Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
V

Gianni Versace (1946-1997). (suite)

PV

Autres collaborations. R. *Petit (Tout Satie, 1988 ; Java for Ever, 1988. ; Zizi, 1988).

Marcel VERTES (1895-19XX).

Peintre et décorateur d'origine hongroise.

Appréciant surtout le caractère éphémère et féerique du spectacle, il adapte au dessein de chaque pièce son art léger et élégant, aux couleurs claires et fraîches. Il connaît le succès en créant une atmosphère parodique et distrayante pour Bluebeard (1941, M. *Fokine) au Ballet Theatre, où il signe aussi les décors de Helen of Troy (1943, D. *Lichine).

VR

Autres collaborations. B. *Nijinska (Brahms Variations, 1944, B. international du marquis de *Cuevas) ; V.*Gsovski (Mascarade, 1946, *B. des Champs-Élysées).

(Mlle) Vertpré (2de moitié du XVIIe siècle.).

Danseuse française.

Sans doute apparentée au chorégraphe Vertpré, elle agrémente de ses *cabrioles le *Ballet royal de l'Impatience et s'impose comme la plus réputée des danseuses professionnelles à se produire dans les *ballets de cour sous le règne de *Louis XIV (Alcidiane, 1658 ; la Raillerie, 1659 ; les *Saisons, 1661 ; Hercule amoureux, 1662 ; les Amours déguisés , 1664 ; la Naissance de Vénus, 1665).

NL

Norbert VESAK (1936-1990).

Danseur et chorégraphe canadien.

Il se forme auprès de T. *Shawn, V. *Volkova, M. *Cunningham, La *Meri, G. *Holder et P. *Koner et se produit dans des comédies musicales à *Broadway et avec le Western Theatre Ballet en Grande-Bretagne. Chorégraphe résident du Vancouver Playhouse Theatre en 1964 et fondateur de l'éphémère Western Dance Theatre en 1969, il s'installe ensuite aux États-Unis où il dirige le San Francisco Opera Ballet et le Metropolitan Opera Ballet de New York.

Pionnier de la danse moderne au Canada occidental, il crée à ses débuts des événements scéniques fastueux, mettant l'accent sur la lumière et la scénographie, et signe deux œuvres populaires pour le Royal Winnipeg Ballet, The Ecstasy of Rita Joe (1971) et What to do Till the Messiah Comes (1973). De cette dernière, il tire Belong, chorégraphie primée en 1980 aux Concours d'Osaka et de *Varna.

LHB

Angiolo VESTRIS, ou [VESTRI A. ] (1730-1809).

Danseur et comédien d'origine italienne.

Frère de Gaétan et Thérèse *Vestris, formé à la danse et à la musique, il fait ses débuts de danseur en Italie. Il se perfectionne à Paris avec L. *Dupré, et entre au Ballet de l'Opéra de *Paris en 1753. Il paraît dans divers théâtres européens, et quitte en 1761 l'Opéra pour Stuttgart où il est premier danseur pour J. G. *Noverre. De retour à Paris en 1767, il se tourne vers le théâtre, et se produit à la Comédie-Italienne et à la Comédie-Française.

MFB

Armand VESTRIS (1795-1825).

Danseur et maître de ballet français.

Fils d'Auguste *Vestris et de la danseuse Anne-Catherine Augier, il est formé par son grand-père Gaëtan. Il danse en Italie et au Portugal, puis s'installe à Londres en 1809. *Maître de ballet au King's Theatre (1813-1816), il monte avec succès plusieurs ballets, dont Mars et l'Amour, dansé par son père. Il quitte la Grande-Bretagne en 1820, se rend en Italie et finit ses jours à Vienne.

MFB

Auguste VESTRIS, [V. Jean Marie Augustin, dit ] (1760-1842).

Danseur et pédagogue français.

