Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
A

Albert AVELINE (1883-1968). (suite)

Bon danseur, il contribue avec L. *Staats à la remise en valeur de la danse masculine au sein de l'Opéra de Paris où l'usage du *travesti est alors encore courant. Il crée des rôles dans les ballets de L. *Staats (Javotte, 1909 ; *Sylvia, 1919 ; Cydalise et le Chèvrepied, 1923), I. *Clustine (*Suite de danses, 1913) et interprète le prince aux côtés d'O. *Spessivtseva dans *Giselleen 1924 lorsque le ballet revient au répertoire. Il forme avec Zambelli, dont il est le partenaire attitré, un couple d'une extraordinaire harmonie. Perpétuant la tradition de l'école franco-italienne, il se révèle chorégraphe raffiné mais quelque peu conventionnel, notamment en regard de S. *Lifar. Il remporte de beaux succès, signant des ballets qui mettent en relief les qualités de ses interprètes (Elvire, 1937, mus. D. *Scarlatti ; les Santons, 1938, mus. Tomasi ; le *Festin de l'araignée, 1939 ; la Tragédie de *Salomé, déc. Y. *Brayer, 1944 ; la Grande Jatte, 1950, mus. Barlow ; deux *divertissements des *Indes galantes, 1952). Il règle aussi une version de Jeux d'enfants (1941, mus. G. *Bizet) pour les élèves de l'École de danse et en 1945 le *défilé du corps de ballet.

GP, NL

Jean-Christophe Averty (né en 1928).

Réalisateur et producteur français.

Formé à l'Institut des hautes études cinématographiques (IDHEC) à la fin des années 1940, il s'intéresse très tôt au jazz, qu'il pratique en semi-professionnel, ainsi qu'au *surréalisme. En 1952, il entre à la Radio Télévision française où il devient, dès 1956, l'un des réalisateurs les plus singuliers, signant reportages, shows de variétés, “ biographies rêvées ”, créations électroniques pures ainsi que des concerts de jazz de facture plus classique. S'inspirant à la fois des idées théâtrales d'Alfred Jarry, qu'il applique au petit écran (négation du décor, du lieu, de l'espace, du temps, négation des dimensions humaines et des voix des protagonistes, etc.), de l'œuvre de Georges Méliès auquel il rend hommage en 1964 dans son émission Méliès le magicien, et du travail de B. *Berkeley au sujet duquel il parle d'une caméra qui “ swingue ”, il développe un style de récit inédit à base de collages électroniques, de surimpressions de couches d'images et de signes, de rythmes effrénés, de voix off au débit ininterrompu, de bande-son systématiquement en play-back.

À partir de 1962, il collabore avec plusieurs chorégraphes formés par la danse classique et le music-hall, parmi lesquels : Barbara Pierce, Dirk Sanders et Jean Guélis. Avec Sanders, il produit un grand nombre d'émissions où la danse joue un rôle de contrepoint visuel, ornemental, intervenant tantôt sous la forme de sketches, tantôt comme élément de décor : les Raisins verts (1963) à l'humour “ bête et méchant ” dont le premier numéro fait scandale, Méliès le magicien (1964), Ubu roi (1965) appartiennent autant à l'histoire de l'audiovisuel français qu'à celle de la *vidéodanse. Avec Guélis, il passe de la danse truquée au tournage (danseurs évoluant face à la caméra, chacun dans sa case, sur une structure étagée fabriquée en studio, groupes pris en plongée formant des mouvements de rosaces, etc.) à la danse incrustée, parfaitement bidimensionnelle, obtenue en régie grâce à des mélangeurs électroniques perfectionnés (danseurs cagoulés évoluant sans point de fixation sur fond bleu). En 1980, dans Parade autour de Parade, Averty et Guélis reconstituent et rendent un hommage remarqué au ballet *Parade.

Sa fille, Karin Averty (née en 1963), est première danseuse à l'Opéra de Paris.

NV

María DE ÁVILA [GÓMEZ DE ÁVILA Dolores, dite] (née en 1920).

Danseuse et pédagogue espagnole.

À partir de 1939, elle est première danseuse au *Liceo, puis étoile des éphémères Ballets de Barcelone (1951-1952), tout en donnant des récitals de danse *classique et espagnole avec J. *Magriñá. Après avoir enseigné à l'Institut du théâtre de Barcelone, elle fonde en 1954 à Saragosse sa propre école de danse où étudieront, entre autres, V. *Ullate, A. *Laguna et Trinidad Sevillano. En 1982, elle crée le Ballet classique de Saragosse. Directrice du Ballet national d'*Espagne (1983-1986), elle programme le répertoire classique international ainsi que des premières de chorégraphes espagnols tels Alberto Lorca, *Mariemma, José Granero.

NMS