MONEP (Marché des options négociables de Paris)
Marché d'échange des options sur une cinquantaine de valeurs françaises et sur l'indice CAC 40.
Ce ne sont pas les titres qui sont négociés sur le MONEP, mais les options, autrement dit des engagements d'achats futurs sur les titres : il s'agit donc de « produits dérivés ». L'idée est venue des États-Unis, de Chicago, en 1973. L'Europe a suivi avec Amsterdam (1978), Londres (1979) puis Paris (1987).
Le mécanisme de ce marché dérivé est très simple s'il est ramené à la vie courante. Si vous désirez acheter un appartement, mais que vous n'êtes pas sûr de vous, estimant que vous pourriez changer d'avis, ou tout simplement que vous n'êtes pas sûr d'avoir les ressources suffisantes, vous préférez le réserver avant de vous engager. Vous prenez une option d'achat auprès du vendeur en déposant une somme d'argent avec, pour principe, de verser le reste dans les deux mois. Passé ce délai, soit vous confirmez votre acquisition et vous apportez le complément, soit vous renoncez et vous perdez votre avance.
Sur le MONEP, on parle de call pour une option d'achat, de put pour une option de vente, de « prix d'exercice » pour le tarif à l'échéance et de « prime » ou « premium » pour le prix de l'option.
D. G.
➙ CAC 40, produits dérivés
Monétarisme
Courant de pensée, développé dans les années 1960 autour de Milton Friedman, dont l'objectif est de restaurer les idées libérales face à l'interventionnisme keynésien.
Composante essentielle de l'école de Chicago, le monétarisme situe sa critique sur le plan macroéconomique et propose un renversement complet de la politique économique menée après la guerre. Les monétaristes se sont attachés à montrer que :
• la lutte contre le chômage, chère aux keynésiens, était vaine du fait de l'existence d'un taux de chômage naturel ;
• la monnaie était une cause majeure d'instabilité de l'économie, responsable notamment de l'inflation dont la maîtrise doit être l'objectif prioritaire.
À partir d'une histoire monétaire des États-Unis et d'une reformulation de la théorie quantitative de la monnaie, Friedman a élaboré une analyse selon laquelle l'inflation est partout et toujours un phénomène monétaire. En cas de variation de la masse monétaire, l'économie s'ajuste à terme par des variations de même sens des prix, mais en passant par une phase transitoire ayant un impact sur le niveau d'activité et d'emploi. En préconisant une relance de l'activité par création monétaire, les politiques keynésiennes n'ont d'efficacité qu'à court terme et sont responsables en fin de compte d'une dérive inflationniste.
L'État ne peut agir que sur le court terme
Avec son approche de la consommation en termes de revenu permanent (stricte proportionnalité entre consommation et revenu) et sa critique de la courbe de Phillips fondée sur l'existence d'un taux de chômage naturel, Friedman a renforcé l'idée que l'intervention de l'État ne peut modifier les choix réels des individus que de façon transitoire, donc sans effet durable sur la situation économique.
À l'opposé de la conception keynésienne de la politique économique, Friedman propose :
• une politique monétaire restrictive, visant la stabilité des prix, et non plus une politique budgétaire expansionniste de plein-emploi ;
• une politique de nature systématique (suivant une règle simple de croissance de la masse monétaire à un taux prédéfini) menée par une banque centrale indépendante, et non plus discrétionnaire (c'est-à-dire menée par les autorités publiques au gré de la conjoncture).
L'influence du monétarisme a été très forte sur l'orientation de la politique économique à partir des années 1970, ses prescriptions étant largement mises en œuvre dans les pays occidentaux, au prix, selon les keynésiens, d'un gonflement du chômage et d'autres conséquences sociales dont Friedman s'est toujours affirmé peu préoccupé.
P. L.
➙ Agrégats monétaires, illusion monétaire, keynésianisme, libéralisme économique, neutralité, stagflation
Monétique
Ensemble des moyens et techniques utilisés pour automatiser les transactions bancaires et monétaires.
La monétique assure notamment la gestion des cartes bancaires (distributeurs de billets, cartes de retrait de billets, cartes de paiement, cartes de crédit ou porte-monnaie électronique) ainsi que les systèmes électroniques de transferts d'informations ou de fonds.
S. F.
Monnaie
Bien demandé par tous, pour répondre au besoin général d'échange des produits. Sans monnaie, il est nécessaire de procéder au troc, c'est-à-dire à l'échange direct d'un produit contre un autre, ce qui est souvent impossible. Pièce de métal à l'origine (souvent d'or), la monnaie s'est largement dématérialisée, et le mot regroupe aujourd'hui un ensemble d'instruments financiers.
On trouve le mot « monnaie » dans nombre d'expressions de la langue courante. Il peut s'agir de rendre à quelqu'un « la monnaie de sa pièce » (équivalent d'une vengeance). On utilise l'expression « monnaie de singe » pour désigner une monnaie sans valeur, et l'on parle de « monnaie d'échange » à propos d'un otage.
On distingue traditionnellement trois fonctions de la monnaie : elle est un instrument de compte – pour calculer la valeur d'un bien –, d'échange – pour effectuer la transaction –, et de réserve – par mesure de précaution et pour pouvoir acheter plus tard.
L'usage de la monnaie s'est répandu d'abord sous forme métallique (lingots, pièces de monnaie). La définition de la monnaie par un certain poids de métal précieux – l'or et/ou l'argent – avait pour défaut de faire dépendre la quantité de monnaie en circulation, et donc l'activité économique marchande, de la production de métal. Pendant des siècles, faire rentrer dans les caisses d'un pays un maximum d'or a été la seule règle financière comprise des dirigeants.
Petit à petit, pourtant, la monnaie s'est dématérialisée, prenant la forme de reçus sur papier émis et gérés par les banques (la Chine a inventé une forme de papier-monnaie au ixe siècle, près de cinq cents ans avant l'Occident). Ces reçus étaient parfois appelés « lettres de change ». Un particulier, par exemple, pouvait déposer des pièces d'or dans une banque, obtenir des reçus signés signifiant que cette banque détenait bien à ce nom un certain poids d'or. Ainsi, le commerçant payé par un tel reçu savait qu'il pourrait obtenir de l'or en échange ou bien l'utiliser autrement.