Fils de G. *Vestris et de M. *Allard, il est formé par son père, qui le présente en 1772 sur la scène de l'Opéra de *Paris, puis devant la cour, et lui confie le rôle de l'Amour dans son ballet *Endymion en 1773. Très vite remarqué, il est engagé dans le Ballet en 1776 comme soliste, et devient *premier sujet en 1780. Dès lors sa brillante carrière se déroule essentiellement à l'Opéra qui refuse le plus souvent d'accorder des congés à son danseur vedette. Il se produit cependant à plusieurs reprises en province, notamment à Lyon, Montpellier et Bordeaux ; à l'étranger, seul le King's Theatre de Londres bénéficie de sa collaboration. Il se retire de la scène en 1816, et se consacre alors à l'enseignement, se produisant une dernière fois en 1835, dans un *menuet avec M. *Taglioni au cours d'un gala.

Remarquable danseur, qualifié comme son père de « dieu de la danse », A. Vestris déchaîne à chacune de ses apparitions en scène un enthousiasme délirant. Vainement imité, il reste pendant longtemps un phénomène inégalé en Europe, et il faut attendre l'avènement d'une nouvelle génération, au début du XIXe siècle, pour que le jeune L. *Duport soit considéré comme un rival qu'il surpasse pourtant encore par son talent dramatique. Artiste complet, il est l'interprète des plus grands chorégraphes au moment où s'impose le *ballet pantomime, créant ou reprenant des œuvres de M. *Gardel, J. *Dauberval, J. G. *Noverre, et Ch. L. *Didelot. Mais c'est sa collaboration avec P. *Gardel qui est la plus fructueuse. Stimulé par l'étendue de ses talents, celui-ci lui offre ses plus beaux rôles, notamment dans *Psyché, *Télémaque, la *Dansomanie, ou *Paul et Virginie. Il bouleverse encore le public dans l'Enfant prodigue, qu'il crée en 1812, et dans lequel il fait ses adieux à l'Opéra.

A. Vestris est l'auteur d'une mutation radicale de la danse académique, contemporaine d'une évolution des mentalités amorcée par des médecins et des philosophes comme Jean-Jacques Rousseau, et liée à la remise en cause des valeurs de la cour. Ainsi est prôné le « desserrement » d'un corps non plus considéré comme une mécanique articulée à maîtriser, mais comme une machine dont la puissance musculaire doit être stimulée. Doué de capacités physiques exceptionnelles, alliant la souplesse à la force, Vestris traduit dans la danse cette mobilité nouvelle, notamment par des *sauts et des *tours d'une extraordinaire *virtuosité. Ce faisant, il détourne l'intérêt du public de la prestigieuse danse *noble qui a fait la gloire de son père, vers un genre original qui brouille les catégories de la *belle danse et qui annonce une nouvelle esthétique. Témoin de cette révolution, Noverre se désole de la perte des valeurs anciennes, mais reconnaît les qualités artistiques et le charisme du jeune prodige. Remarquable professeur, Auguste Vestris transmet sa danse d'avant-garde à ses élèves parmi lesquels figurent Didelot, A. *Bournonville, J. *Perrot et F. *Elssler.

MFB

Gaëtan VESTRIS, [VESTRI Gaetano Apolline Baldassare, dit ] (1729-1808).

Danseur, professeur et maître de ballet français d'origine italienne.

Formé à la danse et à la musique, comme sa sœur Thérèse et son frère Angiolo, il fait ses débuts de danseur en Italie, puis à Vienne et à Dresde. Lorsqu'il arrive à Paris en 1747, il se perfectionne auprès de L. *Dupré, entre à l'Opéra en 1748 et succède à son maître en 1751 comme *premier danseur. En 1754 il est renvoyé à la suite d'un différend avec le *maître de ballet J.-B. *Lany, qui se règle par un duel et le conduit en prison. En 1755 il se produit à Berlin puis à Turin, et réintègre l'Opéra. À partir de 1761, il se rend régulièrement à Stuttgart pour interpréter les œuvres de J. G. *Noverre. Après une nouvelle exclusion (1767-1769), il revient à l'Opéra où il occupe le poste de maître de ballet jusqu'en 1776, cèdant sans difficulté cette place à Noverre. Il fait ses adieux en 1782, paraissant encore en 1800 dans le *menuet de Ninette à la cour de M. *Gardel. En 1781, il triomphe au King's Theatre de Londres, où il danse avec son fils Auguste, et où il retourne encore en 1788 et 1791.