Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
Z

Friedrich Albert ZORN (1820-apr.1887). (suite)

Il fait des études de danse à l'université de Königsberg et à Leipzig avec B. *Klemm. En 1887 il publie la Grammatik der Tanzkunst (Leipzig). Fruit d'années de recherches et de discussions fécondes avec P. *Taglioni et A. *Saint-Léon, le livre est traduit en anglais et plusieurs fois réédité (Grammar of the Art of Dancing. Theoretical and Practical, Boston, Hildesheim, 1982). L'édition originale comporte trois parties : la "Grammaire" théorique et pratique, qui contient le texte explicatif ; l'"Atlas", où figurent les signes, la musique et les chorégraphies, telle la *cachucha, notées dans son propre système de *notation, et enfin le Notenheft ou « cahier de musique », qui réunit les exemples musicaux arrangés pour violon et piano, avec mention de tempo pour chaque exercice. Sa présence à Berlin est déterminante pour la création, dans cette ville, de l'Akademie der Tanzlehrkunst [Académie de l'art d'enseigner la danse] en 1873.

EL

Virginia Zucchi (1849-1930).

Danseuse et pédagogue italienne.

Née à Parme, elle étudie notamment avec C. *Blasis et G. *Lepri. Elle débute à Varèse et Modène en 1864. Elle danse ensuite dans les principales villes d'Italie, ainsi qu'à Berlin (1876-1878) et Londres (1878). Elle se rend à Paris en 1883, où elle se produit dans Sieba de L. *Manzotti à l'Éden-Théâtre. En 1885, elle débute à Saint-Pétersbourg, au café-concert Foin de Tristesse, dans la féerie d'*Offenbach le Voyage dans la lune, puis sur la scène du *Bolchoï, dans la *Fille du pharaon et la *Fille mal gardée de M. *Petipa. Celui-ci règle pour elle l'Ordre du roi (mus. A? ? ? ? ? Vizentini) au *Mariinski en 1886. Elle rentre en Italie, danse à Palerme (1890), Bayreuth (1891, Tannhäuser de R. *Wagner, dont elle chorégraphie les danses) et à l'Opéra de *Paris (1895). Elle clôt sa carrière au Teatro Regio de *Turin durant la saison de carnaval 1899-1900 dans Rosa d'amore de L.* Manzotti, puis se retire à *Monte-Carlo, où elle enseigne jusqu'à sa mort. Comme interprète, elle privilégie les personnages qui mettent en relief ses grandes qualités d'actrice, tel l'Esclave prêtresse dans Brahma de H. *Montplaisir. C. *Stanislavski l'admire pour son talent dramatique et sa capacité à vivre ses rôles, qu'elle privilégie par rapport à la technique de danse.

RZ

Autres chorégraphies. Sieba (1889, rep. d'apr. Manzotti, th. Arkadia, Saint-Pétersbourg) ; scène du Songe dans la Damnation de *Faust (1893, mus. H. *Berlioz, th. de Monte-Carlo).

Simeone Zuccolo da Cologna (XVIe s.).

Auteur de La Pazzia del ballo [la Folie du bal].

Faisant référence en particulier aux divertissements typiques du peuple sur les places des villes pendant la période du carnaval, Zuccolo da Cologna condamne, dans cet opuscule (Padoue, 1549 ; rééd. Forni, Bologne, 1969), la dégénérescence de la danse, considérée comme une activité qui prédispose au vice, notamment sexuel. D'un genre assez rare en Italie, il est cependant rédigé sur un ton littéraire léger qui en dévoile la probable inspiration carnavalesque.

MN

(Ballet de) Zurich.

Compagnie suisse au Théâtre municipal de Zurich.

Alors que Zurich est déjà un centre de danse connu grâce à la présence de l'École *Laban, ce n'est qu'en 1934, sous la direction de Pino et Pia *Mlakar, que la compagnie commence à prendre de l'importance. Après la Seconde Guerre mondiale, Hans Macke, Jaroslav Berger, Robert Mayer leurs succèdent, puis N. *Beriozoff, qui, de 1964 à 1971, stimule la compagnie en pratiquant un répertoire traditionnel de qualité. M. *Descombey le remplace de 1971 à 1973, invitant R. *Noureev à monter *Raymonda (1972). Après Geoffrey Cauley (1973-1975), la direction est assumée conjointement par Hans Meister et Jurg Burth (1975-1978), puis par P. *Neary (1978-1985), qui donne une couleur balanchinienne au répertoire. À partir de 1986, U. *Scholtz achève de donner au ballet sa dimension européenne, que continue à développer H. *Spoerli lorsqu'il en prend la direction, en 1997, avec un répertoire élargi.

