Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
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Paolo Rainoldi (1781 ou 1784-1853).

Danseur, chorégraphe et maître de ballet italien.

Célèbre grottesco (voir *grotesque) milanais, élève de Francesco Sedini, il se rend à Vienne en 1804, où il est apprécié par S. *Gallet et les grotteschi Nicola et Pasquale Angiolini. Son rôle le plus connu est une parodie de L.-A. *Duport dans *Flore et Zéphire. Il monte des arlequinades et des *pantomimes féeries au théâtre Leopoldstadt à Vienne et enseigne à Bade, puis à Prague, de 1840 à 1846, où il meurt. Il est l'auteur d'une autobiographie, conservée à Vienne.

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Kirsten RALOV, [ndn. Gnatt K. ] (née en 1922).

Danseuse et pédagogue danoise.

Sœur de P. *Gnatt, elle est l'élève de V. *Borchsenius à l'École du *Ballet royal danois. Elle débute sur scène en 1933 dans *Conservatoire de A. *Bournonville, où elle tient le rôle de la Petite Fille. Danseuse principale de la compagnie en 1942, elle signe sa première chorégraphie en 1960 avec la Dame aux camélias (mus. Jens Bjerre). Maître de ballet adjoint au Théâtre royal (1978-1988), pédagogue réputée, elle enseigne la technique *Bournonville et remonte les ballets de celui-ci à travers le monde. En 1979, elle publie à New York le premier ouvrage consacré aux classes Bournonville : The Bournonville Schools, accompagné de partitions en *notations *Benesh et *labanotation et d'un disque avec les musiques correspondantes.

Révélée par sa douceur dans le rôle de la Princesse Sukkergodt [Délice sucré] qu'elle crée pour H. *Lander (Slaraffenland [le Pays du lait et du miel], 1942), elle donne ensuite des interprétations d'une grande maturité des rôles bournonvilliens tels Teresina (*Napoli) ou Birthe (*Une légende populaire) et connaît un succès mondial avec son mari Fredbjørn Bjørnsson (1926-1993) dans le *pas de deux de *Fête des fleurs à Genzano.

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Autre chorégraphie. Døren ([la Porte] (1962, mus. Niels Viggo Bentzon, enregistré par la télév. danoise en 1966).

Dame Marie RAMBERT [ou RAMBERG Myriam, ndn. RAMBAM Cyvia] (1888-1982).

Danseuse, pédagogue et directrice de compagnie britannique d'origine polonaise.

Elle étudie la danse classique à Varsovie, puis se forme à la *rythmique à Genève, auprès de *Jaques-Dalcroze, dont elle devient l'assistante. Entrée aux *Ballets Russes en 1913, elle y suit les cours d'E. *Cecchetti et assiste V. *Nijinski pour le décryptage rythmique du *Sacre du printemps (1913). Installée à Londres, elle étudie avec S. *Astafieva. En 1920, elle fonde la Rambert School. Elle crée ensuite la compagnie Marie Rambert Dancers (1926), qui devient le Ballet Club en 1930, puis le *Ballet Rambert en 1935, qu'elle dirige jusqu'à la fin des années 1960.

C'est grâce à elle et à N. de *Valois que le ballet britannique acquiert ses lettres de noblesse et accède à la modernité. D'une énergie et d'une détermination sans borne, elle sait découvrir et promouvoir des chorégraphes de talent tels F. *Ashton, A. *Tudor, A. *Howard, W. *Gore, N. *Morrice, J. *Cranko. Nombre de danseurs remarquables passent par son école des années 1930 aux années 1950. Elle signe aussi des versions personnelles des grands ballets classiques. Elle est l'auteur d'une autobiographie, Quicksilver (Londres, 1972).

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Bibliographie. Les Saisons de la danse, n° 11, Paris, 1971.

Rambert Dance Company

Compagnie britannique.

Cette nouvelle dénomination du *Ballet Rambert, choisie en 1987, reflète mieux la politique de création de style moderne suivie depuis 1966 avec l'arrivée de N. *Morrice comme directeur adjoint. Chorégraphe résident à partir de 1980, puis directeur artistique à partir de 1986, R. *Alston accentue cette évolution en introduisant la technique *Cunningham dans l'enseignement et le répertoire. En 1994, C. *Bruce lui succède, signant des créations qui entrent au répertoire, de même que celles d'autres chorégraphes, ainsi que des reprises, en collaboration, comme par le passé, avec des plasticiens, stylistes et compositeurs. Constituée de 24 danseurs et ne disposant pas d'un lieu permanent, la compagnie présente en tournée, une grande partie de l'année, un répertoire varié d'œuvres en un acte.

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Jean-Philippe RAMEAU (1683-1764).

Compositeur, théoricien et organiste français.

Il assure les fonctions d'organiste successivement à Avignon, Clermont-Ferrand, Paris, Dijon et Lyon, entre 1702 et 1722. De cette période datent ses motets, la majorité de ses cantates et son premier livre de pièces pour clavecin, publié en 1706. En 1722, la parution de son Traité de l'harmonie lui apporte une renommée internationale de théoricien, confirmée par d'autres textes fondamentaux (Génération harmonique, 1737 ; Démonstration du principe de l'harmonie, 1750 ; Code de musique pratique, 1760). Il commence sa carrière lyrique en 1733 avec *Hippolyte et Aricie (liv. S. J. abbé *Pellegrin), après s'être exercé sur des cantates, des musiques destinées au théâtre de la foire et, enfin, sur Samson (liv. Voltaire), que la censure rejettera. Dès lors, il s'attache essentiellement à la production lyrique et aborde tous les genres : *opéra-ballet (les *Indes galantes, 1735, les Fêtes d'Hébé ou les talents lyriques, 1739), *tragédie en musique (Castor et Pollux, 1737 ; Dardanus, 1739 ; Zoroastre, 1749 ; les Boréades, 1763), *comédie lyrique (*Platée, 1745 ; les Paladins, 1760), *pastorale (Zaïs, 1748), *comédie-ballet (la Princesse de Navarre, 1748), actes de ballet (Pigmalion, 1748), autant de compositions qui font largement appel à la danse.

Si, dans sa production pour clavecin, Rameau, à l'instar de ses contemporains, s'inspire de presque tous les archétypes de danses de l'époque, dans son œuvre lyrique, il n'en retient que quelques-uns (*sarabande, *gigue, *gavotte, *menuet, *tambourin, *rigaudon, *passe-pied, *loure, *chaconne), auxquels il ajoute des formes atypiques (« Air pour les démons », « Air pour les bergers », etc.) D'autres pièces, à l'évidence destinées à la chorégraphie, portent des titres suggestifs, tels que « sommeil », « entrée », « marche » ou encore des titres génériques, comme « ballet », « ballet figuré » ou « pantomime ». Les deux dernières catégories sont en général accompagnées d'un texte argumentaire décrivant les gestes et les mimiques que les danseurs doivent exécuter en synchronisation avec la musique.