Politique économique (suite)
À ces objectifs strictement économiques, constitutifs du carré magique, peuvent être ajoutés des objectifs sociaux ou politiques touchant à l'inégalité des revenus et des conditions de vie, à la santé publique ou à l'indépendance nationale.
L'État dispose de différents instruments pour atteindre ces objectifs :
• la politique budgétaire, comprenant à la fois la fiscalité et les dépenses publiques ;
• la politique monétaire et financière, relative au volume et au coût des liquidités et aux structures de financement de l'économie ;
• la politique de taux de change, consistant à choisir un régime de change fixe ou flexible et le cours de la devise ;
• la politique industrielle, agissant sur les structures productives (fusions, concentrations, nationalisations, privatisations) et le développement de filières de production ;
• la politique des revenus, visant la réduction des inégalités dans la croissance des rémunérations ;
• la politique de réglementation, touchant à la concurrence ou à certaines activités spécifiques.
Les mesures de politique économique peuvent varier selon leur envergure, macroéconomique ou sectorielle. Parmi les politiques d'ensemble, on distingue traditionnellement les plans conjoncturels, visant à résorber des déséquilibres de court terme (inflation, chômage, déficit budgétaire), et les mesures structurelles, dont l'effet recherché est plus durable (gestion des biens collectifs, développement industriel, aménagement du territoire, structures de financement). Par ailleurs, les politiques sectorielles visent certaines branches d'activité (aéronautique, agriculture, etc.).
Les débats de politique économique opposent les libéraux, partisans d'une intervention minimale restreinte à la stabilité monétaire et aux règles de la concurrence, et les keynésiens, favorables à une intervention plus directe et permanente de l'État pour lutter contre le chômage. Les libéraux recommandent de plus une pratique de la politique économique dite systématique, devant suivre une règle stricte pour en limiter le caractère déstabilisant, tandis que les keynésiens préfèrent les politiques discrétionnaires, c'est-à-dire modifiables selon les besoins de la conjoncture
P. L.
➙ Ajustement structurel, budget de l'État, colbertisme, conjoncture, contrainte extérieure, déréglementation, désinflation, dirigisme, économie mixte, État providence, finances publiques, (J. M.) Keynes, keynésianisme, monétarisme, (A. de) Montchrestien, New Deal, planification, relance, secteur public, stop-and-go, thatchérisme