Dictionnaire de l'économie 2000Éd. 2000
C

Change (suite)

En effet, les pays qui choisissent le flottement n'affichent aucune parité. La seule référence est alors le cours de la monnaie tel qu'il est fixé sur le marché des changes. Le flottement est dit « pur » si les autorités nationales (Trésor, Banque centrale) n'interviennent pas sur le marché des changes pour en influencer le cours. Il est « impur » si ces mêmes autorités se laissent la possibilité d'intervenir.

Le système monétaire international est aujourd'hui caractérisé par la variété des régimes de change

Certains pays (Hongkong, Argentine) appliquent un système dur de change fixe, dit de currency board, qui tend à faire de la monnaie nationale une simple représentation de la monnaie d'ancrage (souvent le dollar). D'autres appliquent un système de parité glissante, c'est-à-dire un système de change fixe avec une parité révisée périodiquement. Les relations entre les grandes monnaies – dollar, yen, euro – sont ainsi régies par un système de flottement impur. Si le yen fluctue par rapport aux autres monnaies, des interventions concertées entre les banques centrales du G7 sont néanmoins possibles.

À long terme, les économistes considèrent souvent que le taux de change tend à converger vers son niveau d'équilibre, mais, à court terme, les cours apparaissent souvent sous- ou surévalués par rapport à leur« bon » niveau. La définition même du taux de change d'équilibre se heurte à de nombreuses difficultés méthodologiques. Lorsque les capitaux sont peu mobiles, les taux de change doivent viser à ajuster les balances des paiements et à corriger les écarts d'inflation (théorie de la parité des pouvoirs d'achat) qui sont à l'origine des déséquilibres. Lorsque les capitaux sont mobiles, les taux de change réagissent aux taux d'intérêt (théorie de la parité des taux d'intérêt) et donc à la politique monétaire et aux choix de portefeuille des agents. Enfin, le taux de change peut aussi viser à corriger les déséquilibres macroéconomiques et les décalages de conjoncture. Sur ce critère, le yen devrait être sous-évalué par rapport au dollar lorsque la conjoncture japonaise est moins favorable que la conjoncture américaine

J.-M. S.

➙ Changes fixes, changes flottants, convertibilité, devises, SMI

Changes fixes

Régime de convertibilité entre les monnaies de différents pays à une parité déterminée d'avance.

Un régime de taux de changes fixes, dit de l'étalon-or, s'est généralisé entre les principales devises du monde à la fin du xixe siècle : chacune d'elles avait un poids fixe d'or. Entre 1945 et 1971, les monnaies s'échangeaient en dollars à cours fixes

F. L.

➙ Changes flottants

Changes flottants

Régime de convertibilité entre les devises de différents pays à une parité non déterminée à l'avance, le cours fluctuant en fonctionde la demande sur le marché des changes.

Les changes flottants ont été la règle dans le monde à partir de 1971, à moins d'arrangements régionaux (création du système monétaire européen puis de l'euro dans l'Union européenne) ou bilatéraux (qui rattachent certaines devises fragiles à des monnaies de référence, comme le mark bosniaque au mark allemand)

F. L.

➙ Changes fixes

Charbon

La plus abondante et la plus anciennement utilisée des sources d'énergie fossiles.

Les machines à vapeur, fonctionnant au charbon, ont été l'un des éléments déterminants de la révolution industrielle et des transports au xixe siècle. Aujourd'hui encore, la houille représente 70 % des réserves énergétiques de la planète, soit 230 années de consommation mondiale au rythme actuel, contre 45 ans pour le pétrole et 65 ans pour le gaz. Actuellement, le charbon représente 23 % de la consommation mondiale d'énergie, derrière le pétrole (36 %) ; il devance le gaz (19 %) ou le nucléaire (5 %). En 1998, la production mondiale de houille s'est élevée à 3 659 millions de tonnes, la baisse de 2 % par rapport à 1997 étant due au recul de l'extraction du principal producteur, la Chine, qui assure un tiers de la production mondiale, et au déclin des mines en Europe. Outre la Chine, les principaux producteurs sont les États-Unis, l'Inde, l'Australie, l'Afrique du Sud et la Russie.

L'enjeu de la pollution

Les coûts de production sont différents selon les types d'exploitation : le charbon extrait des mines à ciel ouvert coûte deux fois moins cher que celui des mines souterraines. Cette différence explique en partie la fin des gisements européens, souvent situés en profondeur. En France, la fermeture des dernières mines encore en exploitation est prévue pour 2005. Malgré l'abondance des réserves, le charbon est pénalisé par son caractère polluant. Quand il brûle, il rejette du dioxyde de carbone dans l'atmosphère (CO2). Son développement pourrait être freiné dans les pays qui décideraient d'imposer une taxe sur les émissions de carbone afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre à l'origine du réchauffement de la planète. Cette taxe augmenterait alors le coût du charbon et le rendrait moins compétitif face aux énergies moins polluantes sur son principal marché, celui des centrales électriques

D. G.

➙ Matière première, révolution industrielle, secteur primaire

Charges sociales

Ensemble des cotisations sociales des employeurs, des ménages et des administrations. Liées aux salaires mais ne représentant pas la contrepartie d'un travail fourni, elles servent notamment à financer l'assurance-maladie, les accidents du travail, les prestations familiales, les retraites et les indemnités de chômage.

Les charges sociales prennent la forme, pour les employeurs et les salariés, des cotisations sociales versées, mais aussi des congés payés. Elles sont prélevées à la source sur le salaire brut (ou le traitement brut pour les fonctionnaires) et alimentent – à travers les URSSAF, les ASSEDIC ou les organismes collecteurs du 1 % logement ou des fonds de la formation professionnelle – les organismes redistribuant ces prélèvements. Elles se décomposent entre charges salariales (environ 20 % du salaire brut) et charges patronales (environ 40 %).

Le terme même de « charges » indique qu'elles représentent un poids, puisqu'il s'agit d'un prélèvement opéré sur la richesse créée au sein des entreprises, puis redistribuée. Les syndicats estiment, pour leur part, que ces charges constituent un salaire différé, qui appartient aux salariés. Ces charges n'ont cessé d'augmenter depuis cinquante ans pour financer les dépenses de protection sociale, même si, depuis vingt ans, les hausses ont surtout été supportées par les salariés. Le problème de la réduction des charges sociales s'est peu à peu imposé comme une des données essentielles du débat économique. Politiques, entrepreneurs et économistes sont nombreux  à penser que la lourdeur des charges sociales – surtout sur les bas salaires – bride les créations d'emplois, encourage le travail clandestin et pousse même les entreprises à licencier.