationale avec des productions mémorables comme les *Chaussons rouges (1948, réal. Michael Powell et Emeric Pressburger, chor. L. *Massine et R. *Helpmann) et les Contes d'Hoffmann (1951, réal. Powell et Pressburger, chor. Massine et F. *Ashton). En 1956, il rentre en Allemagne et prend la direction de la scénographie au théâtre de Francfort.

Après l'application pionnière des principes *constructivistes aux domaines de l'opéra et du ballet à Münster, la sobriété et le réalisme s'imposent dans son œuvre à Essen comme en témoignent ses contributions à la Table verte (1932) ou encore à Der verlorene Sohn [le *Fils prodigue] (1931) et *Grossstadt (1932). En Grande-Bretagne, où il signe également des décors d'opéra et de théâtre, ses œuvres témoignent de l'influence du *surréalisme (*A Spring Tale, 1939 ; *Pandora, 1944).

PS

Heinrich HEINE (1797-1856).

Écrivain allemand.

Auteur romantique par excellence, il vit en exil à Paris à partir de 1831. C'est son recueil d'essais De l'Allemagne, paru en France en 1835, deux ans après sa publication en Allemagne, qui fournit à Th. *Gautier la matière du livret de *Giselle, notamment l'histoire des wilis, esprits légendaires de la forêt autrichienne. Par la suite, Heine écrit, à l'intention de Benjamin Lumley, alors directeur du Her Majesty's Theatre de Londres, les livrets de Die Göttin Diana (1846) et Der Doktor *Faust (1847), ballets qui ne seront finalement pas montés. Ce dernier, où, contrairement à Goethe, il met ouvertement l'accent sur les aspects charnels et sensuels du sujet, servira toutefois souvent de référence aux ballets faustiens du XXe siècle. Certaines de ses poésies trouveront également une transposition chorégraphique : R. *Page créera Adonis (1944) d'après Frühlingsfeier, tandis que ses Dichterliebe mis en musique par F. *Schumann inspireront Bruce Marks (1972) et M. *Béjart (1978). Heine est également l'auteur de nombreux articles, fourmillant d'informations sur le ballet de son temps, qui sont d'un grand intérêt pour l'histoire de la danse.

PB