GM

Petr ZUSKA (né en 1968).

Danseur et chorégraphe tchèque.

Doué d'un grand talent naturel pour le mouvement complété par un travail assidu, il parvient à intégrer d'importantes compagnies : le Théâtre pantomime de Ladislav Fialka, le Ballet de chambre de *Prague et le Théâtre national de *Prague, dont il devient soliste en 1993. Excellant comme interprète dans les œuvres modernes, il complète sa formation par des études de chorégraphie à l'Académie des arts de la scène de Prague et démontre dès les années 1990 sa force créative dans des œuvres variées pour le Ballet de chambre (Seul, 1995, mus. Jacques Brel) ou le Théâtre national de Prague.

HK

Nicolas ZVEREV, ou [Zvereff N. ] (1888-1965).

Danseur, maître de ballet et pédogogue français d'origine russe.

Il débute sa carrière à Londres en 1912 avant de rejoindre les *Ballets Russes de *Diaghilev de 1913 à 1926. Il tourne ensuite avec V. *Nemtchinova et Anatole Oboukhoff puis prend la direction de la troupe attachée à l'Opéra national de *Lituanie à Kaunas (1930-1936). Maître de ballet et soliste des Ballets de *Monte-Carlo (1936-1938) il aide à la naissance des Nouveaux Ballets de *Monte-Carlo dont il est le *maître de ballet de 1942 à 1945. Il réorganise la compagnie du théâtre de la *Monnaie à Bruxelles (1952) et devient maître de ballet au *Teatro Colón de Buenos Aires de 1957 à 1960. Il enseigne dans son école à Paris (1946-1952) puis à l'académie de B. *Kniaseff à Lausanne (1953-1955).

Petit et vif, il s'affirme dans les rôles de *caractère, participant à la création des *Biches, la *Boutique fantasque, *Parade, *Pulcinella et campant Coppélius dans sa version de *Coppélia (1936). Grâce à un système de *notation qui lui est propre, il peut remonter fidèlement les ballets de M. *Fokine, assistant S. *Lifar à la *Scala de *Milan (*Daphnis et Chloé, 1947) et à l'Opéra de *Paris (*Petrouchka, 1948 ; les *Danses polovtsiennes du prince Igor, 1949 ; *Schéhérazade, 1951 et le *Spectre de la rose, 1954).

GP

Hans ZÜLLIG (1914-1992).

Danseur, maître de ballet, chorégraphe et pédagogue suisse.

Il étudie à l'école Folkwang d'*Essen, puis à l'école *Jooss-*Leeder à Dartington Hall. En 1932, il crée le rôle du jeune soldat dans la *Table verte et intègre les Ballets *Jooss jusqu'en 1947. Danseur à l'élégance incomparable, il est remarqué dans de nombreux rôles solistes qu'il contribue à chorégraphier dans des œuvres de K. *Jooss (Grosstadt, 1932 ; Ballade, 1935 ; A Spring Tale, 1939 ; *Pandora, 1944), de S. *Leeder (Sailor's Fancy, 1943) et dans sa propre création, le Bosquet (1945). De 1948 à 1949, il est engagé au *Sadler's Wells Ballet où il crée des rôles pour A. *Howard et J. *Cranko. Sous son impulsion, le FTS d'*Essen (nommé alors Folkwangs Tanztheater) reprend vie de 1951 à 1953. Après avoir dansé à Zurich, il revient en Allemagne : pédagogue à Essen, il est second maître de ballet à l'Opéra de *Düsseldorf. De 1956 à 1961, il travaille au Ballet national du *Chili. En 1961, Jooss lui demande d'intégrer l'équipe pédagogique permanente de l'École Folkwang. Après une dernière création (Élégie, 1961), il se voue à l'enseignement. Quand Jooss part à la retraite, en 1968, Züllig est nommé directeur de l'École, poste qu'il assume jusqu'en 1983, s'appliquant à perpétuer l'esprit transmis par Jooss. Orfèvre de l'« acte juste », brillant pédagogue, il forme les générations créatrices du *Tanztheater à Essen (dont P. *Bausch et S. *Linke), au Tanztheater de *Wuppertal et, lors de stages, partout dans le monde.

MIB, MF