Point mort (ou seuil de rentabilité)
Niveau d'activité minimal à partir duquelune entreprise fait des bénéfices.
Soit une entreprise qui vient d'être créée ; le niveau global annuel de ses charges fixes prévisionnelles (amortissements, coûts d'encadrement, etc.) est estimé à 10 000. Elle fabrique un seul produit dont chaque unité supplémentaire engendre des coûts variables (matières premières, personnel, énergie, etc.) de 100. Le prix de vente unitaire sur le marché est de 150.
D'après ces données, la marge sur coût variable unitaire est égale à 50 (= 150 – 100) ; pour couvrir les charges fixes globales, il faudra donc vendre au minimum 200 unités, appelé point mort en quantités.
D'une manière générale, le point mort est donc égal au rapport entre les charges fixes globales (F) et la marge unitaire sur coût variable (m)
J. R.
➙ Marge, prix, rentabilité
Poison pill
Mécanisme financier par lequel les dirigeants cherchent à protéger leur entreprise de toute prise de contrôle par des agents extérieurs.
Très diverses, les poison pills (pilules empoisonnées) visent à décourager toute attaque en augmentant le prix d'achat de l'entreprise pour ses acquéreurs éventuels. Nées aux États-Unis, ces techniques ont été considérées, dès les années 1980, par les grands investisseurs institutionnels comme une arme utilisée par les managers aux dépens de l'entreprise et de ses actionnaires, et ont été, à ce titre, combattues
É. I.
➙ OPA
Polanyi (Karl)
Économiste hongrois (1886-1964), l'un des principaux représentants de l'anthropologie économique.
Dans son ouvrage majeur (la Grande Transformation, 1944), il donne une explication du processus historique par lequel l'idée de marché s'est imposée dans les sociétés capitalistes en surmontant une série de résistances : partant d'une situation où l'économique était « encastré » (embedded) dans le social, l'idée de marché a progressé et a abouti à autonomiser l'économique vis-à-vis des règles permettant de garantir la cohésion sociale
P. U.
Policy mix
Dosage macroéconomique des politiques budgétaire et monétaire.
La monnaie et le budget sont les deux ingrédients d'un cocktail qui donne, dans un pays donné, plus ou moins de dynamisme à l'activité économique : le dosage entre ces deux armes macroéconomiques, la politique monétaire d'une part, la politique budgétaire de l'autre, constitue le policy mix. Depuis que l'expression a été utilisée pour la première fois en 1962 par le Canadien Robert Mundell, le prix Nobel d'économie 1999, dans un document de travail du Fonds monétaire international (FMI), elle a donné lieu à une riche littérature. Les économistes s'interrogent sur la combinaison optimale entre ces deux composantes de la politique macroéconomique : ils débattent alors du « meilleur policy mix ».
Pendant longtemps, les économistes ont considéré que la politique monétaire n'avait pour objectif que la stabilité des prix, et la politique budgétaire, que la régularité de la croissance. À partir des travaux du professeur Mundell, ils ont été amenés à réfléchir sur la combinaison la plus efficace entre ces deux politiques pour parvenir à une croissance sans inflation. L'une des difficultés pour réaliser ce mariage optimal provient de ce que ces deux politiques ne relèvent plus, dans la plupart des pays développés, d'une même instance : c'est désormais, dans la quasi-totalité des cas, une banque centrale indépendante qui est chargée de la gestion de la monnaie, alors que le budget relève des instances politiques – du gouvernement donc.
Option américaine, option européenne
Au début des années 1990, les États-Unis et l'Europe ont adopté des policy mix radicalement différents. Pour sortir de la récession de 1990-1991, l'Amérique a eu recours à un assouplissement de sa politique monétaire, qu'elle a accompagné d'un vigoureux effort de rigueur budgétaire. Une monnaie faible, un crédit facile et un budget serré ont permis aux États-Unis de sortir rapidement de la crise et de s'engager sur une longue période de croissance. En Europe au contraire, et à l'initiative de l'Allemagne, alors en pleine réunification, une monnaie forte, un crédit rare et un budget plutôt généreux ont contribué à une longue période de stagnation.
À la fin des années 1990, l'Europe a procédé, à l'occasion du lancement de l'euro le 1er janvier 1999, à un rééquilibrage de son policy mix et accepté une monnaie moins forte, un crédit plus accessible et une contrainte moins lourde sur les finances publiques. Cette stratégie « à l'américaine » a contribué à la reprise de la croissance. Les onze pays membres de l'euro se trouvent cependant dans une situation radicalement nouvelle : ils sont soumis à une seule politique monétaire, définie par une institution fédérale indépendante, la Banque centrale européenne ; ils continuent, chacun de leur côté, à gérer leur budget national. Une monnaie, onze budgets : pour la définition du policy mix optimal, au problème de la coordination entre la banque centrale et le gouvernement s'ajoute, dans le cas de l'Union européenne, celui de la coordination des politiques budgétaires entre les onze gouvernements
É. I.
➙ Macroéconomie
Politique économique
Ensemble des actions de l'État visantà modifier la situation économique.
Les actions de l'État peuvent revêtir de multiples formes selon les objectifs poursuivis et les instruments mis en œuvre. Depuis l'émergence du libéralisme au xviiie siècle, les choix de politique économique font l'objet de débats renouvelés entre partisans du laissez-faire et promoteurs de l'intervention publique.
L'orientation d'une politique économique passe d'abord par le choix d'objectifs qui peuvent concerner :
• la croissance réelle de l'économie, mesurée par l'augmentation du PIB ;
• le plein-emploi des facteurs de production (main-d'œuvre et machines), pour réduire les gaspillages ;
• la stabilité des prix, pour éviter les distorsions de revenus et la perte de compétitivité qui accompagnent l'inflation ;
• l'équilibre des échanges extérieurs, pour éviter un appauvrissement du pays causé par les transferts de revenus à l'étranger en cas de solde négatif de ces échanges.