Industrie produisant des avions civils et militaires (ou, plus marginalement, des hélicoptères ou des fusées).
L'aéronautique, née voici un siècle, est une industrie qui assemble des avions. Avec des performances sans cesse améliorées, l'avion de combat comme l'appareil commercial sont devenus de plus en plus sophistiqués. Pour voler par tous les temps, pendant quatorze heures d'affilée, à près de 1 000 km / h (2 300 km / h pour le Concorde), à une altitude de 12 000 à 15 000 m et par une température de 60 sous zéro, les constructeurs ont utilisé l'électronique et des matériaux composites comme le carbone, qui résiste à la température de plus de 1 000 degrés Celsius des moteurs à réaction ; l'aluminium léger a permis aux avions d'emporter plus de munitions ou de passagers sur de plus longues distances.
Seuls les grands constructeurs peuvent fabriquer ces avions coûteux : 45,6 millions de dollars (46,5 millions d'euros 1999) pour le chasseur Rafale de Dassault ; 50 millions de dollars (51 millions d'euros) pour un biréacteur Airbus A-320 ; 170 millions de dollars (173 millions d'euros) pour le plus grand avion du monde, le quadriréacteur Boeing 747.
L'impératif de la concentration
L'industrie aéronautique a atteint un haut degré de concentration. Allemands, Britanniques, Espagnols et Français ont mis leurs usines en commun pour construire des Airbus et relever le défi de l'américain Boeing, longtemps dominant sur le marché mondial des avions de plus de cent places : en 1998, pour la première fois, les carnets de commandes d'Airbus sont plus fournis que ceux de Boeing. Côté militaire, les États-Unis ne comptent plus que deux constructeurs d'avions de combat. Britanniques, Allemands, Espagnols et Italiens se sont associés pour produire l'intercepteur Eurofighter. Il n'y a plus que trois motoristes dans le monde (General Electric, Pratt et Whitney, Rolls-Royce) capables de produire des réacteurs de toutes puissances.
L'aéronautique est source d'importantes retombées technologiques. Les avionneurs sous-traitent une grande partie des éléments d'un avion, diffusant les innovations et multipliant les emplois de haut niveau : les partenaires d'Airbus emploient 37 000 personnes, et leurs sous-traitants, trois fois plus.
Le troisième groupe mondial de l'aéronautique sera franco-allemand
Surmonter les rivalités nationales pour parvenir à une solution industrielle européenne n'est pas si fréquent, surtout dans un secteur comme la défense. Le français Aerospatiale Matra et l'allemand DaimlerChrysler Aerospace (DASA) ont néanmoins décidé, le 14 octobre 1999, de fusionner dans une nouvelle société commune, baptisée European Aeronautic, Defense and Space Company (EADS). Avec quelque 20 milliards d'euros (131 milliards de francs) de chiffre d'affaires attendus en 1999, le nouvel ensemble se situe à la troisième place mondiale du secteur aéronautique et de défense, derrière les américains Boeing et Lockheed Martin et devant le britannique British Aerospace. EADS détient 75,8 % du consortium Airbus, 23,9 % de la fusée Ariane, 45,9 % de Dassault Aviation, 30,3 % d'Eurofighter (avions de combat) et 75 % d'Astrium (satellites) et de la future société commune dans les missiles. Son capital sera détenu à 30 % par DaimlerChrysler, 30 % par les différents partenaires français, les 40 % restants étant placés en Bourse. L'État français, qui détient 47 % d'Aerospatiale Matra, réduira sa part à 15 % dans la nouvelle société.
A. F.
➙ Défense, technologie, transports