Dictionnaire de l'économie 2000Éd. 2000
T

Taux de change (suite)

Certaines devises jouent également un rôle de valeur refuge. Ainsi le dollar ou le franc suisse s'orientent-ils généralement à la hausse en cas de tensions internationales

F. L.

➙ Marché des changes, SMI

Taxe

Ponction fiscale ou administrative perçue en contrepartie d'un service rendu aux administrés.

La taxe se distingue de l'impôt car elle est censée rémunérer une prestation. Ainsi, la taxe piscicole conférant le droit de pêcher sur les eaux du domaine public finance le travail du Conseil supérieur de la pêche, qui gère cette activité. Cependant, la distinction entre taxe et impôt devient de plus en plus floue, car bien des taxes correspondent largement à des impôts (elles sont perçues sur rôles, c'est-à-dire sur la base de listes et de documents adressés au contribuable) et ne correspondent pas à un service spécifique, comme la TVA

P. B.

➙ Impôt

Taylorisme

Processus d'analyse et de décomposition méthodique du travail, fondé sur le chronométrage des tâches et la séparation du travail de conception de celui d'exécution pour augmenter la productivité globale.

L'ingénieur américain Frederick Winslow Taylor (1856-1915) a développé ses vues sur l'organisation scientifique du travail (OST) au début du siècle, lors de l'avènement des grandes entreprises et de la production de masse. Il s'agissait d'éliminer la « flânerie ouvrière », c'est-à-dire la résistance à l'intensification du travail, résistance que représentait la maîtrise des ouvriers sur leur métier. Les tâches sont simplifiées et les gestes pour les accomplir efficacement sont étudiés et codifiés sous forme de normes de travail. La préparation du travail est retirée aux ouvriers pour être confiée à un bureau des méthodes. Des systèmes de primes récompensent les ouvriers selon leurs performances.

Cette méthode d'organisation du travail a favorisé l'automatisation en simplifiant les tâches et entraîné le recours au travail en équipes pour accroître le temps d'utilisation de l'outillage. Elle a préparé l'avènement du fordisme, c'est-à-dire de la chaîne de production reliant les postes de travail taylorisés, dès avant la Première Guerre mondiale dans l'industrie automobile aux États-Unis.

Introduit plus tardivement en Europe, le taylorisme s'est généralisé à de nombreuses branches après la Seconde Guerre mondiale sans cependant s'appliquer à toutes les branches d'activité. Il est encore largement répandu en dépit du développement de nouvelles formes de travail fondées sur l'autonomie et la polyvalence des travailleurs. La diffusion des technologies de l'information dans les services (employés travaillant sur ordinateur) fournit parfois la base d'une taylorisation du travail administratif jusqu'ici relativement peu touché par ces méthodes intensives

A. R.

➙ Automatisation, fordisme, productivité

Technologie

Étymologiquement, ce terme signifie « étude des techniques », mais on l'utilise de plus en plus souvent dans le sens même de « techniques ».

On distingue ainsi les industries à moyenne ou basse intensité technologique – c'est-à-dire les industries n'utilisant que des techniques traditionnelles – des industries à haute intensité technologique, qui font appel en général à l'électronique et aux technologies de l'information, ou aux biotechnologies. Mais attention : un secteur traditionnel (par exemple la sidérurgie) peut très bien utiliser des nouvelles technologies. Certaines technologies sont dites « diffu- santes », c'est-à-dire qu'elles peuvent être utilisées dans plusieurs secteurs industriels (cas de l'électronique, utilisée aussi bien dans l'automobile que dans la sidérurgie ou la fabrication d'or-dinateurs) ; d'autres sont spécifiques lorsqu'elles ne sont utilisées que par un seul industriel.

Les technologies de l'information ont connu un développement spectaculaire depuis le début des années 1980 et leur contribution positive à la croissance est désormais communément admise.

Les Français frileux ?

Les Français sont sous-équipés en matière de technologies de l'information par rapport à la moyenne européenne. Selon une enquête réalisée durant le dernier trimestre 1998 par le réseau Inra (réseau mondial de sociétés d'études marketing) et TMO pour la France, les Français utilisent moins d'ordinateurs, de téléphones portables, de lecteurs de CD-ROM, d'antennes paraboliques, de modems, de télécopieurs que la moyenne des Européens. Ils se connectent également moins à Internet et utilisent moins les services du câble. Les Français se situent néanmoins au-dessus de la moyenne européenne pour l'utilisation de magnétoscopes et pour certains équipements spécifiques comme les décodeurs TV (Canal +) et, bien sûr, le Minitel.

Pour les économistes du département du Commerce américain, cette contribution a augmenté de façon extraordinaire depuis le milieu des années 1990 avec le développement d'Internet ; ils estiment que les seules technologies de l'information ont été responsables de plus de 40 % de la croissance du revenu intérieur brut (Gross Domestic Income) en 1995. Depuis, ce taux a décliné pour atteindre un peu plus de 25 % en 1997, « en raison de la très bonne tenue du reste de l'économie », peut-on lire dans The Emerging Digital Economy, ouvrage de référence sur le sujet. Dans l'absolu, la valeur ajoutée des entreprises du secteur a poursuivi sa croissance, pour atteindre 680 milliards de dollars (618 milliards d'euros) en 1998, soit le double du chiffre atteint en 1990

A. K.

➙ Développement, industrie, recherche et développement

Technopole

Zone réunissant en un même lieu laboratoires de recherche et entreprises petites ou grandes pour favoriser la « fertilisation croisée », c'est-à-dire les échanges de savoir entre chercheurs et industriels.

Une technopole est toujours créée à l'initiative de collectivités locales. La première technopole française, Sophia-Antipolis, fut créée en 1972, dans l'arrière-pays cannois, par Pierre Lafitte, sénateur des Alpes-Maritimes.

Les technopoles françaises hébergeaient en 1998 plus de  5 000  entreprises,  2 000  centres  de  recherche, 200 établissements d'enseignement supérieur, 60 pépinières d'entreprises innovantes

A. K.

➙ Industrie, recherche et développement, Silicon Valley, technologie