Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
G

Isabelle GUÉRIN (née en 1961).

Danseuse française.

Formée au Conservatoire de *Paris, puis à l'École de danse de l'Opéra de *Paris, elle entre dans le corps de ballet en 1978. Elle n'est encore que sujet lorsque R. *Noureev lui donne le rôle de Kitri dans son *Don Quichotte (1983). Il la nomme étoile en 1985.

Technicienne sans faille, elle s'investit avec intensité dans les rôles dramatiques (*Giselle, le *Lac des cygnes, *Roméo et Juliette, *Notre-Dame de Paris, *Fall River Legend), mais sait aussi se montrer désopilante (l'une des sœurs de *Cendrillon, ou la ballerine de The *Concert). Interprète de Noureev (dont elle crée la *Bayadère en 1992), de G. *Balanchine et de J. *Robbins (elle est régulièrement invitée au *NYCB), elle passe avec aisance de S. *Lifar (Istar, que lui a transmis Y. *Chauviré) à A. *Preljocaj (le Parc, 1994 ; Casanova, 1998) ou aux chorégraphies que W. *Forsythe et T. *Tharp règlent pour elle.

JLB

Lucy GUÉRIN (née en 1961).

Danseuse et chorégraphe australienne.

Elle se produit avec R. *Dumas et Nanette Hassall (Melbourne). De 1989 à 1993, elle suit, à New York, les cours de S. *Rudner, L. *Nelson, D. *Reitz, ainsi que ceux des *Cunningham Studios, et étudie la *kinésiologie avec André Bernard, tout en se produisant avec Tere O'Connor, B. *Miller et S. *Rudner. Sélectionnée en 1994, puis primée en 1996 au Concours de *Bagnolet, elle fait une tournée en Europe pendant la saison 1997-1998 et reçoit un Bessie Award pour sa pièce Two Lies en 1997.

Lié explicitement à la danse américaine dite *postmoderne des années 1960-1970, son travail se joue avec ironie et exagération du ballet classique, et intègre des références à la culture populaire. Une atmosphère à la fois sérieuse et irrévérencieuse se crée à mesure que les interprètes et les spectateurs dépassent ces éléments divergents.

SG

Autres chorégraphies. Sweet Dreams (1989) ; Incarnadine (1994) ; Heavy (1998).

Antonio GUERRA (1810-1846).

Danseur et chorégraphe italien.

Élève de Pietro *Hus à Naples, il débute au théâtre San Carlo, se perfectionne avec L. *Duport et se produit à Vienne où il signe sa première chorégraphie en 1827. Il travaille à Milan, de nouveau à Naples et à l'Opéra de *Paris (1836-1837). Danseur et *maître de ballet au King's Theatre de Londres (1838-1841) il réalise le Lac des fées (mus. D. *Auber) en 1840 pour F. *Cerrito. Il se partage ensuite entre Vienne et Naples (1841-1846). Danseur d'une grande virtuosité, partenaire de M. *Taglioni à Paris et à Londres, il s'inscrit comme chorégraphe dans la lignée des épigones de S. *Vigano.

NL.

Maximiliano Guerra (né en 1967).

Danseur argentin.

Issu de l'Instituto del *Teatro Colón, où il étudie avec W. *Tupin, Mercedes Serrano et Leandro Regueiro, il intègre le Ballet du Teatro Colón en 1985. Sa carrière est marquée par une série de distinctions internationales reçues à Trujillo (Pérou, 1985), New York (1987) et *Varna (médaille d'or, 1987). Il est successivement principal dancer à l'*English National Ballet, soliste invité à la Deutsche Oper de *Berlin et à la *Scala. Il se produit aux États-Unis avec le *Kirov et avec l'English National Ballet, en tournées en CEI (ex-Union soviétique) et dans différents festivals internationaux en Asie, en Amérique et en Europe. Son contrôle technique spectaculaire et son intelligence dramatique lui permettent d'aborder un large répertoire, duquel se détachent *Spartacus (Y. *Grigorovitch), qu'il danse en Europe et en Amérique, ainsi que les *pas de deux de grande virtuosité. Auprès de M. *Plissetskaïa, il crée El Reñidero (1990) de Julio López sur une musique d'Astor Piazzolla et danse dans *Pillar of Fire (1994) avec C. *Fracci.

AF

Nicola GUERRA (1865-1942).

Danseur, chorégraphe et pédagogue italien.

Il étudie à Naples avec un élève de C. *Blasis. Primo ballerino dans de nombreux théâtres italiens et à l'étranger, il se produit dans The *Black Crook à New York. Danseur et *maître de ballet au Hofoper de *Vienne (1896-1901), il dirige ensuite le ballet de l'Opéra de *Budapest (1902-1915), où il crée un vaste répertoire ainsi qu'une solide tradition d'enseignement. Pour l'Opéra de *Paris, il chorégraphie *Castor et Pollux (1918), la Tragédie de *Salomé (1919) et *Artémis troublée (1922). Engagé en 1922 à la *Scala, où il a déjà chorégraphié Siama en 1913, il entre en conflit avec la direction et crée seul les chorégraphies pour Falstaff (1923). Il fonde alors une compagnie privée I Nuovi Balli Italiani. De 1927 à 1929, il dirige l'École de danse de l'Opéra de *Paris puis celle de l'Opéra de *Rome (1931-1932), tout en continuant à chorégraphier. Danseur très apprécié pour les qualités de ses *sauts et son tempérament virtuose, chorégraphe éclectique, écrivant lui-même ses sujets de ballet, il montre son talent surtout dans ses créations académiques. (Légion d'honneur en 1929.)

FF

Bibliographie. F. Falcone, " Nicola Guerra, coreografo all' Opera di Parigi : gli esordi degli anni 1918-1922 ", in Chorégrahie, Studi e ricerche sulla danza, n° 10, année 5, Rome, 1997.

Guglielmo Ebreo da Pessaro (v.1420-apr. 1484).

Danseur, maître à danser et théoricien italien.

De confession juive, il se convertit au catholicisme avant 1465. Il change alors son nom en Giovanni Ambrosio et signe sous ce nom une Autobiografia qui témoigne, de même que d'autres sources, de la richesse des expériences et de l'extrême mobilité de sa vie professionnelle. Élève de *Domenico da Piacenza, il est présent comme danseur, maître à danser ou chorégraphe aux plus importantes fêtes de mariage, entrées dans les villes de personnages de haut rang et célébrations publiques des plus grandes villes de l'Italie du Nord et du Centre. En 1469, il reçoit le titre de cavaliere dello Speron d'oro. Il est l'auteur du De pratica seu arte tripudii vulgare opusculum (v. 1463), dont il existe différentes rédactions manuscrites (complètes, partielles ou mutilées), ce qui atteste sa remarquable diffusion. Théorique, la première partie s'ouvre sur un sonnet qui loue l'art de la danse, une préface sur les origines de la musique et de la danse et une apologie de cette dernière qui est définie comme « une action qui montre à l'extérieur les mouvements de l'âme, lesquels doivent s'accorder avec les consonances mesurées et parfaites de l'harmonie ». Sont ensuite exposés les principes fondamentaux de la danse : la concordance entre mouvement et musique, la mémoire des pas et séquences, la conscience de l'espace, l'agilité et l'expression. La seconde partie est un exposé, en forme de dialogue entre maître et élève, de toute les questions relatives à l'exécution des danses. Elle est suivie des descriptions de trente et une *basses danses et *balli composés par lui ainsi que par Domenico da Piacenza, Giuseppe Ebreo et Laurent de Médicis et de la musique pour treize balli.

MN