Nouvelle Économie (suite)
Pour certains économistes, cette situation implique qu'une « nouvelle économie » est en train de se mettre en place, obéissant à de nouvelles règles. Elle est due à la production de biens et de services issus des nouvelles technologies, mais aussi et surtout à leur utilisation généralisée, à l'origine de très forts gains de productivité.
Bond technologique ou situation conjoncturelle ?
Pour d'autres théoriciens (tels Anton Brender et Florence Pisani dans le Nouvel Âge de l'économie américaine, éditions Economica), cette situation ne remet pas en cause les modèles existants. Des raisons conjoncturelles en ont favorisé l'émergence. La politique d'Alan Greenspan tout d'abord. Le président de la Réserve fédérale américaine (FED) a su très habilement réguler la politique monétaire des États-Unis et résister à la tentation de hausser les taux d'intérêt, à des périodes où nombreux étaient ceux qui redoutaient les effets inflationnistes d'une surchauffe de l'économie. Cette attitude a eu pour effet de favoriser un cercle vertueux, sans provoquer pour autant de tension sur les salaires ni sur les prix. Une situation rendue possible grâce, notamment, à la baisse du prix du pétrole et de tous les produits informatiques. Une des autres raisons expliquant cette situation apparemment paradoxale est liée à la part croissante de sources de revenus pour les ménages autres que les salaires, telles les stock-options et autres plus-values sur actions. Il est à noter que cet autre cercle vertueux (économie florissante entraînant la hausse des cours de Bourse) a également été un facteur d'accroissement des inégalités.
Par glissement sémantique, la Nouvelle Économie caractérise également les entreprises qui ont le plus contribué à l'amélioration de la productivité de l'économie américaine : firmes travaillant ou utilisant les nouvelles technologies de l'information et de la communication, et plus particulièrement celles qui se développent grâce à Internet.
Observée tout d'abord aux États-Unis, la Nouvelle Économie gagne la plupart des pays développés, qui tirent parti de l'exemple américain pour l'adapter à leur contexte. Reste à savoir si ce nouveau cadre théorique sera capable d'intégrer un ralentissement, voire une récession
A. K.
➙ Communication, États-Unis, information, Internet