Équilibre
Situation dans laquelle les décisions des agents économiques sont compatibles entre elles (par exemple lorsque, pour un prix donné, la quantité offerte est égale à la quantité demandée), et qui peut donc se pérenniser.
Le concept a été introduit en économie par référence à la physique. Il est utilisé pour caractériser différentes situations :
• celle d'un agent, obtenue lorsque ses choix (en matière de consommation, d'épargne, de travail) peuvent être réalisés, compte tenu d'un niveau donné des prix. Pour cela, l'agent doit équilibrer son budget, c'est-à-dire veiller au respect de l'égalité entre ses recettes et ses dépenses ;
• celle d'un marché, lorsque le prix d'un bien ou d'un service s'établit de façon à ajuster les quantités offertes et demandées. On parle alors d'équilibre partiel marshallien, du nom du Britannique Alfred Marshall qui a été le premier à développer cette analyse ;
• celle d'une économie de marchés interdépendants, quand le système de prix permet d'égaliser simultanément toutes les offres et toutes les demandes s'y présentant. C'est la notion d'équilibre général, dit walrasien, car étudié par le Français Léon Walras.
La notion d'équilibre commune à ces différents cas suppose qu'il n'existe aucune force interne (endogène, par exemple le niveau des prix ou des salaires) visant à modifier la situation établie, ce qui autorise sa persistance. Mais il s'agit d'un équilibre statique, relatif à un instant du temps.
Une notion centrale pour comprendre les fluctuations de l'économie
Dans un sens un peu différent, cette notion d'équilibre est aussi utilisée dans un cadre dynamique. On fait référence notamment à la croissance équilibrée pour désigner un développement harmonieux de l'économie dont toutes les composantes augmentent de façon bien accordée.
Par ailleurs, on distingue les équilibres stables et les équilibres instables selon qu'ils ont tendance ou non à se reformer après une perturbation extérieure (un choc exogène, par exemple une dévaluation). Dans certains cas en effet, une perturbation de l'équilibre peut mettre en jeu des forces qui tendent progressivement à instaurer un déséquilibre (si par exemple la baisse des prix provoque une hausse des quantités produites qui accentue cette baisse, comme dans l'agriculture).
Cette notion d'équilibre a surtout été utilisée par les libéraux pour montrer qu'une économie fondée sur l'initiative privée est viable grâce à la flexibilité des prix assurant la coordination des choix des agents. Loin de déboucher sur le chaos ou sur l'exacerbation de contradictions internes, comme l'a prédit Marx, une économie de marché permettrait ainsi d'éviter l'instabilité connue au cours du xixe siècle. Par la suite, Keynes a voulu montrer qu'un équilibre pouvait s'établir sur tous les marchés en même temps sans garantir pour autant le plein-emploi. La notion d'équilibre reste centrale dans les raisonnements pour expliquer les déséquilibres par rapport à cette situation de référence
P. L.
➙ Budget des ménages, chômage, libéralisme économique, main invisible, science économique, (R.) Solow, (L.) Walras
Érosion monétaire
Perte de la valeur d'une monnaie, causée par la hausse des prix.
L'une des fonctions de la monnaie est de constituer une réserve de valeur. Mais cela implique que le prix des marchandises qu'une monnaie donnée peut servir à acheter reste stable. Si ce prix augmente, et si globalement l'ensemble des prix augmentent, ce pouvoir d'achat est amputé d'autant : on parle alors d'érosion monétaire, conséquence de l'inflation
P. B.
Esclavage
Statut social imposé à des personnes dépourvues de tout droit et soumis au bon vouloir de leur maître.
Le mot esclave vient de slavus, terme du latin médiéval désignant les prisonniers slaves vendus par l'empereur Otton Ier au xe siècle.
Mais l'existence d'un tel droit de propriété exercé sur des individus réduits à l'état de marchandises et utilisables sans limites remonte à la plus haute antiquité.
Au temps de l'Égypte pharaonique, des esclaves travaillaient dans les mines, dans les champs et dans les maisons des familles riches. En Grèce, l'essentiel de la production industrielle et agricole était le fait d'esclaves, également employés dans les villes à des travaux de voirie et comme main-d'œuvre par les petits artisans. À Rome, l'esclavage prit également une ampleur considérable, surtout à partir du iiie siècle av. J.-C. Aux paysans insolvables réduits à l'esclavage pour dettes s'ajouta un nombre croissant d'ennemis vaincus transformés en servus (terme latin désignant cette catégorie d'individu sans droits). Les esclaves furent utilisés dans les grands domaines, dans les fabriques et sur les chantiers urbains. Il y aurait eu environ 400 000 esclaves à Rome au début du iie siècle apr. J.-C.
Du servage au « bois d'ébène »
L'esclavage ne disparut totalement en Occident que durant le xe siècle, au profit du servage, qui domina à l'époque féodale (xe-xve siècles). Mais le terme de servage, dérivé de servus, indique que le serf était le descendant de l'antique esclave, bien qu'il disposât de la jouissance de la terre et de la protection de son seigneur et de l'Église.
L'esclavage réapparut dans les sociétés occidentales au xvie siècle, quand les Espagnols imposèrent en Amérique le travail forcé à la main-d'œuvre indigène, et surtout aux xviie et xviiie siècles dans le cadre du commerce triangulaire : plusieurs millions de Noirs furent capturés en Afrique et transportés vers les Antilles et le continent américain pour y travailler dans les plantations de café, de coton, de tabac et de canne à sucre.
La traite des esclaves ne fut abolie qu'en 1807 par l'Angleterre et en 1815 par la France, et l'abolition de l'esclavage fut décrétée en 1833 par les Anglais et en mars 1848 par la France, à l'initiative de Victor Schlcher
P. B.
Escompte
Opération financière par laquelle un banquier prête à un commerçant une somme d'argent contre la remise d'un effet de commerce. Le taux d'intérêt appliqué à cette opération est appelé taux d'escompte.