Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
M

Léon MINKUS, [M. Aloisius Ludwig] (1827-[entre 1890 et 1917]). (suite)

Tout comme les chorégraphies elles-même, les œuvres écrites par Minkus connaissent de nombreuses modifications avec le temps. C'est là tout le paradoxe de sa musique : indissociable du ballet qu'elle supporte, elle n'en est pas pour autant immuable. Certaines pages seront ainsi transformées, voire réécrites selon les besoins des chorégraphes (la Bayadère, 1904, A. *Gorski ; 1980, N. *Makarova), ce qui conduira R. *Noureev à vouloir en retrouver la partition originale en 1992. D'autres seront extraites de leur contexte comme morceau de bravoure pour les danseurs (second pas de deux de Don Quichotte ; acte des "Ombres" de la Bayadère). Ces libertés ne font que prolonger une pratique courante à son époque : Minkus apporte lui-même diverses modifications aux œuvres d'autres compositeurs comme le grand pas de dix qu'il compose pour *Paquita en 1881 ou ses ajouts à la partition du *Corsaire en 1899 qui subsisteront dans la plupart des versions ultérieures. Plutôt que source d'inspiration, sa musique agit comme un soutien au mouvement, Petipa ayant l'habitude de construire sa chorégraphie avant d'en commander la musique. Compositeur au service de la danse, Minkus est exemplaire d'une époque qui touche à sa fin avec l'arrivée de *Tchaïkovski. Moins inspiré que celui-ci, sa musique lui survit toutefois durablement à travers les ballets qui sont restés au répertoire : Don Quichotte, la Bayadère et, incidemment, Paquita et le Corsaire.

NC, PLM.

Vincente MINNELLI (1903-1986).

Décorateur et réalisateur américain.

Il débute comme créateur de costumes et de décors à *Broadway (1930-1936). Après une première expérience décevante à la *Paramount (1937), de retour à Hollywood en 1940 il rejoint l'unité de production d'A. *Freed à la *MGM où il est amené à réaliser certaines scènes pour des films mis en scène par d'autres (notamment B. *Berkeley) avant de tourner son premier film en 1942, *Cabin in the Sky avec Lena Horne et une distribution entièrement composée d'artistes de couleurs. Ce seront ensuite - pour ne citer que ses comédies musicales - Meet me in St. Louis (1944) avec J. *Garland qui deviendra sa femme, *Yolanda and the Thief (1945), *Ziegfeld Follies (1946), The *Pirate (1948), *An American in Paris (1951), The *Band Wagon (1953), Brigadoon (1954), *Kismet (1955), Gigi (1958), Bells Are Ringing (1960).

Pendant les vingt-deux ans que Minnelli travaille pour la MGM, l'osmose entre lui, la firme et ses producteurs (Freed ou d'autres) sera constamment parfaite. Combinant avec bonheur ses propres goûts aux exigences du studio, il y réussit, sans se sentir bridé, une des carrières les plus exemplaires de la création hollywoodienne. Au lieu de se contenter d'imiter les compositions géométriques chères au Berkeley des années 1930 ou de porter à l'écran les succès de *Broadway les plus à la mode, il innove sans cesse, imposant son originalité en même temps que ses thèmes de prédilection, notamment les rapports entre le rêve et la réalité, entre la création et le monde contemporain qui menace l'artiste. Le génie de Minnelli éclate alors aussi bien dans des séquences dansées signées M. *Kidd (" Girl Hunt " de The Band Wagon) ou R. *Alton et F. *Astaire (" This Heart of mine " et " Limehouse Blues " des Ziegfeld Follies) ou encore Ch. *Walters (" Under the Bamboo Tree " dans Meet me in Saint Louis) que dans des moments, plus intimes, plus poétiques et hors du temps qu'il aime profondément (l'errance nocturne et amoureuse de Louis Jourdan dans Gigi). Le déclin de la MGM forcera le cinéaste à tourner pour la *20th Century Fox et la *Paramount, sans jamais retrouver la magie de ses œuvres précédentes.

PBr

Autres œuvres musicales pour le théâtre. Mata Hari (1967). Pour le cinéma. On a Clear Day You Can See forever (1969).
Bibliographie. V. Minnelli, H. Arce, I Remember It Well, Doubleday, New York, 1974. J. A. Casper, Vincente Minnelli and the Film Musical, A. S. Barnes, Cranbury, 1977 ; P. Brion, D. Rabourdin, Th. de Navacelle, Vincente Minnelli, Hatier, Paris, 1985 ; S. Harvey, Directed by Vincente Minnelli, MOMA, New York, 1989.

Al MINNS (1920-1985).

Danseur américain.

Il pratique la danse de *société dès l'enfance, puis devient membre des Harlem Congaroos, célèbre groupe professionnel formé par Herbert " Whitey " White, réunissant des danseurs de *Lindy hop qui se produisent au *Savoy Ballroom. Il déploie son style énergique et un peu fou dans plusieurs films, dont Big Apple (1937, réal. XXXXXX, producteur[?]), *Hellzapoppin (1941), Hot Chocolate (1941, réal. XXXXXX, [?]), The Spirit Moves (1950, M. *Dehn). De 1964 à 1980, il fait une série de conférences sur l'histoire du jazz avec M. Dehn et L. *James. Peu avant sa mort, il est invité en Suède en 1983 pour enseigner le Lindy hop.

ESe

Regina MIRANDA (née en date).

Danseuse, chorégraphe et pédagogue brésilienne.

Elle étudie la danse classique avec Tatiana Leskova, Angel et Klauss Vienna, l'interprétation et le théâtre avec Maria Clara Machado. À New York où elle séjourne de 1973 à 1978, elle étudie danse, *mime et théâtre à la *Juilliard School et la *notation au Laban-Bartenieff Institute. De retour au Brésil en 1978, elle fonde la compagnie Atores bailarinos do Rio de Janeiro et publie son premier livre Pressive Movement.. Développant ses activités entre le Brésil et les États-Unis, elle enseigne, organise des conférences et collabore à d'importantes productions pour le cinéma, le théâtre et l'opéra. L'ensemble de sa carrière est couronné en 1989 par les Allard Award, Fiat Award, Brazilian National Foundation for the Arts Award. En 1995, elle reprend la direction du Laura Alvim Cultural Center à Rio.

OMB

Shonach MIRK (née en 1954).

Danseuse américaine.

Élève de Jeanne de Berghim à la *School of American Ballet, elle complète ses études à la *Royal Ballet School. Remarquable technicienne, elle entre comme soliste au *Ballet du XXe siècle en 1974 et y crée pendant plus de dix ans de nombreuses œuvres de M. *Béjart qu'elle marque d'une personnalité forte, un peu froide, mais brillante, avec souvent Patrice Touron pour partenaire. Elle sera notamment une belle Pamina et la Reine de la nuit dans la Flûte enchantée (1980). Elle quitte la compagnie en 1987, danse alors avec le Ballet de *Zurich pour H. *Spoerli, puis abandonne la danse. Ses principales créations chez Béjart sont Aqua Alta (1974), Notre *Faust (1975), Héliogabale (1976), *Molière imaginaire (1976), Dichterliebe (1978), Ce que la mort me dit (1978), Éros Thanatos (1979), Light (1981), la Muette (1981), Concerto pour violon (1982), Thalassa mare nostrum (1982), Wien, Wien nur du allein (1982), Messe pour le temps futur (1983), Dionysos (1984), Fragments (1984).

GM