Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
F

Xavier FRANCIS (19XX-19XX). (suite)

Formé à la danse moderne aux États-Unis, il danse en 1949 dans le *New dance group. En 1950, il arrive à Mexico comme professeur à l'Academia de Danza Mexicana. Grande figure de l'enseignement, il développe la technique et la professionnalisation des danseurs mexicains, contribuant à la transition de la danse *moderne des années 1940 vers la danse *contemporaine des années 1960 : G. *Bravo lui reconnaît une influence importante sur son travail. En tant que chorégraphe, il se distingue par ses innovations sur le plan du mouvement et son sens musical et poétique.

IC

César FRANCK (1822-1890).

Compositeur français d'origine belge.

Refusant la carrière d'enfant prodige à laquelle le contraint son père, il rompt avec sa famille et vit modestement comme organiste et professeur de piano. Devenu l'un des plus grands organistes de son temps - comparé à J. S. *Bach par F. *Liszt - il fonde avec C. *Saint-Saëns la Société nationale de musique en 1871, puis est nommé professeur au Conservatoire de Paris en 1872. Ses œuvres, écrites lors de sa maturité, alliant l'élan romantique et l'architecture contrapuntique, en font le J. *Brahms français.

Bien qu'il n'ait pas composé pour la danse, sa musique est à l'origine de quelques ballets importants, dont le plus célèbre reste Passion de S. *Lifar (1949), qui voit dans les deux thèmes du premier mouvement de la Symphonie en ré mineur le conflit du masculin et du féminin, de l'apollinien et du dionysiaque.

BT

Sur la musique de Franck: I. *Duncan (Rédemption, 1915) ; M *Fokine (Psyché, 1935) ; J. *Babilée (l'Amour et son amour, 1942) ; F. *Ashton (*Symphonic Variations, 1946) ; D. *Lichine (Evolucion del movimento, 1947) ; R. *Petit (Sonate, 1982).

Frederic FRANKLIN (né en 1914).

Danseur, chorégraphe et directeur de compagnie américain d'origine britannique.

Il se forme à Londres auprès de N. *Legat, L. *Kyasht et, à Paris, auprès de L. *Egorova, et fait ses débuts en 1931 au Casino de Paris. Il se produit dans des *comédies musicales de West End (Londres) et dans des cabarets, notamment dans des numéros des *claquettes, avant de devenir soliste du *Markova-*Dolin Ballet (1935-1937). En 1938, il rejoint le *Ballet russe de Monte-Carlo de S. *Denham dont il devient une figure de premier plan : tout d'abord premier danseur, formant un couple légendaire avec A. *Danilova, également maître de ballet à partir de 1944, il s'éloigne de cette compagnie en 1949, peu avant sa dispersion, contribuant en 1954, avec M. *Tallchief, à sa renaissance pour quelques années. En 1949, il se produit en artiste invité au *Sadler's Wells Ballet avec A. Danilova, puis forme le Slavenska-Franklin Ballet (1952-1954). Codirecteur du Washington Ballet (1957-1960), il enchaîne ensuite les responsabilités : directeur-fondateur du National Ballet (1962-1974) ; conseiller artistique de l'*ABT (1961) et du *Chicago Ballet (1973-1974) ; codirecteur artistique du Pittsburgh Ballet (1975-1977) ; chorégraphe résident (1977) et directeur artistique (1984-1986) du *Cincinnati Ballet.

Franklin reste célèbre auprès de toute une génération par les rôles qu'il tient au Ballet russe de Monte-Carlo dont les nombreuses tournées contribuent à faire connaître le ballet à travers l'Amérique pendant la Deuxième guerre mondiale. Il se distingue notamment dans des créations de L. *Massine (*Gaîté parisienne ; Seventh Symphony, 1938, mus. L. van *Beethoven ; l'Étrange Farandole, 1939 ; The New Yorker, 1940 ; Labyrinth, 1941 ; Saratoga, 1941), F. *Ashton (Devil's Holiday, 1939), A. *De Mille (*Rodeo). Interprète de ballets de R. *Page (The *Bells ; Billy Sunday) et de G. *Balanchine (*Jeu de cartes ; Serenade ; Danses concertantes ; Mozartiana), Franklin fait également forte impression dans les rôles classiques, notamment dans le *Lac des cygnes, *Coppélia, *Casse-Noisette et *Schéhérazade. Son élégance de gentleman, son port de danseur *noble conquièrent le public, de même que sa présence scénique qui fera par la suite merveille dans les rôles de caractères, qu'il tient jusque dans les années 1960, dont celui de la sorcière Madge dans la *Sylphide. Auteur de quelques chorégraphies, dont Tribute (1961) et Poème lyrique (1983), il se consacre surtout à remonter à travers le monde des classiques du xixe siècle, ainsi que des œuvres de M. *Fokine, Massine, Balanchine et R. Page. Remarquable gardien du répertoire, il sait aussi le renouveler comme en témoigne sa version créole de Giselle chorégraphiée pour le *Dance Theatre of Harlem en 1984.

MK

Arthur FREED, [GROSSMAN Arthur dit ] (1984-1973).

Parolier et producteur américain.

Il commence, après la Première Guerre mondiale, à écrire des chansons pour les cabarets et les revues. Louis B. Mayer l'engage à cet effet à la *MGM en 1929. Il écrit alors pour The Broadway Melody (1929), The Hollywood Revue (1929), The Pagan (date), Blondie of the Follies (date), Sadie McKee (date), A Night at the Opera (date), Broadway Melody of 1938. En 1939, Mayer lui demande de former une unité spéciale de production au sein de la firme. Freed va alors se trouver à la tête d'une véritable ville dans la ville. Ayant pratiquement carte blanche il attire à lui - et à la MGM - tout ce que la profession peut compter de talent, aussi bien des chorégraphes et des décorateurs de *Broadway (V. *Minnelli) que les acteurs employés par les autres compagnies (G. *Kelly, F. *Astaire).

Authentique catalyseur, permettant à chacun de créer selon son imagination propre, il joue un rôle considérable dans l'histoire du film musical. A ce titre, on lui doit aussi bien la danse d'Astaire dans *Royal Wedding (1951) que le ballet final de *An American in Paris (1951), le style fulgurant de The *Pirate (1948) que l'audace d'*On the Town (1949), le dynamisme du couple J. *Garland - M. *Rooney dans Babes in arms (1939, réal. B. *Berkeley, chor. xxxx) puis Babes on Broadway (1941, réal. Berkeley et Minnelli) que l'univers onirique du Magicien d'Oz (1939, réal. V. Flemming, chor. *Connolly) et de Brigadoon (1954, réal Minnelli, chor. xxxxx). Ce n'est pas une coïncidence si *Singin' in the Rain (1952) et The *Band Wagon (1953) qui sont sans doute les deux plus belles comédies musicales de l'histoire du cinéma, portent sa signature. F. Astaire, G. Kelly, C. *Charisse, D. *Reynolds, Lena Horne, J. Garland, Frank Sinatra, Esther Williams, G. *Rogers, Ava Gardner, Howard Keel, M. et G. *Champion et bien d'autres sont alors dirigés, sous la houlette de Freed, par S. Donen, V. Minnelli, Ch. *Walters, Berkeley ou G. *Sidney. Parallèlement à cette exceptionnelle production de *comédies musicales, Freed s'attache aussi au drame, permettant à Richard Brooks de tourner son premier film en 1949 (Crisis) et à Ranald MacDougall d'adapter Jack Kerouac dans The Subterraneans (1960). Freed apportera à la MGM 21 Oscars et de millions de dollars.